Plafonnement des loyers

Le plafonnement des loyers fait fuir les propriétaires parisiens

Le plafonnement des loyers est le plus sûr moyen de détruire un centre-ville après la bombe incendiaire. C’est en tout cas ce que pensent 93% des économistes d’après une étude d’Harvard. Voilà pourquoi.

Plafonnement des loyers à Paris

Malgré ce consensus des économistes, la mairie de Paris a décidé de mettre en place le plafonnement des loyers depuis le 1er août 2016. Et ce qui devait arriver arrive: Une enquête menée par la Fnaim du grand Paris montre que l’application de l’encadrement des loyers dans la capitale a fait baisser de 13% le portefeuille des mandats de gestion. Cette enquête a été faite auprès de 210 professionnels ayant des mandats de gestion à Paris. Ceux-ci représentent en tout 30.000 logements mis en location. Selon ces professionnels, plus de la moitié des lots perdus a été mise en vente et un tiers est passé en location touristique.

Pour la petite histoire

Ce n’est pourtant la première fois que l’encadrement des loyers a lieu en France.

Dès 1914

En juillet 1914, la Grande guerre commence. Les Français comme les Allemands partent tranquilles, certains de gagner en quelques semaines. Pour rassurer ses troupes, l’Etat Français décide de prendre à sa charge les loyers des combattants. Les femmes et les enfants de ceux qui allaient se battre pour la patrie pouvaient ainsi occuper le logement gratuitement. Pour éviter que des propriétaires cupides ne profitent de cette aubaine en augmentant les loyers, la loi d’août 1914 instaura le plafonnement des loyers.

La guerre dura et fit 1,45 million de morts français.

En 1919, l’Etat cessa de payer les loyers mais ne revint pas sur le plafonnement de ceux-ci. Il encadra même de plus en plus les propriétaires.

Et jusqu’en 1948

En 1948, il y avait 119 lois sur l’encadrement des loyers.

Et là aussi, ce qui devait arriver, arriva: Le loyer ne représentait que 1,5% du revenu du locataire en 1948… Mais il n’y avait plus de logement à louer.

Entre 1936 et 1948, Il n’y eut pratiquement aucun logement de construit. 90% des logements parisiens dataient d’avant 1914 et plus de la moitié d’entre eux dataient d’avant 1850.  À Paris, 82% de la population n’avait pas accès à une douche ou une baignoire et plus de la moitié devait sortir de chez elle pour utiliser un lavabo. 20% des Parisiens n’avaient pas accès à l’eau courante dans leur appartement. 20% des bâtiments étaient dans un tel état, que l’administration publique jugea que seule leur destruction était envisageable.

Le résultat était si catastrophique, que l’Etat mis en place la loi de 48. Celle-ci bloque les loyers de tous les locataires ayant signé un bail avant (ce qui était déjà le cas) mais ouvre surtout la possibilité aux propriétaires d’augmenter les loyers assez librement pour tous les baux signés après. La communication politique fut si habile que tout le monde cru que c’était une loi protégeant les locataires alors qu’elle n’apporta rien à ceux qui avaient déjà un bail et retira l’encadrement des loyers aux autres.

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