Ces derniers mois, les Français ont vu leur pouvoir d’achat se réduire considérablement à cause de l’augmentation de l’inflation qui s’est élevée à 5% en moyenne en 2022, contre 1,6% l’année précédente. Cela a donné lieu à une grande partie des conflits sociaux récents, car les revendications salariales étaient au centre des préoccupations. Les syndicats travaillent dur pour obtenir des augmentations salariales pour leurs membres, et même les employeurs les plus respectés, tels que Thales, Sanofi, TotalEnergies, GRDF et Covéa, ont connu des grèves et des mouvements sociaux ces derniers mois.
Une belle augmentation prévue
Heureusement, il semble que les entreprises prennent enfin conscience de l’importance de protéger le pouvoir d’achat de leurs salariés. Les cabinets de conseil en rémunération, tels qu’Alixio, Mercer, Robert Walters et WTW, s’accordent tous à prévoir des budgets d’augmentations globales de 4% ou plus en 2023, ce qui est une augmentation significative par rapport aux 3% accordés en 2022. Les entreprises les plus importantes n’ont pas le choix, car leur bonne santé financière leur permet de contribuer au soutien du pouvoir d’achat de leurs salariés, ce qui a été exigé par les pouvoirs publics.
Les employeurs n’ont pas le choix
En outre, les NAO (négociations annuelles obligatoires) se déroulent dans un contexte économique favorable pour les salariés. Malgré une incertitude croissante sur la conjoncture économique, les intentions d’embauches en France restent les plus dynamiques d’Europe pour le premier trimestre 2023, selon une enquête de ManpowerGroup. Même si un ralentissement s’annonce, le marché de l’emploi restera favorable pour les salariés pour un certain temps, ce qui signifie que les entreprises devront dépenser pour attirer et retenir les talents nécessaires.
Le SMIC
Enfin, les hausses automatiques du Smic à cause de l’inflation, qui s’est élevée à 5,6% en 2022 et 1,81% depuis le 1er janvier 2023, contribuent à l’augmentation globale des rémunérations. Les salariés réclament également une augmentation logique pour ne pas être laissés pour compte, mais il est important de ne pas faire déraper la masse salariale. Les DRH doivent donc être vigilants pour trouver un équilibre délicat.
L’augmentation devrait être plus générale…
L’année 2023 semble donc confirmer la tendance de la flambée des salaires observée en 2022. Selon People Base CBM, près de 58% des entreprises accordent des augmentations collectives, contre 30% en 2018, et le taux moyen octroyé est de près de 3% contre 1% en 2018. On est encore loin de l’inflation, mais ça progresse. Certaines entreprises telles qu’Air France, BNP Paribas, Enedis et Groupama ont même accordé des augmentations supérieures à 4%.
En parallèle, les clauses de revoyure sont de plus en plus fréquentes pour permettre une renégociation en cours d’année. Par exemple, Airbus, Stellantis et le secteur de l’énergie ont prévu de revoir leurs accords cette année.
…Et individuelle
Les augmentations individuelles sont également appréciées par les entreprises car elles coûtent moins cher et permettent de mieux cibler les employés méritants. Seulement 55% des salariés bénéficieront de ces augmentations moyennes, mais les montants seront plus intéressants. Selon le cabinet People Base CBM, on devrait être sur des augmentations moyennes de 4,25%. Dans le numérique, l’ingénierie et la finance, les salariés peuvent même espérer +5% ou plus selon les données de Hays.
Bref, tout est bon pour garder ses salariés
Les DRH ont différentes options pour améliorer les conditions de travail sans dépenser trop. L’Etat peut offrir des incitations fiscales telles que la valeur accrue des tickets-restaurants, des remboursements de frais de transport durables ou la monétisation des jours de RTT. Les employeurs peuvent également augmenter la prise en charge des frais de santé, comme Renault l’a fait l’année dernière en offrant des primes de pouvoir d’achat, des primes de transport et des majorations de 25% des RTT monétisés. Certaines entreprises proposent des solutions plus originales pour aider leurs employés, comme Carrefour qui offre du coaching financier pour optimiser l’épargne salariale. Roche, Colas et Intermarché donnent accès à Klaro, une plateforme qui recense toutes les aides sociales disponibles nationalement et localement. Les DRH peuvent donc améliorer les conditions de travail sans dépenser beaucoup d’argent.
Si le salaire ne suit pas, il faut suivre le salaire.
