L’année 2023 a été une période de turbulences pour de nombreuses entreprises, et l’hôtellerie-restauration n’a pas échappé à cette tendance inquiétante. Selon les chiffres récents de la Banque de France, le nombre de défaillances d’entreprises dans ce secteur a connu une augmentation significative, atteignant 55 492 cas par rapport aux 41 297 enregistrés au cours des douze mois précédents. Cela représente une augmentation alarmante de 34,4% en seulement un an.
Cependant, la Banque de France a mis en garde contre une interprétation hâtive de ces chiffres, soulignant qu’ils ne reflètent pas nécessairement la santé globale des entreprises. Selon l’institution, cette hausse est le résultat d’un mouvement de rattrapage qui a touché tous les secteurs de l’économie de manière inégale. En d’autres termes, les faillites semblent être le contrecoup inévitable après l’arrêt des aides gouvernementales qui ont maintenu de nombreuses entreprises à flot pendant la période post-Covid.
L’hébergement-restauration est le secteur le plus durement touché par cette vague de faillites, avec une augmentation de 44,6% par rapport à l’année précédente. Ce constat souligne la vulnérabilité particulière de ce secteur qui, malgré les espoirs de reprise post-Covid, semble toujours en proie à des difficultés significatives. D’autres secteurs ont également été touchés, tels que l’information et la communication (+44,4%), les activités immobilières (+40,4%), et la construction (+38,7%). En revanche, l’agriculture, la sylviculture et la pêche ont enregistré une baisse de 1,3% des défaillances.
Le président de l’Umih, Thierry Marx, a exprimé son inquiétude lors du congrès annuel de l’organisation patronale en novembre dernier. Il a déploré la situation critique de nombreuses entreprises du secteur de l’hébergement-restauration, soulignant les charges excessives, la concurrence déloyale, et les difficultés persistantes. Marx a salué les prêts garantis par l’État comme des « bouées de sauvetage » mais a insisté sur le fait que la crise n’était pas terminée, appelant au rééchelonnement des prêts et à leur conversion éventuelle en quasi-fonds propres.
Selon l’Umih, 121 230 établissements du secteur ont souscrit un prêt garanti par l’État, ce qui représente la moitié des entreprises des cafés, hôtels, restaurants et discothèques. Cependant, malgré ces mesures de soutien, les entreprises font face à une réduction des marges, une hausse des coûts de l’énergie et des matières premières, ainsi qu’à des difficultés persistantes pour recruter du personnel.
La taille des entreprises impactées varie également, avec une augmentation des défaillances de TPE-PME de 34,3% en un an, totalisant 55 435 cas. Les défaillances des entreprises de taille intermédiaire et des grandes entreprises ont augmenté de manière significative (111,1%), bien que sur un nombre beaucoup plus restreint, avec seulement 57 cas enregistrés sur douze mois. Malgré cette augmentation, le nombre total de défaillances sur un an reste inférieur au niveau moyen enregistré au cours de la période 2010-2019, avec 59 342 cas.
La Banque de France note également un ralentissement du rythme de hausse des défaillances sur un an, enregistrant une augmentation de 35,6% en novembre. Cela suggère que bien que la situation reste préoccupante, il y a peut-être un léger signe d’amélioration à l’horizon.
En conclusion, l’année 2023 a été une période difficile pour l’hôtellerie-restauration, marquée par une augmentation notable des défaillances d’entreprises. Les facteurs tels que les charges excessives, la concurrence déloyale et les difficultés persistantes ont contribué à cette situation critique. Malgré les mesures de soutien du gouvernement, les entreprises du secteur font face à des défis importants, mettant en évidence la nécessité de solutions durables pour assurer la stabilité et la croissance à long terme de l’industrie.
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