Macron A Mis La France À Genoux (La Russie, Elle, Va Très Bien) 2/2

La France, nation emblématique de l’Union européenne, se trouve à un tournant économique critique. Bien que l’année 2023 offre des signes d’amélioration quant à son déficit commercial, l’érosion persistante de ses parts de marché dans les exportations européennes depuis 2019 soulève des doutes considérables sur sa compétitivité internationale.

Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a souvent souligné que le commerce extérieur est la « mère des batailles ». Les chiffres de la balance commerciale de 2023, à être publiés le 7 février, se profilent comme un indicateur crucial pour évaluer l’état actuel de la compétitivité française. Sur une base annuelle, le déficit commercial devrait se stabiliser autour de 101 milliards d’euros, marquant une amélioration par rapport aux 164 milliards d’euros enregistrés en 2022. Cette évolution semble prometteuse à première vue, mais un examen plus approfondi révèle une réalité complexe.

La baisse de la facture énergétique, résultant de l’accalmie des prix du pétrole et de la résolution des problèmes liés à l’énergie nucléaire, a joué un rôle significatif dans cette amélioration. Cependant, excluant le secteur énergétique, le déficit de l’industrie manufacturière devrait atteindre environ 52 milliards d’euros en 2023, un chiffre encore élevé bien qu’en amélioration par rapport au record historique de 75 milliards d’euros en 2022.

Olivier Redoules, le directeur des études chez Rexecode, apporte un éclairage critique sur ces chiffres. Il décrit cette amélioration comme une « normalisation partielle et inachevée ». Malgré les signes positifs, le commerce extérieur français n’a pas encore surmonté son trou d’air post-Covid. Dans le secteur manufacturier, le déficit persiste, supérieur de 21 milliards d’euros à son niveau de 2019.

Un indicateur-clé de la compétitivité française est la part de marché dans les exportations de la zone euro. En 2023, la France a effectivement regagné des parts de marché, mais cela ne suffit pas à compenser les pertes accumulées pendant la crise sanitaire. Les exportations françaises représentent 12,1% des exportations européennes, en hausse de 0,4 point sur un an. Cependant, elles demeurent en dessous de 1 point par rapport à 2019, après plusieurs années de stabilité entre 2017 et 2019.

La situation est d’autant plus préoccupante que cette dégradation s’observe dans toutes les catégories de produits et pour toutes les destinations d’exportation. Elle n’est pas liée à une mauvaise surprise sur un secteur particulier, souligne Olivier Redoules. Rexecode pointe du doigt une détérioration de la position de la France sur quinze de ses vingt premiers pays clients. À l’exception de quelques secteurs comme la cosmétique et le textile-cuir, les exportations françaises ont connu une croissance moins rapide que leurs homologues européennes depuis 2019.

L’industrie pharmaceutique, autrefois un fleuron de l’économie française, est confrontée à une situation délicate. Malgré une croissance des exportations de 10% depuis 2019, elle devrait voir son excédent commercial s’évaporer en 2023. En comparaison, la moyenne pour les autres pays européens est de 46,6%. Le secteur automobile a également creusé son déficit commercial de 6 milliards d’euros au cours des cinq dernières années, atteignant un déficit de 19 milliards d’euros. Ces chiffres soulignent une tendance inquiétante qui nécessite une action immédiate.

Rexecode attribue en grande partie cette dégringolade à une perte de compétitivité-prix. Le prix des exportations françaises a augmenté de 19,8% depuis 2019, surpassant la croissance observée chez les voisins européens, y compris l’Allemagne (+18,6%). Malgré une inflation moins soutenue en France et des coûts salariaux moins dynamiques que dans d’autres pays européens, cet écart s’est creusé avant le choc énergétique.

Olivier Redoules souligne que bien que les exportations françaises aient potentiellement un potentiel de redressement, en particulier dans le secteur aéronautique, il n’est pas certain que le pays puisse revenir à la situation de 2019. Il émet l’hypothèse que la France a peut-être descendu une nouvelle marche vers le bas, appelant à une vigilance accrue.

La situation est aggravée par un recul significatif des parts de marché de la France par rapport à l’Allemagne. Depuis 2000, la France a perdu près de 5,5 points de parts de marché dans les exportations européennes, la dégringolade la plus importante parmi les grands pays de la zone euro. En contraste, l’Allemagne, contribuant à près de 30% des exportations européennes, a effacé ses gains de parts de marché engrangés depuis 2000.

La nécessité de redresser la compétitivité nationale pour soutenir le mouvement de réindustrialisation devient impérative. Depuis la création du crédit d’impôt pour la compétitivité (CICE) il y a dix ans, transformé depuis en baisse de charges, les politiques de l’offre se sont multipliées. Cependant, selon Olivier Redoules, réindustrialiser à modèle social constant n’est pas certain. Il plaide en faveur d’une baisse massive des prélèvements sur les entreprises pour revitaliser l’économie française.

En conclusion, l’alerte rouge sur la compétitivité française requiert une action décisive. Bien que des signes d’amélioration soient perceptibles, la persistance des déficits, la détérioration des parts de marché et la concurrence croissante exigent une révision complète de la stratégie économique nationale. La compétitivité-prix, la réduction des coûts, et des réformes structurelles deviennent des impératifs pour restaurer la prospérité économique de la France sur la scène mondiale.

Source:

https://www.usinenouvelle.com/editorial/alerte-rouge-sur-la-competitivite-francaise.N2207266

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.