Théorie des avantages comparatifs

Qu’est ce que l’AVANTAGE COMPARATIF? Plus tôt vous le saurez, mieux ce sera.

Dans l’article d’aujourd’hui nous allons découvrir ensemble ce que c’est qu’un avantage comparatif.

Cette théorie est apparue en 1817 sous l’impulsion de David Ricardo. Elle est à l’origine de la doctrine du libre-échange qui s’est ensuite répandue. Depuis les années 80, les institutions de Brettons Woods, les Etats-Unis et même la Commission de l’Union Européenne ont défini le libre-échange comme la solution idéale aux problèmes de croissance qui affectent beaucoup d’Etats.

Dans cet article, je vais vous donner les fondements de la théorie des avantages comparatifs en quoi elle consiste et quelles sont ses limites pour le monde actuel.

Résumé en vidéo

Avantage absolu et avantage comparatif

Adam Smith et l’avantage absolu

Adam Smith et l'avantage absolu

Au 18e siècle, Adam Smith, considéré comme le père de l’économie classique, développait un nouveau postulat économique. Celui de la spécialisation de la production. En effet, l’économiste considère que les Etats doivent mettre l’accent sur la production de biens qu’ils maîtrisent et qui leur rapporte le plus. Le but étant de l’échanger contre d’autres biens avec les pays qui les produisent. D’après Adam Smith, chaque Etat qui s’engage dans le commerce international doit disposer d’un ou de plusieurs avantages absolus. Ces derniers sont des éléments essentiels pour que les échanges entre nations soient fructueux.

Pour Adam Smith, les pays dotés de production excédentaires et dont les coûts sont plus faibles que dans les autres pays, ont donc un avantage indéniable à échanger. Puisqu’en échange, le voisin leur donne des biens dont ils n’ont pas les moyens de supporter les coûts de production.

Un exemple

Pour illustrer cette théorie, prenons l’exemple du Brésil et de l’Union Africaine.

Le Brésil possède un avantage absolu dans la production de voitures. En un mois, un travailleur brésilien produits 4 voitures, lorsqu’un africain en produit une. A côté, un travailleur africain produit 60 paires de tongs en un mois, tandis que le brésilien n’en produit que 25. L’union africaine a un avantage absolu dans la confection de tongs. Tandis que le Brésil en a un dans la production de voitures.

Au lieu de continuer à produire les deux, Adam Smith conseille à chaque pays de réaffecter les travailleurs de l’industrie faible à l’industrie forte pour augmenter la production. Cette augmentation de production locale, augmente également la quantité de production disponible pour le commerce international.

David Ricardo et l’avantage comparatif

David Ricardo et L'avantage comparatif

David Ricardo et ses avantages comparatifs interviennent à ce niveau. Car, l’avantage absolu ne s’adresse qu’à ceux qui ont une production excédentaire. Adam Smith conseille d’ailleurs aux pays qui n’en ont pas d’adopter des mesures protectionnistes et de fermer leurs frontières. Une recommandation qui s’est révélée très rapidement comme étant une limite. Surtout dans un monde dans lequel le libre-échange tendait à devenir une priorité. C’est sur cet argument que Ricardo s’est basé pour approfondir les travaux d’Adam Smith.

La théorie des avantages comparatifs

Pour Ricardo, il est possible pour des Etats qui n’ont pas d’avantages absolus de participer au commerce international. En effet, l’absence d’avantages absolus tels que décrit par Adam Smith vouait ces pays à vivre complètement isolé des échanges internationaux et à dépendre des autres pays.

Pour leur éviter un tel sort, Ricardo recommande de se spécialiser tout de même dans une production plus avantageuse en comparaison de certains pays. Ou encore, à se spécialiser dans une production avec laquelle le pays est moins défavorisé que d’autres. Il est questions ici pour tous les Etats d’avoir un avantage même mineur sur un autre. L’objectif étant de proposer cette production aux pays qui en ont encore plus besoin que lui. Pour David Ricardo, il est primordial pour un pays de commercer avec ses voisins. Il est favorable à une facilitation des échanges internationaux et à la suppression des barrières douanières.

Simplifions la compréhension de cette théorie en prenant plusieurs exemples exposant les conditions dans lesquels l’avantage comparatif est intéressant dans les échanges internationaux.

Premier exemple

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Prenons deux agriculteurs suisses, Daniel et Hans. Daniel peut produire 500 hectolitres de lait par an et 250 tonnes de pommes de terre. Hans quant à lui possède une capacité de production laitière de 600 hectolitres par an. Son exploitation agricole plus grande lui permet de récolter près de 600 tonnes de pommes de terre sur la même période. Bien que Hans dispose d’un avantage absolu sur les deux productions, il n’a pas les moyens logistiques d’assurer la pleine production de lait et de pommes de terre en même temps. S’il souhaite produire 300 hectolitres de lait tous les ans, il ne pourra produire que 300 tonnes de pommes de terre.

Daniel lui, n’a pas d’avantage absolu. Mais si chacun se spécialise dans la production d’un produit, les deux gagneront un avantage comparatif.

Pour calculer cet avantage comparatif, Ricardo propose un coût d’opportunité.

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Pour Hans, produire 10 hectolitres de lait signifie renoncer à 10 tonnes de pommes de terre, et vice versa. Tandis que pour Daniel, produire 10 tonnes de pomme de terre c’est renoncer à 20 hectolitres de lait, et produire 10 hectolitres de lait c’est renoncer à 5 tonnes de pommes de terre. Hans a donc un avantage comparatif soit sur le lait soit sur la pomme de terre. Tandis que Daniel possède un avantage comparatif sur le lait par rapport à Hans. En effet il renonce à moins de pommes de terre que Hans en produisant du lait.

Si Hans décide de se spécialiser dans la pomme de terre et Daniel dans le lait. Alors chaque année, ils offriront une production nationale de 500 hectolitres de lait et de 600 tonnes de pomme de terre. Une production largement supérieure à ce qu’ils auraient gagnés en produisant les deux biens.

Second exemple

Sur le plan du commerce international, prenons l’exemple de deux pays : le Maroc et la Chine. Le Maroc produit en une heure de travail une unité de robe et la Chine en produit 4. Le Maroc produit une unité de chaussure chaque heure et la Chine en produit deux. Ce qui signifie qu’en cas d’échange, deux unités de robes chinoise valent une unité de chaussure marocaine, et une unité de robe marocaine vaut 0,5 unité de chaussure chinoise. La Chine possède donc un avantage comparatif sur les robes. Elle peut l’exporter vers le Maroc. Le Maroc quant à lui possède un avantage comparatif sur les chaussures. Il peut donc se concentrer sur sa production et l’exporter vers la Chine.

Les limites de la théorie de l’avantage comparatif

Aujourd’hui, la théorie des avantages comparatifs n’est plus vraiment d’actualité selon beaucoup d’experts. Ils relèvent le fait que la théorie fasse abstraction des coûts de transports, du chômage ou même des taxes douanières. Des réalités propres à la société actuelle et qui n’existaient pas au dix-huitième siècle lorsque cette théorie était imaginée. Aujourd’hui, la mondialisation économique a rendu le commerce international très complexe. Désormais, les acteurs du libre-échange ne sont plus seulement les Etats. Les entreprises multinationales, les particuliers qui achètent à l’étranger et vendent indépendamment des devises utilisées.

Cout de transport et avantage comparatif

D’un autre côté, l’avantage comparatif sur certaines productions tiendrait moins longtemps de nos jours qu’à l’époque de Ricardo. De plus en plus de secteurs de production naissent et viennent prendre le dessus sur les anciens. Tout avantage serait donc instable aujourd’hui, d’où le risque de ne miser que sur un seul secteur.

Une autre limite de cette théorie c’est le risque que courrait l’Etat en délocalisant la main d’œuvre d’une industrie à l’autre. Il est à la fois financier et technique. Financier dans la mesure où il serait nécessaire de créer de nouvelles infrastructures ou d’améliorer les anciennes pour déporter des ouvriers. Technique parce que la main d’œuvre aujourd’hui est plus qualifiée et formée dans un domaine bien précis. La délocaliser nécessiterait alors un recyclage plus ou moins important.

Si vous deviez retenir 3 choses…

Si vous deviez retenir trois choses de cette vidéo, ce serait:

  1. L’avantage comparatif est une théorie dérivée de l’avantage absolu d’Adam Smith.
  2. L’avantage comparatif est un moyen pour tous les Etats de participer activement au commerce international.
  3. C’est enfin un moyen de faire valoir ses avantages de production auprès des autres pays.

Livres et sources

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 » Des principes de l’économie politique et de l’impôt  » de David Ricardo. En livre sur Amazon ici: https://amzn.to/2UHOb3I et au format Kindel là: https://amzn.to/2QOzgUs

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