La Chine, la deuxième puissance économique mondiale, fait face à l’une des périodes de croissance les plus faibles de ces trois dernières décennies, marquée par une hausse de seulement 5,2% de son Produit Intérieur Brut (PIB) en 2023, le taux le plus bas depuis 1990 hors période de Covid. Cette situation contraste avec les ambitions affichées par Pékin, qui s’était fixé un objectif d’environ 5%, soulignant les défis complexes auxquels est confrontée la nation asiatique.
La crise immobilière constitue l’un des principaux facteurs entravant la reprise économique chinoise. Depuis 2020, le gouvernement chinois a durci les conditions d’accès au crédit pour les promoteurs immobiliers, dans le but de réduire leur endettement. Cette politique a eu des répercussions sur un secteur qui représentait auparavant plus du quart du PIB chinois, engendrant des déboires financiers pour des groupes emblématiques tels qu’Evergrande et Country Garden. La défiance des acheteurs s’accroît face à des logements inachevés et à une chute des prix du mètre carré, malgré les mesures de soutien mises en place par le gouvernement.
La crise dans le secteur immobilier a également un impact sur l’emploi, avec un taux de chômage légèrement en hausse, passant de 5% en novembre à 5,1% en décembre. Cependant, ce chiffre ne tient compte que des travailleurs urbains, laissant de côté des millions de travailleurs migrants des zones rurales, particulièrement vulnérables au ralentissement économique.
Le ralentissement économique chinois s’explique également par des obstacles structurels, tels qu’une confiance morose des ménages et des entreprises, entravant la consommation intérieure. Les incertitudes liées à la situation mondiale, marquée par un ralentissement global, contribuent également à la fragilisation des moteurs traditionnels de la croissance chinoise.
En dépit de ces défis, la Chine a enregistré une croissance de 5,2% en 2023, selon le Bureau national des statistiques (BNS). Toutefois, ce chiffre reste en deçà des attentes, et le rythme de croissance entre le troisième et quatrième trimestres a été plus modeste, s’élevant à seulement 1%. La production industrielle a légèrement accéléré, avec une augmentation de 6,8% sur un an en décembre, mais les ventes au détail ont ralenti, augmentant de seulement 7,4% en décembre après une nette accélération en novembre.
Face à ces défis économiques, le gouvernement chinois devra prendre des mesures significatives pour stimuler la croissance en 2024. Des experts estiment que des mesures fiscales en faveur de l’investissement seront nécessaires, ainsi qu’un soutien plus ferme aux promoteurs immobiliers pour restaurer la confiance des acheteurs. Le chiffre officiel du PIB reste scruté de près, en tant qu’indicateur éminemment politique, reflétant l’état de santé économique du pays et son impact sur l’économie mondiale.
Malgré une année 2023 décevante en termes de reprise, certains analystes soulignent que la Chine reste en phase de reprise, bien que plus robuste soutien à l’économie soit nécessaire en 2024. Les prévisions de la Banque mondiale tablent sur un ralentissement de la croissance à 4,5% cette année, tandis que le gouvernement devrait annoncer officiellement ses objectifs en mars. La Chine se trouve à la croisée des chemins, appelée à surmonter des défis structurels et conjoncturels pour maintenir son rôle de moteur économique mondial.
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