Ah, le DPE, cette source intarissable de joies et de tracas pour les propriétaires ! Depuis que cette mesure de la performance énergétique des bâtiments a été mise en place en France, tout le monde y va de sa petite théorie sur son impact sur le marché immobilier. Et maintenant, avec l’interdiction de mettre en location les passoires thermiques, c’est la panique chez les propriétaires bailleurs ! Mais avant de céder à la psychose, essayons de décrypter ce qui se passe réellement.
D’abord, il y a cette étrange évolution du nombre de passoires thermiques mises en vente (20% du stock de biens en vente, soit près du double de ce que l’on observait en 2020). Certains y voient déjà le signe d’une crise majeure chez les propriétaires effrayés par les nouvelles législations. Mais, mes chers lecteurs, la réalité est bien pire. En effet, comme le souligne Thomas Lefebvre, directeur scientifique de SeLoger, l’augmentation des passoires en vente est en grande partie due au nouveau mode de calcul du DPE et à son caractère opposable. Résultat, même des propriétaires de résidences secondaires se mettent à vendre à cause de la perspective d’une perte de valeur.
Il y a donc bien une tension palpable sur le marché immobilier, qui se traduit par une baisse des prix pour les passoires thermiques. Mais attention, ne vous emballez pas trop vite, car les marges de négociation ne sont pas non plus mirobolantes. Selon une étude Opinionway, les passoires sont vendues en moyenne 3,9% moins cher que les biens équivalents non-énergivores. Et si certains vendeurs se disent prêts à baisser leur prix en cas de mauvaise performance énergétique, cela ne suffit pas à compenser les coûts d’une rénovation thermique en profondeur.
Alors, comment expliquer cette augmentation des passoires en vente ? Eh bien, il y a tout simplement une question d’offre et de demande. Dans les villes où le marché immobilier est tendu, comme Paris, les passoires représentent une part importante des biens en vente, car les propriétaires ont plus de difficultés à les écouler. En revanche, dans les villes où le marché est plus dynamique, comme Marseille, les passoires se vendent plus facilement, et donc il y en a moins en vente.
Bref, tout cela pour dire que le marché immobilier est en train de trembler devant la nouvelle donne du DPE. Mais rassurez-vous, chers lecteurs, la fin du monde n’est peut-être pas pour demain !
La drogue, c’est de l’accoutumance, l’apéritif, c’est rien que de l’habitude.
