Comment Ces Propriétaires De Passoires Thermiques Contournent La Loi

Vous savez ce qui est drôle à propos des logements dits « passoires thermiques » ? Pas grand-chose, à vrai dire. On a tous eu peur (les professionnels de l’immobilier et les économistes) que tous ces logements mal notés débarquent dans le marché, comme des invités non invités à une fête. Mais, finalement, il n’en a rien été.

Depuis le 1er janvier 2023, il est interdit de louer un logement énergivore affichant un diagnostic de performance énergétique (DPE) dépassant 450 kWh/m². Depuis août, les logements étiquetés F ou G sont déjà soumis à un gel des loyers. A partir de 2025, tous les logements classés G, pas seulement les G+, seront considérés comme indécents. Cela concernera ensuite les logements classés F en 2028 puis E en 2034.

Mais une étude du réseau d’agences Guy Hoquet révèle que la part de ces logements mal notés sur le marché est restée stable en 2022. Ils représentent 8% de l’offre immobilière. « Un certain alarmisme se propageait à la suite de ces interdictions de location, mais seul un nombre limité de biens est concerné » a déclaré Stéphane Fritz, président de Guy Hoquet.

Il y aurait 140.000 logements dans le parc locatif privé notés G+, moins de 2% du total, et 50 000 dans le parc social. L’offre de passoires thermiques en vente a très peu évolué en 2022, avec des augmentations de 0,1 à 2 points de pourcentage dans la plupart des villes étudiées. A Limoges, Metz, Caen, Poitiers et Strasbourg, la proportion de logements énergivores a même diminué. Seule la ville de Paris fait figure d’exception, avec des mises en vente de logements F et G plus importantes que dans le reste du pays. La raison ? Les passoires thermiques sont bien plus nombreuses à Paris en raison d’un parc ancien, et les travaux de rénovation sont plus compliqués à effectuer car la majorité des biens sont en copropriété.

En résumé, les propriétaires ne veulent pas vendre ces logements mal notés car ils sont commercialisés 10% moins chers que la moyenne en 2022, et la pression locative est en augmentation. De plus, « l’accès à la propriété se durcit mois après mois », selon Henri Buzy-Cazaux, président de l’Institut du management des services immobiliers. Ils espèrent donc continuer à louer:  “Une partie des propriétaires n’effectueront pas les travaux et seul le locataire pourra le signaler. Mais compte tenu de la difficulté de trouver un logement, traîner un propriétaire au tribunal ne va pas de soi”.

Donc, pas de vague de mise en vente de logements mal notés en 2022, mais plutôt une vague de propriétaires qui préfèrent garder leurs passoires thermiques pour eux. C’est comme si ces propriétaires avaient peur de se séparer de leurs logements mal notés, comme s’ils étaient des membres de leur famille.

Mais tout cela pourrait changer avec les nouvelles règles qui entrent en vigueur. Les logements mal notés seront bientôt considérés comme indécents et il sera interdit de les louer. Alors, peut-être que ces propriétaires se décideront à dire au revoir à leurs passoires thermiques et à les mettre en vente. Mais pour l’instant, ils préfèrent garder leur logement mal noté pour eux, comme un trésor caché.

Une passoire thermique est comme un mauvais ami, elle te coûte cher et te fait perdre de la chaleur

Sources

https://www.lepoint.fr/immobilier/immobilier-les-proprietaires-de-passoires-thermiques-resistent-15-01-2023-2504860_31.php#11

https://www.challenges.fr/immobilier/la-part-des-passoires-thermiques-sur-le-marche-reste-stable-en-2022_842151

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