Le protectionnisme

Le Protectionnisme: Agir Contre sa Population.

Le mercantilisme avait dominé le XVI ème et le début du XVII ème siècle. Il s’était ensuite effacé du fait de ses contradictions internes. Il revint au début du XIX ème siècle sous une autre forme: Le protectionnisme.

Le protectionnisme

Pour la petite histoire

Au XIXème siècle, le Royaume-Uni commença par être protectionniste pour protéger les rentes des propriétaires terriens dont la plupart siégeaient à la chambre des Lords.

Le premier professeur d’économie de l’histoire, Sir William Nassau Senior, commença son tout premier cours, en décembre 1826, par cette affirmation: « Nul n’est économiste s’il est protectionniste ».

Le Royaume-Unis devint alors progressivement libre-échangiste (Gouvernement Peel-Gladstone).

A la fin du XIXème siècle, l’industrie britannique fut mise en difficulté. Les concurrences américaines et allemandes lui taillaient en effet des croupières dans la sidérurgie. Des voies d’élevèrent alors pour un retour au protectionnisme (Joseph Chamberlain, entre autres). Les Allemands et les Américains étaient protectionnistes. Chamberlain demanda donc que l’on cesse d’être naïf et que l’on remplace le Free Trade (libre-échange) par le Fair Trade (échange équitable).

Le gouvernement décida de laisser le choix au peuple. Celui-ci pourrait choisir entre des produits fabriqués au Royaume-Uni, un peu plus chers mais créant des emplois locaux et des produits fabriqués en Allemagne. C’est la naissance de l’étiquette « Made in Germany », imposée par le gouvernement anglais en 1887.

Le résultat fut sans appel: Le peuple se rua sur les produits Made in Germany même quand ceux-ci étaient plus chers car les allemands mirent en avant la « Deutsche Qualität ».

Le protectionnisme permet de sauver nos emplois

C’est du moins l’argument utilisé par tous les politiques qui soutiennent le protectionnisme (Donald Trump par exemple). Nos concurrents étrangers étant par essence déloyaux, l’Etat doit défendre ses industries. Comme le disait Joseph Chamberlain en 1887:Ne soyons pas naïfs et remplaçons le Free Trade (libre-échange) par le Fair Trade (échange équitable).

La réponse de Stanley Jevons

« On suppose souvent qu’en empêchant le public d’acheter des marchandises étrangères, il sera forcé d’acheter des marchandises faites dans le pays et qu’ainsi les manufactures contribueront à travailler, en donnant beaucoup de besogne aux ouvriers. C’est là une complète erreur, que nous pourrions appeler l’erreur de la protection (…). Mais qu’adviendrait-il de nos ouvriers si tout nous venait d’un autre pays? Un tel état de choses, répondons-nous, ne peut exister. Les étrangers ne penseront à nous envoyer les marchandises qu’autant que nous les paierons, soit avec d’autres produits, soit en argent. Si nous les payons en marchandises, il faudra naturellement des ouvriers pour les fabriquer (…). Ainsi donc, l’achat de marchandises étrangères encourage les manufactures du pays de la meilleure façon possible, parce qu’elle encourage justement les branches d’industrie pour lesquelles le pays est le mieux fait et à l’aide desquelles la richesse est créée le plus abondamment possible. »

Principes d’économie politique de William Stanley Jevons.

Pour en savoir plus sur le protectionnisme

 

Mythes et paradoxes de l’histoire économique de Paul Bairoch.

Système national d’économie politique de Friedrich List.

8 Leçons d’histoire économiqueblank de Jean-Marc Daniel.

Des principes de l’économie politique et de l’impôtblank de David Ricardo.

 

(5 commentaires)

  1. Manque ici une dimension psychologique, la volonté de pouvoir. Un état qui produit l’essentiel des marchandises, laissera aux autres pays la quantité marginale de production qui leur permettra de survivre. L’état dominant s’assurera l’essentiel des productions lui procurant la domination. Alors doit on lutter contre un tel état par protectionnisme ?

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