LE CAPITALISME

Capitalisme… Qu’est-ce que ce mot vous évoque ?
– Une célèbre émission de M6, Capital ? Cette émission qui dégote toujours de nouveaux sujets sur l’économie.
Ou peut-être vous évoque-t-il :
– vos cours d’histoire et géographie du collège et du lycée. Ceux durant lesquels un professeur essayait vainement de vous faire apprendre l’histoire du capitalisme. Ou peut-être même des cours de philo. Où on essayait de caser le nom de Karl Marx entre deux textes sur Freud.
Bref, le capitalisme, on le voit partout. On entend son nom à la radio. On lit son nom dans les journaux. Mais que met-on réellement derrière ?

Commençons par un peu d’histoire.

Nous sommes au XII è siècle. En Europe, c’est le Moyen-âge. Les rues pavées des petites villes sont souvent sales. Elles sont assaillies par des troupeaux de vaches ou de cochons. Ces troupeaux sont rassemblés sur des places où se tiennent des marchés. Et qu’utilise-t-on fréquemment comme monnaie d’échange à l’époque : les troupeaux de bête. Pour avoir plus d’argent, c’était simple : il fallait avoir plus de têtes de bétail. Et c’est d’ailleurs de cela que vient le mot capitalisme. En latin, capitalis vient de caput, qui désigne la tête du bétail. Être capitaliste à l’époque, c’était donc en quelque sorte, accumuler les têtes de bétail.

Vous en conviendrez que de nos jours, cette définition précise n’a plus trop de sens. Mais elle nous éclaire sur quelque chose d’important : depuis longtemps l’organisation des hommes et des femmes fonctionne de manière capitaliste.

Qu’est-ce que c’est concrètement le capitalisme ?

Mais qu’est-ce que c’est concrètement le capitalisme ? Voilà un scénario concret :

Germaine travaille. Elle crée des vêtements cousus à la main et avec une petite machine à coudre. Elle les revend ensuite par internet. Germaine laisse l’argent reçu de ses ventes sur un compte bancaire. Elle ne le dépense pas, car elle le garde pour un moment important : les 18 ans de sa petite-fille. On dit qu’elle capitalise. Pourquoi ? Parce qu’elle ne consomme pas directement l’argent qu’elle gagne. Elle le garde pour un moment futur.

Pourquoi dit-on que le capitalisme est très dépendant de l’État ? Parce que selon la loi du pays dans lequel elle vit, Germaine aura le droit ou non de faire cela. Ce genre d’activité où on accumule des gains sera plus ou moins réglementé est permis selon si l’organisation de l’État.

Le capital n’appartient pas toujours à ceux qui le produisent.

Mais ce n’est pas la seule situation où le capitalisme intervient. Dans l’exemple de Germaine, c’est Germaine elle-même qui est à l’origine des gains qu’elle capitalise. Parce qu’elle fabrique elle-même les vêtements puis les revend. Mais le capital n’appartient pas toujours à celles et à ceux qui le produisent. Cela dépend également du régime politique de l’État dans lequel se déroulent les choses.

Si Germaine est entrepreneur, alors, oui, l’argent lui revient.

Capitalisme : A qui appartient le capital?
Le capital n’appartient pas toujours à ceux qui le produisent

Mais on pourrait imaginer que Germaine est salariée. Dans ce cas, l’argent des ventes revient à son employeur. C’est lui qui capitalise, même si c’est Germaine qui est à l’origine du travail.

On pourrait aussi imagier que l’entreprise dans laquelle travaille Germaine est cotée en bourse. Il y a alors des actionnaires qui investissent dans son entreprise. Ceux sont eux qui donnent plus ou moins d’argent à l’entreprise et qui lui permettent de développer et d’augmenter son activité. Une partie du capital peut donc aussi revenir à ces actionnaires.

Capitalisme : A qui est le capital ?
Le capital peut appartenir à diverses personnes.

Pour résumer, les capitaux, c’est-à-dire les revenus, peuvent revenir à ceux qui les génèrent. Mais aussi à leurs employeurs ou leurs actionnaires. C’est cela, le capitalisme : un régime dans lequel le capital n’appartient pas forcément à ceux et celles qui le produisent. Mais aussi un régime dans lequel on accorde la propriété privée, ou personnelle. C’est-à-dire qu’on est d’accord pour dire que certains biens ou sommes d’argent appartiennent exclusivement à une personne ou à un groupe de personne, et pas à tous.

Le capitalisme est le système économique le plus répandu de nos jours dans tous les pays du monde. Ce sont les États, ou les Unions d’États qui le régulent plus ou moins. Un État ou une économie sont donc plus ou moins capitalistes selon le degré de régulation qu’impose l’État ou l’union d’États.

Capitalisme d’Etat

Au cours de l’histoire, il y a eu différents types de régulation du capitalisme. Par exemple, certains pays ont tenté de très fortement le réguler. C’est le cas de la Chine sous Mao ou des pays de l’ex-URSS. Quelle était la particularité de ces pays par rapport au capitalisme ? Il y régnait ce qu’on appelle un capitalisme d’État. L’État essayait de contrôler intégralement le capitalisme. Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement ? La propriété privée est supprimée, ou réduite au strict minimum.

Le marxisme

Dans ce type de régime, les hommes et les femmes travaillent. Mais c’est l’État qui capitalise, et non plus les individus. C’est ensuite l’État qui décide et délivre les services permettant de répondre aux besoins vitaux. Les citoyens et citoyennes n’ont plus la possibilité par exemple d’être propriétaire de leur logement. Mais l’État assure la mise à disposition de leur logement. Même chose par exemple pour la nourriture, les possibilités de transport, etc.

De nos jours, dans la plupart des pays, le capitalisme d’État et le capitalisme privé cohabitent. C’est le cas par exemple en France. L’État capitalise par exemple grâce aux impôts que lui délivrent les entreprises et les particuliers. Il délivre donc des services à toutes et à tous sur la base de ces ressources récoltées. Mais il existe aussi un capitalisme privé : la loi permet en France par exemple d’être propriétaire de sa maison ou de sa voiture, ou même de créations littéraires ou intellectuelles.

L’État doit aussi mettre en place des choses pour faire garantir ce droit de propriété privé. Il met donc en place :
– des lois pour autoriser et garantir la propriété intellectuelle ou matérielle ;
– des moyens pour faire respecter ce droit de propriété.

C’est pour cela qu’existent par exemple la justice ou la police. Elles permettent en partie de faire respecter un capitalisme pas seulement d’État, mais un capitalisme qui laisse aux gens la possibilité de posséder de manière privée certaines choses.

Les anarcho-capitalistes

Certains courants politiques penses que l’État ne devrait pas réguler le capitalisme. Ils pensent que l’État est illégitime et dangereux. Les anarcho-capitalistes défendent par exemple cette position. Ils pensent qu’on pourrait laisser faire le droit naturel, ou les propres capacités de défense des gens. Cependant, aucun pays n’a à ce jour fonctionné d’une telle manière.

De nombreux autres courants politiques font également certains reproches au capitalisme. On parle du mouvement anti-capitaliste, qui existe depuis l’émergence du capitalisme « moderne » au 19 è siècle. De nos jours par exemple, le capitalisme est souvent montré du doigt comme étant nocif pour l’environnement.

Reste qu’en pratique, tous les États modernes fonctionnent sur la base du capitalisme. Seul le degré de capitalisme permis varie.

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