Ce Milliardaire Est Démoniaque !

À la tête d’une fortune estimée à plus de 25 milliards de dollars, George Soros est un nonagénaire dont la notoriété s’est construite au fil des années grâce à ses actions philanthropiques. En plus de 40 ans, le milliardaire a financé de nombreuses ONG à travers le monde, majoritairement dans les domaines de la politique, de la santé, de la démocratie, de la lutte contre les discriminations, de la dépénalisation des drogues, grâce notamment à l’Open Society Foundations (OSF). Cependant, l’image du milliardaire est profondément écornée, principalement à cause des multiples suspicions qui pointent sur son implication dans des actions de déstabilisation politique, à travers des financements de groupes militaires. L’homme d’affaires est aussi accusé d’être à la tête d’une entreprise « démoniaque » à travers OSF, visant à faire tomber les gouvernements de droites et d’extrême droite dans le monde. Mais, qui est vraiment George Soros ? Un philanthrope ou tout simplement le milliardaire le plus démoniaque ?

Qui est George Soros, ce milliardaire aux dents longues ?

Pour comprendre qui est cet homme aux multiples facettes, il est important de faire un tour dans ses origines et ses engagements.

De la Hongrie aux paradis fiscaux à Wall Street

George Soros a un parcours assez atypique. Né le 12 août 1930 à Budapest, il porte alors le nom de György Schwartz. Le petit György connaît une enfance calme, jusqu’à ce que l’Allemagne Nazie d’Hitler envahisse sa Hongrie natale. C’est le début d’une période tumultueuse pour lui et pour la population hongroise. En effet, le pays vit une situation très compliquée avec la domination allemande et de nombreux hongrois sont alors déportés vers les différents fronts de guerre germaniques. 

Par ailleurs, alors qu’il a seulement 13 ans et qu’il est prédestiné à être déporté, celui que l’on connaît aujourd’hui sous le nom de George Soros, y échappera de justesse. En effet, un employé du ministère va le faire passer pour son filleul et ainsi lui éviter la difficile épreuve qui lui était réservée. 4 ans plus tard, en 1947, il finit par fuir l’occupation soviétique, qui a pris la relève de l’occupation allemande, et trouvera refuge au Royaume-Unis. Là-bas, il décidera de faire des études d’économie.

Après de brillantes études dans le royaume britannique, George Soros s’envole pour les Etats-Unis alors qu’il a 26 ans. Une fois dans le pays de l’oncle Sam, il décroche un boulot d’analyste dans lequel il va très vite exceller pour être présenté comme l’un des petits génies de Wall Street. Le jeune-homme va dès lors se lancer dans des activités et transactions financières très douteuses: Paradis fiscaux, fonds offshore, société de gestion, société écrans, paradis fiscaux (je l’ai déjà dit?). Ce qui va même lui valoir d’être arrêté et condamné dans la fin des années 1980 pour délit d’initié. 

Son engagement philanthropique et politique

L’engagement philanthropique est ce qui fait connaître George Soros aux yeux du monde, à travers notamment la création de l’Open Society Institute, en 1970. Ses œuvres « caritatives » vont tellement s’intensifier que 40 ans plus tard, l’Open Society Institute deviendra l’Open Society Foundations. Ce réseau de fondations vise notamment la promotion de la « la gouvernance démocratique, des droits de l’homme et des réformes économiques, sociales et légales »… En tout cas selon son site internet.

Le désormais milliardaire a investi depuis les années 80, plus de 30 milliards de dollars et multiplié de nombreuses interventions à travers la planète. Cette « méga-fondation » se classe à ce jour au second rang des organisations caritatives du monde, juste derrière la fondation de Bill et Melinda Gates.

Mais, les engagements philanthropiques du milliardaires interrogent. Quand ce n’est pas en politique, l’homme d’affaires s’investit dans la cause LGBT+, la dépénalisation de la drogue, l’immigration… Ces causes vont d’ailleurs lui valoir un clin d’œil de la part du célèbre magazine, le Time dans une de ses unes en septembre 97 : « George Soros et ses improbables croisades ».

En outre, le positionnement politique de George Soros est connu de tous. Le milliardaire a toujours, du moins en public, soutenu la cause des démocrates. Il a d’ailleurs à quelques reprises financé les campagnes présidentielles des candidats démocrates. Ce fut le cas pour John Kerry en 2004, contre George W. Bush, avec un apport de plusieurs millions de dollars, ainsi que le financement de la campagne de la candidate Hillary Clinton face à Donald Trump en 2016. 

En plus, le milliardaire ne cache pas son soutien à une cinquantaine d’organisations qui font partie de la Women’s March, qu’il finance à coup de dizaines de millions de dollars. Ce qui fait de lui la cible principale des organisations et mouvements de la droite américaine. Certains n’hésitent pas à le traiter de « croque-mitaine » ou de « maître des marionnettes », arguant qu’il passe le plus clair de son temps à manipuler les hommes politiques. Les conservateurs ont clairement fait de Soros l’homme à abattre, ils ne cachent pas leur haine envers lui.

C’est à l’international que les activités du milliardaire font le plus parler, notamment en Hongrie, son pays natal, dans lequel il a injecté plus de 400 millions de dollars. Le Premier Ministre hongrois, Viktor Orbán, le voit d’ailleurs comme « ennemi public […] ayant détruit la vie de millions d’Européens ». Ce qui va contraindre l’Open Society Foundations à suspendre son déploiement dans le pays en mai 2018, après plus de 38 ans de présence. La raison évoquée : « un environnement politique et légal de plus en plus répressif » Il faut dire que les mouvement « anti-Soros » prolifèrent partout dans le monde, surtout en l’Europe de l’Est, partie du monde qui ne le porte pas en estime, et ça peut se comprendre. 

George Soros : entre ange ou démon

La supposée implication du milliardaire d’origine hongroise dans certains évènements sinistres et malheureux est la principale raison de l’image qu’il traîne depuis les années 90. L’homme d’affaires serait impliqué dans les violences de Charlottesville, qui selon certaines indiscrétions, porteraient entièrement sa griffe. D’autres accusations pèsent sur lui, à l’instar de son rôle sur l’arrivée d’une vague de migrants à la frontière sud des États-Unis et même, la propagation du virus Ebola.

L’image du milliardaire est de plus en plus écornée, certains l’accusant même, lui le juif, d’être un SS nazi. Ces multiples accusations ont démarré dans les milieux complotistes pour qui George Soros est l’une des principales cibles. Mais, de plus en plus de personnalités bien connues du grand public et très influentes soutiennent ces positions. C’est le cas de l’ancien président Donald Trump qui avait retweeté la célèbre comédienne américaine, Roseanne Barr, sur le passé nazi du milliardaire. Ce qui contribue à écorner l’image de cet homme que beaucoup considèrent comme dangereux !

Âgé aujourd’hui de 92 ans, George Soros ne semble pas pour autant faiblir sur ses convictions et ses engagements. Il faut dire que l’homme, à la tête d’une fortune de plus de 25 milliards de dollars, l’a majoritairement dédiée à ses multiples œuvres philanthropiques. Des engagements dont l’intérêt réel questionne, car le nom de celui qui se considère lui-même comme « un homme d’Etat sans Etat », est presque toujours associé à des affaires scabreuses. Mais, quel est le réel dessein des engagements philanthropiques de Soros et de sa fondation ?

Georges Soros et l’Open Society Foundation : philanthropie ou entreprise démoniaque

George Soros est un homme aux ramifications complexes, difficile de les appréhender sans analyser son poids et sa perception à travers le monde, à l’aune de son réseau de fondations.

George Soros : un homme « démoniaque ! »

Dans une émission d’information, Hirado, diffusée dans une chaîne publique hongroise (MTVA ), Sayyid Ali Hosseini Khamenei, chef spirituel suprême iranien s’est montré virulent à l’encontre du milliardaire. Dans un extrait publié, il va traiter le philanthrope de « multi-milliardaire sioniste américain démoniaque ». Des propos qui ont beaucoup fait réagir, notamment dans la communauté juive de Hongrie, qui voit en cette déclaration, une attaque antisémite, Soros étant un juif.

Par ailleurs, les propos du chef spirituel iranien visaient principalement à mettre en avant le rôle de George Soros dans la destitution du régime de l’ancien premier ministre iranien Mahmoud Ahmadinejad. En clair, l’homme d’affaires est accusé de financer des groupes iraniens qui combattent les régimes politiques et l’ordre établi. Des accusations qui trouvent un écho en Israël, où il est également accusé d’être à l’origine du financement des groupes qui militent ouvertement pour la suppression de l’Etat israélien.

Une rhétorique anti-Soros qui prend de plus en plus de l’ampleur dans les médias hongrois, mais aussi du Moyen-Orient. Dans la plupart des cas, elle est soutenue par les gouvernements de ces pays. Mais de nombreuses organisations juives, notamment l’EMIH et le Mazsihisz, qui n’ont de cesse de condamner ce qu’elles considèrent comme des attaques antisémites. Selon ces organisations, ces déclarations nourrissent « sentiment antisémite dans les médias hongrois d’extrême-droite ». Pour Zoltan Radnoti, président du Conseil rabbinique de Mazsihisz, cette dérive anti-Soros « n’était pas dépourvue d’antisémitisme et devrait s’arrêter afin d’empêcher la haine. Cette haine qui se propage dorénavant grâce à l’argent des contribuables ».

Mais, toutes ces déclarations et suspicions sont-elles vraiment gratuites ? Doit-on penser que les accusations qui pèsent sur le milliardaire sont essentiellement diffamatoires ou insidieuses ? Quelle est réellement la portée de l’œuvre philanthropique de George Soros ?

George Soros et l’Open Society Foundation : une influence internationale 

Comme relevé plus haut, au-delà de son immense fortune, George Soros s’est clairement fait un nom grâce à son engagement philanthropique. Son bras séculier dans cet élan demeure l’Open Society Foundation (OSF), ce réseau de fondations, dans lequel il aura investi en plus de 40 ans, plus de 30 milliards de dollars. Ce « financier et spéculateur, philosophe et philanthrope » (comme il aime à se définir), a pratiquement dédié toute sa vie à l’œuvre « humanitaire ». Car, à travers OSF, le milliardaire finance de nombreuses ONG à travers le monde, mais à des fins politiques, la plupart du temps. C’est donc un homme clairement paradoxal, clivant pour certains, avec le cœur sur la main, pour d’autres. 

Dernière précision: les champs pour lesquels l’OSF soutient les ONG sont principalement : la démocratie, l’éducation, l’immigration, la santé, la légalisation du cannabis, la lutte contre les discriminations (contre les Roms notamment)… De façon officielle en tout cas.

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