Comment Ces Robots Sexuels Vont Débarquer Dans Votre Vie

Le marché de la sextech est en plein essor, avec une valeur estimée à 30 milliards de dollars par an à l’échelle mondiale, selon The Guardian. En France, l’intérêt pour cette industrie ne cesse de croître, comme en témoigne le lancement en 2017 du « Dorcel Lab » par Marc Dorcel, un incubateur d’entreprises dédié aux projets innovants dans le domaine de la sexualité, allant des applications aux sextoys en passant par la réalité virtuelle.

L’évolution technologique dans le domaine de la sextech ne se limite pas aux simples sextoys, mais s’étend aux robots sexuels de plus en plus réalistes et sophistiqués. Cependant, cette prolifération suscite des inquiétudes quant à l’impact sur la société et les relations humaines.

Noel Sharkey, professeur en intelligence artificielle et cofondateur de la Foundation for Responsible Robotics, souligne que malgré le scepticisme initial, ces produits rencontrent déjà un succès commercial significatif. Aux États-Unis, des entrepreneurs tels que Brian Sloan travaillent sur des projets ambitieux, comme l’Autoblow AI, un sextoy pour homme qui prétend offrir une expérience inégalée grâce à l’intelligence artificielle. Des études approfondies, basées sur des vidéos pornographiques et des analyses techniques, ont été utilisées pour créer des dispositifs répondant aux attentes les plus précises des utilisateurs.

L’ingénieur espagnol Sergi Santos a, quant à lui, conçu Silicon Samantha, une poupée sexuelle dotée d’un mystérieux point G et de capteurs érogènes, capable de réagir aux caresses humaines en émettant des sons. De même, Harmony, un robot sexuel créé par Realbotix, est déjà sur le marché, offrant une expérience interactive au prix de 13 000 euros. D’autres entreprises américaines, telles qu’Android Love Doll, True Companion et Sex Bot Company, s’engagent également dans la création de robots sexuels. Au Japon, les love dolls restent également très prisées.

Cependant, l’introduction de l’intelligence artificielle dans ces robots va au-delà de la simple quête du plaisir sexuel. Certains individus, majoritairement des hommes, déclarent ressentir un véritable attachement émotionnel envers leurs robots sexuels, évoquant des relations bénéfiques et honnêtes. Cette forme d’attachement rappelle le phénomène de dissonance cognitive, déjà observé avec des objets comme les Tamagotchis dans les années 2000. Malgré la conscience que ce sont des machines, les utilisateurs développent des liens émotionnels avec elles, attribuant parfois des émotions à ces entités artificielles.

Le psychologue Serge Tisseron souligne que l’illusion de l’humain est renforcée avec les récents robots sexuels, dont les programmes sont personnalisés selon les préférences individuelles, créant ainsi une illusion parfaite. Cette proximité artificielle peut potentiellement conduire à un isolement social, car le robot peut flatter son propriétaire de manière plus efficace que de véritables interactions humaines.

Au-delà de ces aspects, la Fondation for Responsible Robotics met en garde contre l’objectification des femmes dans le domaine de la sextech. Les robots sexuels actuels représentent souvent une vision pornographique du corps féminin, renforçant ainsi des stéréotypes de genre. La chroniqueuse Maïa Mazaurette souligne que les Incels (célibataires involontaires) sont particulièrement attirés par ces robots, car ils permettent de contourner les relations humaines tout en alimentant des préjugés sexistes.

La chercheuse Kate Devlin met en lumière le problème de la sous-représentation des femmes dans le secteur technologique, soulignant que les concepteurs de ces robots influent sur leur design. Elle affirme que ce ne sont pas les robots qui objectivent, mais bien leurs créateurs. Maïa Mazaurette envisage un avenir où des robots intelligents pourraient répondre aux critères de bienveillance, d’intelligence, d’humour et de séduction recherchés dans une relation.

Cependant, malgré les avancées rapides de la technologie, les tabous entourant la sexualité demeurent. Un exemple récent est la récompense retirée au sextoy féminin connecté « Osé » de Lora DiCarlo lors du Consumer Electronics Show de Las Vegas, jugé « obscène » et « immoral » par les organisateurs. Cette réaction souligne les défis persistants auxquels l’industrie de la sextech est confrontée pour surmonter les préjugés et les normes sociales.

En conclusion, l’évolution rapide de la sextech, intégrant l’intelligence artificielle dans des robots sexuels toujours plus sophistiqués, soulève des questions éthiques et sociales complexes. Entre attachement émotionnel, objectification des femmes et barrières culturelles, l’industrie doit naviguer avec précaution pour garantir un impact positif sur la société tout en respectant les valeurs et les limites éthiques.

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Sources

Merci à Ange pour ces sources.

https://www.lepoint.fr/innovation/comment-les-robots-sexuels-veulent-s-imposer-dans-votre-vie-24-01-2019-2288589_1928.php#11

https://www.journaldugeek.com/2022/12/15/un-francais-sur-deux-envisage-de-coucher-avec-un-robot-sexuel/

https://www.lexpress.fr/economie/high-tech/coucher-avec-un-robot-sexuel-pourrait-rendre-solitaire-et-associable_1925493.html

https://www.bfmtv.com/tech/voici-comment-ces-robots-sexuels-utilisent-l-intelligence-artificielle_VN-201807260156.html

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