Le récent ajustement budgétaire annoncé par le président argentin Javier Milei s’est concrétisé avec une baisse significative des dépenses publiques le mois dernier. Les premières données, compilées par le cabinet de conseil Analytica dans son mensuel Fiscal Monitor, révèlent une diminution de plus de 30 % des dépenses réelles, tant en termes mensuels qu’annuels.
Cette réduction substantielle des dépenses s’explique par plusieurs facteurs, notamment les subventions, les travaux publics et les retraites, qui ont été les principaux contributeurs à cette baisse. Cependant, une analyse approfondie révèle des nuances importantes dans ces domaines de dépenses.
Selon le rapport d’Analytica, les dépenses réelles, sans ajustement saisonnier, ont chuté de 31 % par rapport à novembre et de 33,8 % en termes interannuels. Il est crucial de noter que la baisse des dépenses primaires a été particulièrement marquée, étant inférieure de 50 % par rapport au premier mois de l’administration de Mauricio Macri et de 22 % par rapport à celles d’Alberto Fernández, en termes réels.
Une distinction essentielle concerne les dépenses de retraite et de pension, qui ont diminué de 38,3 %. Cependant, contrairement à d’autres postes de dépenses, cette baisse ne peut être attribuée à la politique officielle d’ajustement budgétaire du gouvernement actuel. Elle est plutôt le résultat de la formule de mobilité promue par le gouvernement précédent, toujours en vigueur, et qui ne prend pas directement en compte la variation de l’inflation. Il est également crucial de préciser que cette baisse inclut les primes visant à compenser la perte de pouvoir d’achat des retraités.
En excluant les subventions énergétiques, la variation des dépenses se situe à -0,7 %. Le rapport souligne que, bien que les dépenses nominales n’aient pas diminué, l’inflation mensuelle de 25,5 % a entraîné une liquéfaction significative. Les postes ayant enregistré les plus grands ajustements par rapport à décembre 2022 sont les travaux publics (-69,4 %), les dépenses en biens et services (-56,6 %), les retraites et pensions (-38,3 %) et les programmes sociaux (-31,5 %). Notons que le seul poste en augmentation en termes annuels a été celui des transferts aux provinces (+6,9 %).
Sur l’ensemble de 2023, les dépenses réelles cumulées ont diminué de 8,8 % en termes réels. Cela indique que, malgré les politiques expansionnistes menées pendant la campagne électorale, l’ancien ministre de l’Économie, Sergio Massa, a également mis en œuvre une réduction des dépenses, notamment par le biais de la liquéfaction, au cours de l’année dernière. Les postes ayant enregistré les plus fortes baisses au cours de l’année ont été les allocations familiales et l’AUH (-29,4 %), les subventions économiques (-20,9 %), notamment celles destinées à l’énergie (-25,9 %) et aux biens et services (-15,3 %).
Le rapport d’Analytica apporte deux informations cruciales supplémentaires. Tout d’abord, depuis l’arrivée de Javier Milei, le ralentissement des dépenses s’observe dans sa distribution bihebdomadaire. En 2023, la deuxième quinzaine représentait en moyenne 51 % des dépenses du mois, par rapport à 76 % en 2021 et 2022. Deuxièmement, en comparant les quinzaines d’une année à l’autre, les dépenses réelles du premier mois de 2023 étaient de 40 % supérieures à celles de la même période de 2022, tandis que pour la deuxième quinzaine, elles étaient de 56 % inférieures.
En conclusion, les premières données sur l’ajustement budgétaire de Milei révèlent une baisse substantielle des dépenses publiques, reflétant une approche de gestion financière plus stricte. Cependant, une analyse approfondie met en lumière les nuances et les domaines spécifiques qui ont contribué le plus à cette réduction, soulignant la complexité de la gestion budgétaire dans le contexte politique actuel.
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