LES NÉOCLASSIQUES ET LE MARGINALISME

La pensée de Ricardo et des classiques avait d’abord été contestée par la première école historique allemande puis par les socialistes. Après la révolution de 1848, un renouveau théorique se met en place (1870). Il se caractérisera par une approche plus scientifique et moins littéraire ainsi que par une remise en cause du prix. En effet, jusqu’ici, les classiques et Marx expliquaient le prix par la quantité de travail. Plus un bien nécessitait de travail, plus il valait cher. Mais cette explication du prix devenait de moins en moins satisfaisante. Le renouveau de la pensée économique se mettra de lui-même dans une filiation vis à vis des classiques qu’il ne conteste pas. On les appellera donc les Néoclassiques.

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Qui sont les néoclassiques?

Les premiers néoclassiques sont un groupe d’économistes, souvent mathématiciens, qui est né dans les années 1870 et va jusqu’en 1890. La seconde vague de néoclassiques va de 1890 à 1930.

Les néoclassiques sont aussi appellés les marginalistes.

Historiquement, ils viennent après les classiques, la première école historique allemande et les socialistes. Ils viennent également juste avant Keynes.

Pourquoi les noms de Néoclassiques et de Marginalistes?

Le nom de néoclassiques vient de l’économiste américain Thorstein Veblen. Celui-ci voulait dénoncer le manque d’imagination de ces économistes qui ne faisaient, selon lui, que mettre leurs pas dans ceux des classiques.

Le nom de théorie marginalistes vient d’Alfred Marshall qui fut un des grands représentants de cette école. Tellement grand qu’il dit au jeune Keynes de ne pas chercher à devenir économiste car lui a déjà tout trouvé.

Différences entre les classiques et les néoclassiques

Même si les néoclassiques ne s’opposent pas aux classiques et se mettent dans leur filiation, ils marquent une réelle rupture dans la pensée économique. Tout d’abord, l’époque n’est plus la même.

Au temps des classiques et des premiers socialistes, la population quitte les campagnes pour rejoindre les villes. Le consommateur est pauvre et gagne tout juste de quoi survivre. La loi de Say explique qu’il n’est pas besoin de s’intéresser aux débouchés. Le producteur est roi.

Au temps des néoclassiques, le consommateur s’est enrichi. Il peut maintenant choisir. C’est lui qui prend le pouvoir. Face à lui, le producteur produit tant que ses coûts sont inférieurs à ses recettes.

Les néoclassiques se différencient des classiques à la fois sur la forme et sur le fond.

Sur la forme

Les néoclassiques s'inspirèrent de la physiqueLes classiques avaient ressenti le besoin d’utiliser une méthode scientifique pour consolider leur dicipline et lui donner le statut de science. Naturellement, ils avaient opté pour la science reine: les mathématiques. Ils utilisaient donc un enchainement logique qui ressemblait à l’élaboration de théorèmes à partir d’axiomes. Cependant, ils avaient adopté la méthode mathématique sans pourtant en adopter la forme. Le langage et l’exposé des « théorèmes » restaient donc essentiellement littéraires.

Les néoclassiques préférèrent se rapprocher de la physique dans le raisonnement et des mathématiques dans la forme. Le raisonnement des néoclassiques va donc se faire en trois temps.

  1. Ils définissent le champ et les objets de l’économie. Puis ils attribuent aux objets des caractéristiques quantifiables. Concrètement, le champ des néoclassiques est la relation producteurs/consommateurs. Les objets sont le rôle de l’Etat, de la finance et des relations économiques extérieures.
  2. Ils établissent ensuite des relations mathématiques entre les quantités caractéristiques retenues. Cela donne des lois.
  3. Ils vérifient expérimentalement ces lois. Cette vérification se fait en regardant le passé et l’histoire économique.

Sur le fond

L’utilité mise en lumière par Jules Dupuit va remplacer la quantité de travail pour expliquer le prix. Etienne Bonnot de Condillac l’avait déjà vu presque un siècle plus tôt :

Une chose n’a pas une valeur parce qu’elle coûte, comme on le suppose. Elle coûte parce qu’elle a une valeur.

Les classique (et Marx) expliquaient le prix par la quantité de travail. Pour les néoclassiques, ce n’est pas le travail qui est à l’origine du prix. Au contraire, le producteur mobilise du travail parce qu’il sait qu’il va pouvoir vendre le bien à un certain prix. La valeur (le prix) vient donc avant la mobilisation du travail.

Jevons résumera cela dans un chapitre de la théorie de l’économie politique : Pourquoi les perles ont de la valeur?

Le travaille gouverne l’offre, l’offre règle les besoins, les besoins déterminent la valeur.

Walras ajoutera la rareté à l’utilité. L’air est extrêmement utile mais très abondant. Son prix est donc nul. Pour former un prix, il faut donc ajouter la rareté à l’utilité.

Le marginalisme néoclassique

Pour les néoclassiques, on peut quantifier l’utilité d’un bien. Plus on consomme d’unité d’un bien, moins on retire de plaisir à la consommation d’une unité de ce bien. Si je vais au cinéma voir un très bon film, je donnerai un 10/10 à ma satisfaction d’être allé au cinéma. Utilité marginaliste des néoclassiquesSi j’y retourne le lendemain voir un bon film, ma satisfaction aura diminuée. Mais si j’y vais tous les jours l’expérience deviendra de moins en moins satisfaisante. L’utilité de la dernière unité consommée (utilité marginale) décroît avec l’augmentation de la quantité totale consommée. C’est une des lois les plus importantes de l’économie néoclassique: l’utilité marginale est décroissante. 

Pour qu’un consommateur achète, il faut que l’utilité marginale du produit soit supérieure au déplaisir de payer. J’irais donc au cinéma tant que le plaisir que j’ai de voir un film sera supérieur au déplaisir que j’ai de payer pour le voir.

De même, l’entreprise produit tant que ce qu’elle gagne à la vente d’un bien est supérieur à ce que lui coûte la production du bien. Chaque unité produite a un coût. Ce coût, appelé coût marginal, est croissant (théorie des rendements décroissants de Ricardo). L’entreprise s’arrête de produire quand le coût marginal atteint le prix.

Les néoclassiques et le marché

Pour les classiques comme pour Marx, la marché est un lieu de concurrence pour la production (les offreurs).

Pour les néoclassiques, le marché permet la concurrence entre offreurs mais aussi entre demandeurs.  Le marché conduit donc à un équilibre. Face à toute crise il faut donc laisser faire le marché.

Les néoclassiques, le marché du travail et le chômage

Pour Marx, les travailleurs sont en concurrence les uns avec les autres. Ils « offrent » leur travail et acceptent des salaires de plus en plus bas qui finissent par correspondre au minimum vital.

Pour les néoclassiques, le marché du travail est un marché comme les autres. Il y a une concurrence entre offreurs (salariés) mais aussi entre demandeurs (employeurs). Ici aussi, le marché conduit à un équilibre. S’il y a du chômage, c’est que le prix du travail (salaire et charges) est trop élevé. En cas de chômage, le marché doit donc entrainer une baisse du salaire pour permettre l’embauche de ceux dont la productivité marginale est la plus faible.

Les néoclassiques et la théorie de l’équilibre général

La théorie de l’équilibre général vient tout particulièrement de Walras. Celui-ci met en place un système d’équations très nombreuses qui permettent une résolution algébrique de l’économie. Il conclut qu’il y a un système de prix qui réalise un équilibre où offre et demande se correspondent parfaitement. C’est l’équilibre général. Mais il manque le facteur temps dans la théorie de Walras. Pour atteindre cet équilibre, il doit donc inventer une fiction: Le commissaire-priseur Walrasien. Ce commissaire-priseur permet aux consommateurs et aux producteurs de se rencontrer et de faire des propositions de prix jusqu’à ce que l’équilibre soit atteint.

Alfred Marshall, lui, croit en un équilibre partiel. L’équilibre existe pour les biens à rendement décroissants mais pas pour ceux à rendement croissant (comme la radiophonie à son époque ou internet aujourd’hui) ou pour ceux que le temps peut perturber (comme l’agriculture).

Les néoclassiques et l’intervention de l’Etat

Conséquence de la vision néoclassique du marché, l’Etat doit intervenir le moins possible.

En intervenant sur les prix, l’Etat va en effet favoriser la mise en place du marché noir. Cette idée de Edgeworth est valable pour tous les type de prix. Ainsi, la fixation arbitraire des prix du tabac favorise la contrebande de cigarette. De même, la fixation étatique d’un prix du travail (SMIC et charges) favorise le travaille au noir. En fait, la multiplication des intervenants dans une économie réduit le nombre de grilles de prix possible et conduit à l’équilibre général walrasien.

De même, si l’Etat distribue la richesse de manière équitable, il encouragera un système de troc qui conduira à une nouvelle répartition des richesses. Imaginons par exemple que l’Etat donne la même quantité de tabac à tout le monde. Les non-fumeurs, qui n’en ont pas besoin, iront échanger avec les fumeurs. Ils demanderont en échange un produit dont les fumeurs accepteront de se passer. Il se créera alors un troc ou chacun échangera avec l’autre ce qui lui est le moins utile. D’où une nouvelle répartition des richesses qui ne sera pas parfaitement équitable. L’intervention de l’Etat aura été inutile.

Les néoclassiques et la monnaie

Le référent monétaire

Les classiques, et en particulier Ricardo, pensaient que la production totale augmentaient au rythme du progrès technique. Les néoclassiques et la monnaieIls pensaient également que le progrès technique évoluait de la même manière dans l’extraction minière que dans le reste de l’économie. Pour eux, le stock d’or évoluait donc proportionnellement à l’économie.

Les néoclassiques et plus particulièrement Jevons pensent que cette vision est dépassée dans un monde où l’industrie multiplie les produits et les techniques. De plus, la découvertes de nouvelles mines d’or vont faire réapparaitre brièvement l’inflation. Comme la quantité d’or est aléatoire, les néoclassiques proposent de le remplacer par un panier de marchandise comme référent monétaire.

La monnaie est un voile

Pour les néoclassiques, la monnaie n’a pas d’impact sur la croissance. Ce n’est un voile qui favorise les échanges.

Les apports des néoclassiques

Avant la première guerre mondiale, le monde est néoclassique. Les lois décrites par ces économistes semblent immuables et parfaite. Marshall pense même qu’il n’y aura plus de grands économistes après lui car tout est expliqué.

Les limites des néoclassiques

La période qui va de 1914 à 1934 va sérieusement ébranler les convictions néoclassiques. Face au chômage de masse, par exemple, on ne peut pas seulement prétendre qu’il faut laisser le temps de s’équilibrer au marché. Après les néoclassiques, 5 questions restent en suspend:

  • Le facteur déterminant de l’activité économique est-il le prix ou les capacités de production?
  • Si la valeur travail n’est pas à l’origine du prix, la théorie des avantages comparatifs de Ricardo a-t-elle toujours un sens?
  • La neutralité de la monnaie existe-t-elle toujours avec le crédit bancaire?
  • Ne doit-on pas réinterpréter le temps?
  • La loi de Say a-t-elle toujours un sens dans un monde ou le consommateur a pris le pouvoir?

Les principaux auteurs néoclassiques en économie

Avant que les théories néoclassiques deviennent la référence, des économistes précurseurs mirent en place les bases de leur formalisme et de leurs concepts.

Les précurseurs

Auguste Cournot (1801-1877)

Augustin Cournot, un des précurseurs des néoclassiquesAuguste Cournot est un mathématicien tout d’abord enseignant puis haut fonctionnaire à l’Education Nationale. Il publie « Recherche sur les principes mathématiques de la théorie des richesses » en 1838. Ce livre souligne trois grandes nouveautés.

  1. La loi du débit. L’augmentation d’un prix conduit à une baisse des débouchés. Il y a du reste un lien mathématique entre la variation des prix et la variation de la demande: c’est l’élasticité. Si un prix p augmente de dp, la demande passe de D à D-dD.  L’élasticité est alors (dD/D)/(dp/p).  Cette loi du débit est en partie en contradiction avec la loi des débouchés de Say.
  2. Le producteur n’a pas intérêt à vendre beaucoup mais à réaliser le plus gros chiffre d’affaire possible. Le chiffre d’affaire est égal au prix multiplié par la quantité vendue Q.  Selon la loi des débits, plus augmente, plus diminue. Il faut donc trouver pour optimiser pQ.
  3. Pour montrer l’efficacité de la concurrence, Cournot va étudier l’évolution des prix d’un monopole passant en duopole (monopole à deux entreprises). Il établit que ce passage engendre une baisse des prix. C’est la théorie du « duopole de Cournot« . Si le passage d’un monopole à un duopole fait baisser les prix, l’arrivée d’un troisième acteur fait donc à nouveau baisser les prix. On peut donc en conclure que plus il y a d’entreprises fournissant un produit, plus les prix de ce produit baisseront. Hors, la loi du débit indique que plus les prix sont bas, plus la demande augmente. La concurrence a donc un rôle positif.

Jules Dupuit (1804-1866)

Jules Dupuit participa au renouveau des néoclassiquesJules Dupuit est un ingénieur des Ponts et Chaussées qui va se pencher sur le problème des péages. Dans De la mesure de l’utilité des travaux publics, Dupuit constate qu’en cas de péage, le prix fixé par le producteur est le même quelque soit l’utilisateur. Cependant, tous les utilisateur n’auront pas la même utilité du péage. Certains en retireront une satisfaction plus grande que d’autres. Dans ce cas, ceux qui n’en retirent pas une satisfaction suffisante (dont l’utilité n’est pas suffisante), ne consomment pas. Les autres consomment et en retirent un supplément de satisfaction mesuré par la différence entre l’utilité et le prix. C’est l’utilité relative. Dupuit généralise cette observation des péages à l’ensemble des prix. Il montre également que si la concurrence uniformise les prix et les produits offerts, la demande, elle, est diverse et ses satisfactions variables selon les individus.

Les néoclassiques

William Stanley Jevons (1835-1882)

William Stanley Jevons est le premier économiste néoclassiqueWilliam Stanley Jevons est le premier économiste néoclassique. Cet anglais né à Liverpool en 1835 veut étendre l’utilisation des mathématiques en économie. Pour lui, il faut que les mathématiques formulent la théorie puis la vérifie statistiquement.

L’économie, si elle veut être une vraie science, doit être une science mathématique

  • Sur la formation des prix

Jevons reprend un constat de Ricardo: Une bouteille de vin mise dans une cave peut soit voir sa valeur augmenter fortement soit la voir disparaitre si le vin tourne au vinaigre. Dans ce cas, ce n’est pas la valeur travail qui fait le prix du vin mais bien le plaisir qu’il procure à son acheteur, donc son utilité.

  • Sur le référent monétaire

La quantité d’or en circulation étant aléatoire (tout dépend des découvertes de nouvelles mines), il faut remplacer l’or par un autre référent monétaire qui pourrait être un panier de marchandises.

  • Sur l’énergie

La majorité des économistes ont alors le raisonnement suivant: Le progrès technique va perfectionner les machines à vapeur. En se perfectionnant les machines vont moins consommer. La consommation générale de charbon va donc baisser. Jevons, lui, affirme qu’il n’en est rien. Pour lui, les progrès techniques et la concurrence vont engendrer une baisse des prix. Cette baisse des prix va conduire à une hausse de la demande. Il y aura alors une croissance générale qui aura besoin de plus en plus de charbon. Il demande donc que l’Etat compense la baisse des prix par des taxes sur le charbon pour que celui-ci ne vienne pas à manquer.

Léon Walras (1834-1910)

Walras est un français, socialiste, élève de Cournot et fondateur de l’école de Lausanne où il enseigne l’économie pendant plus de vingt ans. Il met au point une théorie fondée sur l’utilité de consommateur et sa comparaison des prix en même temps que Jevons. Dans Eléments d’économie politique pure (1874), il va formuler une pensée théorique avec des lois mathématiques et tirée de la réalité. Les idées de Walras tournent autour de 3 points majeurs:

  • Le prix dépend de la rareté. Il défini la rareté comme une combinaison de l’utilité et de la difficulté à obtenir un bien. L’air est extrêmement utile mais il n’est pas rare. Son prix est donc nul.
  • Le marginalisme.
  • La loi de Walras (ou équilibre général walrasien): Si le producteur est en situation de concurrence, qu’il maximise son profit et qu’il subit les rendements décroissants, alors il existe un système de prix qui réalise l’équilibre entre l’offre et la demande. Pour trouver le prix qui réalise l’équilibre, Walras utilise deux équations:
  1. Quantité offerte= f(p); quantité achetée =g(p)
  2. Egalité offre/demande signifie f(p)=g(p)

Alfred Marshall (1842-1924)

Alfred Marshall, le plus grand des néoclassiquesMarshall est un anglais, professeur à Cambridge, qui deviendra le plus grand des néoclassiques. Il est libéral en politique comme en économie. Il publie les Principes d’économie politique en 1890 qui deviennent une référence en économie. Marshall, ancien professeur de mathématiques, recours systématiquement à ceux-ci en économie.

  • blankLa croix de Marshall.  Marshall part de l’égalité entre l’offre et la demande décrite par Walras mais, au lieu de l’écrire sous forme d’équations, il dessine une courbe d’offre et une courbe de demande dans un repère orthonormé. Il trouve alors le prix d’équilibre comme étant le point d’intersection des deux courbes. Le dessin formé s’appelle la croix de Marshall.
  • Marshall est un admirateur d’Adam Smith et pense, comme lui, que la réflexion économique doit partir du producteur et non du consommateur. Il calque donc sa théorie de l’entreprise sur celle du consommateur. Chaque unité produite d’un bien a un coût. Ce coût, appelé coût marginal, est croissant (théorie des rendements décroissants de Ricardo). L’entreprise s’arrête de produire quand le coût marginal atteint le prix. L’entreprise produit donc tant que ce qu’elle gagne à la vente d’un bien est supérieur à ce que lui coûte la production du bien. 
  • Contrairement à Walras, Marshall soutient que le paramètre déterminant est la quantité produite et non le prix. Les prix sont donc fonction de la quantité.
  • Toujours contrairement à Walras, Marshall ne croit pas à une théorie de l’équilibre général mais à des équilibres partiels, valables pour les biens à rendement décroissants.

Francis Ysidro Edgeworth (1845-1926)

Edgeworth est un anglais, professeur à Oxford et grand concurrent de Marshall.

  • La conjecture d’Edgeworth. Edgeworth montre qu’à partir du moment où il y a deux consommateurs, le producteur ne peut plus librement fixer une grille de prix. En effet, si les prix semblent trop élevés, le consommateur A aura tendance à se retourner vers le consommateur B. Ainsi, si un Etat fixe une grille de prix, il poussera les consommateurs à négocier ensemble et à créer un marché noir. La multiplication des intervenants dans une économie réduit le nombre de grilles de prix possible et conduit à l’équilibre général walrasien.
  • Edgeworth montre aussi que la répartition des richesses de manière parfaitement équitable est impossible. Il prend pour cela l’exemple du tabac. Si l’Etat donne la même quantité de tabac à tout le monde, les non-fumeurs iront échanger avec les fumeurs. Il se créera alors un troc ou chacun échangera avec l’autre ce qui lui est le moins utile. D’où une nouvelle répartition des richesses qui ne sera pas parfaitement équitable.
  • Edgeworth affirme que dans certains cas, le protectionnisme peut être plus utile que le libéralisme. Par celui-ci, on améliore en effet le sort de l’Etat (taxes) et des producteurs nationaux. On détériore également le sort des consommateurs. Il y a donc un équilibre à trouver entre les 3 acteurs.
  • Le paradoxe d’Edgeworth. Enfin, Edgeworth montrera que l’augmentation d’un impôt indirect peut conduire à la baisse des prix des produits taxés. En effet, l’introduction de la taxe va, dans un premier temps augmenter le prix. Cette augmentation des prix conduit à une baisse des ventes. Pour faire face à cette baisse des ventes, les producteurs vont devoir baisser leurs prix. Gagnant moins par unité vendue, ils vont devoir augmenter le nombre de ventes…. Ce qu’ils ne peuvent faire que par une baisse des prix finaux.

(4 commentaires)

  1. Bonjour,
    Pourquoi parlez vous à un moment de « coût marginal croissant (loi des rendements décroissants de Ricardo) ». Selon moi les coûts marginaux sont nécessairement décroissants et permettent ainsi les économies d’échelle. De plus, je ne vois pas bien le rapport entre coût marginal et loi des rendements décroissants de Turgot, complétée et rendu populaire par Ricardo.
    Merci d’avance

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