LE CARRÉ MAGIQUE DE KALDOR

Notre article de ce jour porte sur le fameux carré magique de Kaldor.

Nos recherches nous ont permis de découvrir que le carré magique de Kaldor est en fait un indicateur de la santé économique d’un pays. Il énonce quatre objectifs majeurs de la politique économique d’un pays. Ces quatre indicateurs ont d’ailleurs été repris par l’OCDE. L’organisation se base sur ces éléments pour calculer le développement économique des Etats.

Lisez la suite de cet article pour découvrir quels sont les déterminants de la politique économique d’un Etat et leur importance.

Résumé en vidéo

Les déterminants du carré magique de Kaldor

Le carré magique de Kaldor est un graphique représentant la santé économique d’un pays.

Le carré magique de Kaldor

Exprimé en pourcentage, chaque indicateur s’attarde sur un objectif important de la politique économique. A savoir:

La dénomination « magique » vient de ce qu’il est impossible, voir magique, de réaliser simultanément ces quatre objectifs; donc, d’atteindre une politique économique parfaite.

Le carré quant à lui représente deux axes perpendiculaires sur lesquels chaque objectif est représenté dans une direction opposée aux autres. L’apparition du quadrilatère est déterminée par la relation qu’entretien chaque objectif avec ses voisins de gauche et de droite. Plus l’axe du carré est grand, plus l’économie d’un pays est considérée en santé.

La croissance économique

La croissance économique est située sur l’axe des ordonnées. Sa position correspond à la variation positive de la production au cours d’une période déterminée.

Cet objectif consiste en fait à calculer l’augmentation du PIB par habitant, afin de savoir à quel niveau se situe l’amélioration du niveau de vie. Plus il est élevé, plus les consommateurs peuvent modifier leurs décisions de consommation et améliorer leur façon de vivre.

Les sources de croissance économique sont nombreuses et le gouvernement y a un rôle déterminant à jouer. En effet, pour booster la croissance économique les gouvernements peuvent stimuler le travail et la production.

Prenons par exemple un pays comme le Chili. Pour améliorer le niveau de vie de sa population, son gouvernement a décidé de changer la législation sur le travail afin d’augmenter la force de travail disponible. Les heures de travail réglementaires passent de 35 par semaine à 45. Ensuite, le gouvernement mobilise son capital en investissant dans des projets de développement. Il facilite également les procédures administratives pour les investissements privés. Subventions et diminutions des taux d’intérêts sont appliquées pour stimuler l’entrepreneuriat. Toutes des mesures, de ce que les économistes appellent la croissance extensive.

Les investissements publics et privés sont donc d’excellents déterminants de la croissance économique d’un Etat.

Le plein emploi

L’emploi ou plutôt le plein emploi est situé sur la face négative du carré. Il s’exprime en réalité à travers le taux de chômage. Plus le pourcentage est négatif mieux c’est. Le parfait taux de chômage ici est 0%, tandis que le niveau critique avoisine les 15%. Le plein emploi est donc caractérisé par un taux de chômage presque nul.

La vie économique d’un Etat est marquée par des suppressions et créations d’emplois. Le rapport entre l’offre et la demande d’emploi est toujours déséquilibré. La faute aux contraintes auxquelles font face les institutions qui régissent le fonctionnement de l’appareil productif. Alors, pour atteindre le plein emploi, les experts doivent au préalable effectuer quelques calculs.

  1. trouver le taux de chômage effectif.
  2. calculer le taux de chômage structurel. Ce dernier correspond au taux de chômage dû au déséquilibre entre l’offre et la demande de travail et, il est irréductible.

Les deux taux sont alors additionnés. C’est ce dernier chiffre obtenu qui représente la base à partir de laquelle l’Etat souhaite augmenter le taux d’emploi.

Généralement, les gouvernements tiennent beaucoup à cet objectif. Dans un premier temps pour des raisons sociales. Il est important de donner une chance à tous ceux qui désirent apporter leur pierre à l’édifice de développement national. D’autre part, les raisons affichées sont purement économiques. Plus il y a de personnes affectées à différentes tâches, plus il y a des chances d’augmenter et d’améliorer la production locale.

L’équilibre extérieur de la balance commerciale

L’équilibre extérieur est situé sur la ligne des abscisses, sur le côté positif du carré magique. Il représente en fait la différence entre les exportations et les importations.

La question à se poser ici est : le résultat des importations est-il équilibré avec celui des exportations ? Lorsque ces deux pans du commerce extérieur sont équilibrés, alors la balance commerciale est considérée comme positive. En pratique, le commerce extérieur de l’Etat doit montrer un taux d’importations des biens et services, largement inférieur à celui des exportations. La balance est alors dite excédentaire. Dans le cas contraire elle est dite déficitaire.

Balance commerciale excédentaire

La balance commerciale excédentaire est un objectif de politique économique dans la mesure où elle prouve que le pays est capable de produire assez pour s’approvisionner lui-même ainsi que les pays étrangers. Elle prouve aussi, que le pays est presque autonome, puisqu’il importe uniquement ce qu’il ne produit pas.

Balance commerciale déficitaire

La balance commerciale déficitaire quant à elle, bien qu’elle ne soit pas dangereuse, présente un certain nombre d’inconvénients. Le fait que les importations soient plus importantes que les exportations soient le signe que le pays rencontre des problèmes économiques.

Pour l’illustrer, prenons le cas d’un pays comme le Canada. Les médias annoncent que sa balance commerciale est déficitaire. Le gouvernement quant à lui, pense que cela est causé par une faiblesse de l’industrie. Le pays ne produit pas assez de biens de consommation prioritaires. Des biens qui pourraient être revendus à l’extérieur mais également satisfaire la demande intérieure. La faute est aussi attribuée à la surévaluation de la monnaie par les canadiens. Ceux-ci préfèrent acheter des biens de consommation à l’étranger et de les importer pour les utiliser, au détriment de la production locale. Cette situation entraîne alors une perte de valeur de la monnaie canadienne à l’étranger. C’est ce que les économistes appellent la baisse du taux de change.

La stabilité des prix

La stabilité des prix est située sur l’axe des ordonnées du côté négatif du carré magique. Elle se traduit par un taux d’inflation négatif. C’est-à-dire qu’un taux d’inflation sensiblement égal à 0 % signifie que les prix sont idéalement stables tandis qu’une valeur de 10% correspond à un affaiblissement significatif du pouvoir d’achat.

L’inflation est une mauvaise situation dans un Etat, surtout pour certaines catégories de la population. Les retraités ou les banques par exemples sont plus affectés. Car, les premiers perçoivent des revenus fixes et les seconds offrent des services dont les prix sont fixes. Ainsi, l’augmentation des prix des biens et services affecte le niveau de vie des retraités. Tandis que les banques se retrouvent dans l’incapacité d’augmenter les taux d’intérêts pour suivre la tendance générale.

La stabilité des prix a ainsi toujours été une priorité de la banque centrale européenne. Elle l’a d’ailleurs placée comme objectif macroéconomique. Pour combattre l’inflation, un indice général des prix de 2% a été désigné comme taux idéal d’inflation. Ainsi, chaque année, la BCE évalue ce taux d’inflation. A chaque fois que le taux se rapproche des 2%, la banque peut alors réduire la masse monétaire en circulation. L’objectif ici étant de conserver un montant en circulation qui soit capable de stabiliser les prix pratiqués sur les différents marchés.

3 choses à retenir…

Si vous devriez retenir 3 choses dans cette vidéo, ce serait:

  1. qu’il est impossible d’atteindre simultanément tous les déterminants du carré magique de Kaldor.
  2. les valeurs des déterminants de ce carré magique dépendent les unes des autres. Un taux de chômage élevé se conjuguera difficilement avec une forte croissance économique.
  3. vu que le carré n’est qu’un idéal, il est attendu des Etats, qu’ils priorisent les objectifs. Ce qui consisterait à choisir l’objectif le plus urgent face à la situation qui prévaut.

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