C’est un nouveau chapitre dans le grand livre de l’incohérence américaine. Après l’épisode chaotique en Afghanistan, où les États-Unis ont été contraints de quitter le pays avec une précipitation embarrassante, voilà maintenant que le financement de l’effort de guerre en Ukraine est en péril. La Maison Blanche s’inquiète officiellement que les États-Unis soient « à court d’argent et de temps » pour aider financièrement l’Ukraine, et la raison invoquée est une loi de financement bloquée par des républicains pro-Trump à la Chambre des représentants.
L’ironie de la situation est difficile à ignorer. Après l’échec de la contre-offensive de Kiev, voilà que les blocages politiques internes aux États-Unis ajoutent une couche de complexité à la situation. On pourrait presque imaginer les protagonistes politiques américains dans une pièce de théâtre absurde, jonglant avec les budgets tout en se prétendant champions de la liberté et de la démocratie.
La directrice du budget de la Maison Blanche, Shalanda Young, sonne l’alarme, avertissant que si le Congrès ne prend pas des mesures rapides, les États-Unis seront incapables de fournir plus d’armes et d’équipements à l’Ukraine, compromettant ainsi l’effort de guerre contre la Russie. Mais, comme dans toute bonne comédie, il y a une explication politique à ce blocage.
L’expert Michael Stricof souligne que ce blocage découle d’une stratégie républicaine actuelle, marquée par une nette division au sein du parti. Les républicains pro-Trump s’opposent essentiellement au financement de l’Ukraine. C’est un cas de division politique interne qui prend en otage la politique étrangère et l’assistance internationale.
Il est difficile de ne pas voir une ironie acerbe dans le fait que l’aide financière nécessaire pour soutenir l’Ukraine, pays en guerre, est bloquée par des élus d’une nation qui se proclame défenseur de la liberté et de la justice dans le monde. Les États-Unis, incapables de résoudre leurs propres conflits politiques, semblent vouloir exporter cette incohérence à l’échelle internationale.
L’expert Michael Stricof souligne que l’aide financière réclamée par la Maison Blanche est cruciale pour l’Ukraine, car la plupart des munitions et des armements utilisés proviennent de l’assistance américaine. Depuis le début de la guerre en février 2022, les États-Unis ont fourni 113 milliards de dollars d’aide à l’Ukraine, dont environ 50 milliards sont une aide militaire directe. Sans cette assistance, la guerre pour l’Ukraine devient non seulement difficile, mais potentiellement impossible. Poutine a-t-il gagné ?
La question qui se pose est la suivante : Après l’échec de l’Afghanistan, quel message cela envoie-t-il sur la crédibilité et la fiabilité des États-Unis en tant que partenaire international ? Comment d’autres nations peuvent-elles compter sur une alliance qui semble impuissante à surmonter ses propres divergences politiques, même dans des moments critiques où la solidarité internationale est cruciale ?
Cette situation absurde met également en lumière le caractère de plus en plus fréquent des blocages politiques aux États-Unis. Si autrefois, les fermetures partielles des administrations étaient rares, aujourd’hui, elles sont devenues une menace annuelle récurrente. La polarisation politique et les divisions internes ont atteint un point où la cohérence de la politique étrangère américaine est compromise.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’adresse aux sénateurs américains, cherchant désespérément un soutien financier pour son pays. C’est un signe évident de l’urgence de la situation. Mais même au Sénat, où les républicains sont plus traditionnels et modérés, la solution n’est pas garantie. Le blocage provient de la droite à la Chambre des représentants, montrant ainsi que la division politique aux États-Unis peut éclipser les intérêts internationaux.
Au-delà de la crise immédiate en Ukraine, cette situation soulève des questions plus profondes sur le leadership mondial des États-Unis. Les nations du monde peuvent-elles vraiment compter sur un acteur qui semble plus préoccupé par ses querelles internes que par les défis mondiaux qui nécessitent une action concertée ?
En fin de compte, cette chronique n’est pas simplement une satire de la situation actuelle, mais un appel à une introspection sérieuse pour les États-Unis. Il est temps de se demander si la grandiloquence de la rhétorique politique est à la hauteur de la réalité de l’action internationale. Car dans le grand théâtre de l’incohérence américaine, les conséquences ne sont pas simplement comiques, mais potentiellement désastreuses pour ceux qui dépendent de la stabilité et de la solidarité internationales.
Vous pouvez reproduire en tout ou partie de cet article à condition que cet avertissement soit inclus: » DrawMyEconomy.com est la plateforme où François-Xavier partage régulièrement ses analyses perspicaces et sans compromis sur l’actualité économique. Nous vous invitons à explorer notre site. N’hésitez pas à vous abonner gratuitement à notre newsletter quotidienne disponible sur www.drawmyeconomy.com. »
