La France, avec un déficit public à 5,5% du PIB en 2023, s’installe dans le peloton des mauvais élèves européens en matière de gestion budgétaire. Cette situation contraste avec des voisins tels que l’Espagne, qui a ramené son déficit à 3,7% du PIB l’année dernière, ou le Portugal, qui annonce un excédent budgétaire de 1,2% de son PIB pour la même période.
Selon les données de l’Insee, le déficit français a connu une forte augmentation par rapport à l’année précédente, passant de 4,8% à 5,5% du PIB. Cette détérioration est plus marquée que ce qui était prévu par le gouvernement, dont la trajectoire budgétaire pour 2024 tablait sur un déficit de 4,9%, bien au-delà des 3% attendus dans la zone euro.
Comparativement à d’autres pays européens, la France se trouve désormais parmi les plus mal classés en termes de déficit public. L’Espagne, par exemple, affiche un déficit de 3,7% du PIB, tandis que l’Italie a réduit le sien à 7,2% en 2023. D’autres pays comme le Portugal ont même dégagé un excédent budgétaire.
Les statistiques d’Eurostat pour le troisième trimestre 2023 permettent de mieux situer la France par rapport à ses voisins. Avec un déficit de 4,8% à cette période, la France se place devant des pays comme la Slovaquie, la Bulgarie ou encore la Pologne, mais reste en deçà de pays comme l’Espagne, la Belgique ou l’Autriche.
En analysant les prévisions de la Commission européenne pour l’ensemble de l’année 2023, la France se retrouve dans le top 8 des déficits les plus élevés, avec un déficit de 4,8%, derrière des pays comme la Roumanie, la Pologne ou l’Italie.
Certains économistes soulignent cette tendance inquiétante pour la France. Pour Éric Heyer de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), la France a connu un retournement en 2023, entrant dans la crise avec un déficit déjà supérieur à celui de ses voisins et ne parvenant pas à réduire cet écart, contrairement à d’autres pays européens.
Andreas Eisl, économiste à l’Institut Jacques Delors, considère également que la France se situe parmi les moins bons élèves européens en termes de déficit public.
Cependant, malgré ces chiffres préoccupants, certains experts notent que la confiance des investisseurs dans la France reste élevée. Les adjudications se déroulent bien, avec une demande d’achat trois fois supérieure à l’offre de dépense publique. De plus, la France bénéficie toujours de notations élevées de la part des agences de notation, contrairement à des pays comme la Grèce.
En conclusion, bien que la France soit confrontée à un déficit public élevé par rapport à ses voisins européens, elle ne semble pas encore être en situation de crise imminente sur les marchés financiers. Cependant, il est crucial de surveiller de près l’évolution de la situation budgétaire et de prendre des mesures appropriées pour réduire le déficit à long terme.
