L’industrie automobile française entrevoit une année 2024 teintée d’incertitude, avec des perspectives de ventes peu enthousiasmantes, particulièrement dans le segment des véhicules électriques. Marc Mortureux, directeur général de la Plateforme automobile, un organe représentatif des constructeurs et équipementiers, exprime ses préoccupations quant à un marché en léthargie, des ventes d’électriques incertaines et une diminution des incitations à l’achat.
Malgré une légère croissance anticipée pour l’année en cours, Marc Mortureux a averti que le secteur ne connaîtrait pas une progression aussi marquée que l’année précédente. Le début de l’année semble prometteur avec un carnet de commandes bien garni, mais une baisse significative des prises de commande laisse présager des défis pour le second semestre. Les incitations fiscales, telles que le malus écologique accru sur certains véhicules et la réorientation des bonus en faveur des modèles européens, ont contribué à cette incertitude.
Malgré une hausse des ventes de voitures particulières neuves en 2023, atteignant près de 1,8 million d’unités, l’industrie reste en deçà des niveaux d’avant la crise sanitaire. L’année 2024 représente un tournant pour les véhicules électriques, avec l’arrivée de nouveaux modèles sur le marché. Cependant, la réduction des incitations à l’achat électrique, passant de 5 000 à 4 000 euros, suscite des inquiétudes parmi les acteurs de l’industrie.
L’introduction de modèles plus abordables, comme la R5 électrique de Renault et la ë-C3 de Stellantis, devrait stimuler les ventes, mais la baisse du bonus écologique crée une instabilité dans les décisions d’achat. Le « leasing social », permettant aux moins aisés d’accéder à des véhicules électriques à faible coût, a dépassé ses objectifs, entraînant sa suspension pour 2024. Cette situation met en évidence le besoin pour les constructeurs français d’accélérer leur production pour répondre à la demande croissante.
Parallèlement, la suppression du bonus à l’achat pour les entreprises pourrait encourager ces dernières à se tourner vers des véhicules moins chers, notamment d’origine chinoise. Cette tendance est déjà perceptible avec la Chine qui est devenue le premier exportateur mondial de voitures en 2023. Les équipementiers automobiles subissent également les contrecoups de cette instabilité, avec des prévisions de suppressions d’emplois et des taux de défaillance d’entreprises en hausse.
En conclusion, l’industrie automobile française fait face à des défis multiples en 2024, avec des perspectives mitigées pour les ventes, notamment dans le segment électrique. Les acteurs du secteur devront naviguer avec prudence à travers ces turbulences économiques pour maintenir leur compétitivité sur le marché mondial.
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