Dans cet article nous allons parler de Friedrich Hayek et de son apport considérable à l’économie. Friedrich Hayek est l’un des économistes qui ont reçu le plus de reconnaissances du monde scientifique. En effet, beaucoup d’écoles d’Economie, de groupes d’étudiants, de bâtiments et de places de part le monde portent son nom. Certaines de ses reconnaissances il les a obtenus de son vivant et les autres après sa mort. Il a par exemple reçu le prix Nobel d’Economie en 1974 et des décorations et médailles des gouvernements autrichiens, anglais, allemand et américain.
Toutes ces récompenses nationales et internationales témoignent de la valeur de son travail en tant qu’expert des sciences sociales en général, et économiste en particulier. C’est pourquoi dans cet article nous allons vous expliquer son analyse économique.
Friedrich Hayek contre les politiques de relance économiques…
Friedrich Hayek est né en 1899 à Vienne en Autriche. Il a obtenu deux doctorats en Droit et en Sciences Politiques. Puis il a obtenu un poste d’enseignant à l’Université de Vienne.
C’est au cours d’un séjour aux Etats-Unis qu’il se familiarise avec l’Economie. Dès 1931, il débute sa carrière d’enseignant d’Economie à la London School of Economics. C’est au cours de cette période qu’il se fera un nom dans le domaine grâce à ses théories.
Théoricien libéral, Hayek est contre les politiques de relance économiques de Keynes. D’après lui, les financements publics favorisent l’inflation et le chômage.
… contre le constructivisme…
Il était également opposé aux doctrines constructivistes. C’est-à-dire cette vision selon laquelle les sociétés devraient répondre à un ordre politique qui ne prend pas en compte la tradition et les règlements préexistants et la spontanéité. L’économie planifiée qui en découle tend à rationaliser la société. Ce système a d’ailleurs été appliqué dans les années 20 en URSS. Le système économique pratiqué était le collectivisme. C’est-à-dire que la propriété privée n’existait pas. Il était donc impossible d’effectuer un calcul économique pour estimer la valeur des biens échangés et déterminer par la suite le prix de ces biens et services.
En effet, dans une société non collectiviste chaque individu possède quelque chose que quelqu’un d’autre désire posséder. Le propriétaire lui donne une valeur et celui qui l’a convoité en fait de même. Pour que l’échange ait lieu, les deux protagonistes doivent confronter leurs valeurs afin de trouver celle qui satisfait les deux. Cette valeur définitive est le prix du bien. Ce processus est inexistant dans une société qui prône le constructivisme. La société étant régie par un pouvoir central. Ce dernier réglemente tout et redistribue toutes les possessions entre les administrés. Les prix des biens et services sont décidés par le pouvoir central car il est le seul à détenir les moyens de production. En fin de compte, il ne peut pas rationnellement évaluer les pertes et les bénéfices.
… et opposé aux politiques monétaires expansionnistes.
Friedrich Hayek est également opposé aux politiques monétaires expansionnistes; ce qui nous ramène à Keynes. En effet, le keynésianisme préconise une augmentation de la masse monétaire pour rétablir l’équilibre de la croissance économique.
Pour Hayek, c’est une illusion de penser que mettre plus de liquidités en circulation permet de baisser le taux de chômage. Ce serait effectivement un moyen de baisser les taux d’intérêts et de relancer l’investissement. Mais sur le long terme, les prix seraient impactés, les entreprises déstabilisées et le chômage remonterait en flèche.
Un exemple
Pour illustrer ce point, prenons le cas d’une entreprise d’ameublement. Elle a du mal à vendre ses produits et à réaliser son chiffre d’affaires annuel habituel.
Au départ, elle avait 50 employés, mais avec les difficultés, elle a du renvoyer en 15. Elle n’avait plus les moyens de les rémunérer.
Le chef d’entreprise, pour améliorer le rendement et booster la production de meubles, décide de prendre un crédit bancaire et d’injecter les nouveaux fonds dans le fonctionnement de l’entreprise. Il décide même de reprendre 10 de ses employés licenciés pour une production massive et de meilleure qualité.
Seulement, sur le marché, ses produits ne trouvent toujours pas le succès escompté. Désormais, il doit rembourser le crédit contracté auprès de la banque et assurer le fonctionnement de l’entreprise. Pour écouler l’excédent de production il se voit dans l’obligation de baisser le coût de ses produits. Les bénéfices engrangés seront à peine suffisants pour les dépenses de l’entreprise.
C’est pourquoi en fin de compte il devra renvoyer la moitié de son équipe pour économiser sur les salaires et garder l’entreprise à flot.
Friedrich Hayek et le système des prix
Friedrich Hayek a beaucoup parlé du système des prix. Pour lui, les prix détiennent un fort potentiel informationnel. Leur évolution traduit en effet la rareté ou l’affluence des produits sur le marché.
Lorsque le prix des légumes augmente en magasin, cela signifie que les consommateurs demandent plus de légumes mais que les producteurs sont dans l’incapacité de répondre favorablement à la demande.
Grâce à la fluctuation des prix il est donc possible d’évaluer les changements qui ont cours sur le marché.
Le prix est un indicateur important selon Hayek. Il guide autant les producteurs que les consommateurs des biens et services. C’est à partir de cet indicateur qu’ils peuvent décider de la direction qu’ils souhaitent donner à leurs activités. Aussi, estime-t-il que les politiques et systèmes économiques ayant une influence sur la spontanéité des prix influencent aussi leur contenu informationnel.
Ce qui revient pour une personne mal voyante, à s’aventurer sur un chemin inconnu sans canne, et les oreilles bouchées. Aucun des sens dont il se sert habituellement pour s’orienter ne fonctionnant à quel résultat pourrait-il s’attendre ? Il en est de même pour un automobiliste qui décide de conduire un véhicule dont le pare-brise est opaque. Seuls les cascadeurs des productions cinématographiques prennent ce genre de risque, mais sous la supervision d’une équipe bien préparée à toutes les éventualités.
Friedrich Hayek et la concurrence
Friedrich Hayek a également donné son point de vue de la concurrence.
Dans les années 40, les économistes considèrent ce concept comme une situation d’égalité entre les acteurs du marché. Dès qu’une entreprise ou plusieurs possédaient une part de marché plus importante que celle des autres, ces économistes qualifiaient cette situation d’anticoncurrentielle.
Pour Hayek, la concurrence n’est pas un état de marché. Il estime que l’égalité de tous les concurrents est irréaliste. Donc, essayer de l’atteindre c’est s’opposer à la liberté de profit des entreprises. Toutes les entreprises, peu importe leur taille devraient pouvoir trouver une part de marché exploitable.
Par exemple dans l’industrie de l’habillement, il existe une pléthore de marques. Chaque société rivalise d’inventivité pour atteindre une nouvelle cible et devenir leader de son marché. Tandis qu’une autre réalise des produits de haut de gamme, de gamme moyenne et de basse gamme pour toucher tout le marché et conserver sa place de leader.
Tant que toutes ces entreprises cohabitent sainement, alors il y a concurrence. Chacune est gagnante, et leurs activités favorisent la croissance économique.
Si vous devez retenir trois choses.
Si vous devez retenir trois choses de cet article ce serait:
- Friedrich Hayek encourageait la spontanéité en économie surtout en ce qui concerne les prix.
- Les prix sont des indicateurs de rareté des produits sur le marché.
- Hayek considère qu’il n’y a de concurrence que lorsque les acteurs du marché produisent des rendements différents.