Maintenant, L’Europe Veut Détruire Son Agriculture

L’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et la Nouvelle-Zélande, récemment validé par le Parlement européen, suscite un débat passionné. Si, en apparence, cet accord vise à renforcer les liens commerciaux entre les deux régions, il met en lumière un paradoxe évident. D’un côté, la promotion du libre-échange comme moteur de la prospérité économique, de l’autre, les préoccupations environnementales liées aux normes écologiques de l’UE.

La mort de l’agriculture européenne ?

L’idée fondamentale du libre-échange repose sur la suppression des barrières commerciales, favorisant ainsi les échanges internationaux et stimulant la croissance économique. Cependant, cet accord avec la Nouvelle-Zélande soulève des questions cruciales, notamment en ce qui concerne les conséquences sur l’agriculture européenne face à une concurrence accrue.

Concrètement, l’accord vise à éliminer l’ensemble des droits de douane sur les exportations européennes vers la Nouvelle-Zélande dès son entrée en vigueur, avec une réduction de 98,5% des droits européens sur les importations néo-zélandaises après sept ans. Une perspective qui, selon Bruxelles, devrait dynamiser les échanges commerciaux et stimuler la croissance économique des deux parties.

Néanmoins, le paradoxe émerge lorsque l’on considère les normes écologiques que l’UE impose continuellement. Dans un contexte où les appels à relocaliser les activités et productions se multiplient, les entreprises européennes doivent faire face à des contraintes environnementales croissantes. L’ironie réside dans le fait que, tout en prônant le libre-échange, l’UE crée des obstacles écologiques pour ses propres entreprises, en particulier dans le secteur agricole.

Et un risque environnemental ?

Les critiques de cet accord mettent en avant le risque environnemental, soulignant l’impact sur le changement climatique dû à l’augmentation des activités économiques, en particulier dans les secteurs de la viande et des produits laitiers, connus pour générer d’importants gaz à effet de serre en Nouvelle-Zélande. Les flux commerciaux supplémentaires entre l’UE et la Nouvelle-Zélande sont également pointés du doigt en raison de l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre résultant du transport de marchandises. J’évoque ce point par pure honnêteté intellectuelle car vous savez ce que je pense des verts pastèques (verts à l’extérieur, rouges à l’intérieur).

Même si l’UE affirme que les conséquences environnementales seront limitées, l’économiste Maxime Combes reste en effet dubitatif. Selon lui, l’accord devrait avoir un impact significatif sur le changement climatique, remettant en question les engagements pris vis-à-vis de l’accord de Paris. Ces inquiétudes ne sont pas isolées, avec plus de cinquante organisations, dont Attac France, la CGT, la Confédération paysanne, et France nature environnement, appelant les eurodéputés à ne pas valider l’accord, arguant qu’il ne tient pas ses promesses.

Les détracteurs soulignent les lacunes de l’accord, en particulier l’absence de mesures spécifiques pour soumettre la libéralisation des investissements à des critères de soutenabilité (verts pastèques, je vous dit). Cette omission est considérée comme une faille importante, laissant craindre que les investissements croissants ne soient pas alignés sur des objectifs écologiques.

Certains élus français au Parlement européen expriment également leur opposition. Manon Aubry dénonce une « pure folie » et un « désastre écolo et social » (vert pastèque, encore et toujours), tandis qu’Emmanuel Maurel critique l’exécutif pour avoir sacrifié l’agriculture et la souveraineté alimentaire de l’Europe au profit d’importations de produits laitiers et de viande en provenance de la Nouvelle-Zélande, située à des milliers de kilomètres (là, je suis d’accord).

Les partisans de l’accord…

Les partisans de l’accord, cependant, tentent de rassurer. Ils soulignent la nécessité de rester proche des alliés en période d’incertitude et affirment que cet accord renforcera les liens déjà forts avec la Nouvelle-Zélande. Ils célèbrent une avancée dans un contexte mondial de protectionnisme et d’isolationnisme croissants.

Mais c’est pas fini.

Malgré le vote favorable du Parlement européen, le chemin de cet accord n’est pas encore terminé. Les États membres doivent encore donner leur accord formel, et la Nouvelle-Zélande doit le ratifier. L’entrée en vigueur est attendue d’ici la mi-2024, laissant place à de futures discussions et débats sur les implications économiques et environnementales de cet accord de libre-échange entre l’UE et la Nouvelle-Zélande.

Sources:

Merci à Marie pour les sources.

https://www.lefigaro.fr/conjoncture/malgre-les-critiques-le-parlement-europeen-valide-l-accord-de-libre-echange-avec-la-nouvelle-zelande-20231122

https://www.welt.de/wirtschaft/plus248686484/Klimavorschriften-der-EU-Der-naechste-Aufstand-gegen-den-Green-Deal.html

https://www.francebleu.fr/infos/agriculture-peche/des-masques-pour-vaches-destines-a-reduire-les-emissions-de-methane-les-eleveurs-puydomois-sont-1624642028

https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/seine-maritime/rouen/pourquoi-ces-panneaux-d-entree-de-ville-sont-a-l-envers-2877737.html

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