L’absentéisme Dans Le Secteur Public, Un Fardeau Pour Les Contribuables

Dans un monde où la frontière entre le public et le privé est de plus en plus floue, l’absentéisme devient un sujet préoccupant tant pour les entreprises que pour les collectivités. La Fondation IFRAP a récemment mis à jour les classements sur l’absentéisme dans les collectivités, mettant en lumière un problème qui prend de l’ampleur, notamment en raison du vieillissement de la population et des défis de santé au travail exacerbés par la crise sanitaire.

Les entreprises privées ont depuis longtemps compris les enjeux liés à l’absentéisme, mettant en place des plans de suivi et de maîtrise pour minimiser son impact sur la productivité et les coûts. Dans le secteur public, où la masse salariale constitue le premier poste de dépenses des collectivités, la prise de conscience s’impose également. Les chiffres publiés par la Fondation IFRAP révèlent des taux d’absentéisme pouvant dépasser les 40 jours par agent, représentant un coût significatif de 1,2 milliard d’euros pour les seules collectivités étudiées.

La différence entre le secteur public et privé en termes de gestion de l’absentéisme est manifeste. Les entreprises du secteur privé, confrontées à la concurrence et aux pressions du marché, ont adopté des approches plus proactives pour surveiller et contrôler l’absentéisme. Les incitations à la performance, les politiques de modulation indemnitaire et les dispositifs de suivi font partie intégrante de la gestion du personnel dans le privé. En revanche, le secteur public semble souvent manquer de cette agilité et de cette réactivité, peut-être en raison de structures bureaucratiques plus rigides et de résistances au changement.

La question cruciale que les contribuables doivent se poser est celle du coût de cet absentéisme. Avec des journées perdues représentant l’équivalent de près de 29 000 postes à temps plein, il est indéniable que l’impact financier est considérable. La récente étude de la Cour des comptes chiffrant le coût direct des journées non travaillées entre 11,1 et 11,9 milliards d’euros pour l’ensemble des trois fonctions publiques met en évidence l’ampleur du défi.

L’examen des classements par régions, départements et grandes villes offre des insights intéressants. Certains territoires parviennent à maîtriser leur taux d’absentéisme de manière plus efficace que d’autres. La Bretagne, le Centre-Val de Loire et la Bourgogne-Franche-Comté se démarquent avec des taux plus bas, tandis que la Corse, le Grand Est et les Hauts-de-France font face à des défis plus importants. Les variations régionales soulignent la nécessité d’analyser les bonnes pratiques mises en œuvre dans certaines collectivités afin d’identifier des solutions efficaces.

La comparaison avec le secteur privé est inévitable. Si l’on considère qu’un rapprochement avec le nombre de jours moyen d’absence observé dans le privé permettrait de dégager près de 2 milliards d’euros d’économies, il est temps de repenser les politiques de gestion de l’absentéisme dans le secteur public. L’application du jour de carence, bien que montrant des effets positifs, ne suffit pas. Il est nécessaire d’aller au-delà, en envisageant des solutions telles que la modulation indemnitaire en fonction de la fréquence des arrêts ou la mise en place d’un congé de maladie longue durée.

La question de la transparence des chiffres d’absentéisme est également cruciale. La non-publication du rapport social unique devrait être sanctionnée, et l’Assurance maladie doit jouer un rôle plus actif dans le contrôle statistique, alertant les collectivités sur d’éventuels abus.

En fin de compte, la gestion de l’absentéisme dans le secteur public doit être repensée de manière globale. Les contribuables ont le droit de savoir comment leur argent est utilisé et si les ressources publiques sont gérées de manière efficace. La Fondation IFRAP a formulé des recommandations pertinentes, mais il appartient aux décideurs politiques et aux responsables des collectivités de les mettre en œuvre pour assurer une utilisation optimale des fonds publics. L’absentéisme n’est pas simplement un problème de ressources humaines, c’est aussi un défi économique que les contribuables ne peuvent plus ignorer.

Question du jour:

Estimez-vous que les fonctionnaires devraient subir des réductions de salaire en cas d’absentéisme excessif ?

Source:

Merci à Christian pour le lien.

https://www.ifrap.org/la-revue/regions-departements-grandes-villes-les-palmares-de-labsenteisme

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