Maintenant, E. Macron Organise Une Crise Du Logement

Les passoires thermiques, ces habitations classées G sur l’échelle énergétique, sont souvent stigmatisées pour leur impact environnemental élevé. Cependant, une récente étude menée par le Conseil d’analyse économique (CAE) met en lumière un écart significatif entre les consommations théoriques prédites par le Diagnostic de Performance Energétique (DPE) et la réalité des factures énergétiques. Les résultats de cette recherche, basée sur l’analyse des données bancaires du Crédit Mutuel Alliance Fédérale, ont été dévoilés lors d’une conférence de presse le 10 janvier.

L’étude a scruté les factures de gaz et d’électricité de 180 000 clients, dont 40 000 résidant dans des maisons individuelles et 140 000 dans des appartements. L’objectif était de confronter les fourchettes de consommation théoriques établies par le DPE avec la consommation réelle des ménages. Gabrielle Fack, professeur à l’université Paris Dauphine et membre du CAE, a souligné l’importance de ce travail en tant que lien entre les caractéristiques des ménages, celles du logement et les dépenses énergétiques. Elle a précisé que cette étude était la première du genre depuis la refonte du DPE en 2021.

Les résultats de l’étude révèlent un écart significatif entre la théorie et la pratique. Contrairement aux attentes, les passoires thermiques ne consomment réellement que 86% de plus en gaz et en électricité que les logements classés A ou B, contre les 560% prédits par le DPE. Cette différence notable s’explique en grande partie par le comportement des occupants, qui, dans des logements économes en énergie, ont tendance à consommer davantage que prévu.

L’étude pointe du doigt la nouvelle méthode de calcul 3CL, en vigueur depuis 2021, pour les erreurs techniques observées. Cette méthode surestime la performance thermique des isolants en ne prenant pas en compte leur détérioration avec le temps. De plus, elle souligne la possibilité de diagnostics de « complaisance » réalisés par des professionnels, donnant des notes surestimées aux logements. Un aspect surprenant de l’étude réside dans les « erreurs d’appariement » des logements collectifs, où le DPE d’un appartement peut être associé à un autre de l’immeuble.

L’étude met également en lumière une inadéquation du DPE avec la taille des logements. Alors que la consommation énergétique entre les biens classés A ou B et ceux notés G est moindre pour les logements plus spacieux, le DPE ne reflète pas cette réalité. Les grandes surfaces bénéficient d’une meilleure inertie thermique, capable de réduire l’écart de consommation lié à l’étiquette énergétique. De plus, les occupants de logements spacieux, où le confort énergétique a un coût plus élevé, adoptent souvent des comportements économes en énergie, contribuant ainsi à atténuer cet écart de consommation.

Cette étude remet en question la pertinence du DPE en tant qu’indicateur fiable de la consommation énergétique réelle des logements. Les lacunes techniques, les erreurs d’évaluation et les divergences entre théorie et réalité soulignent la nécessité d’une réévaluation du système de notation actuel. Les consommateurs et les professionnels de l’immobilier devraient être conscients de ces failles pour prendre des décisions éclairées en matière de consommation énergétique et de rénovation. La transition vers des indicateurs plus précis et adaptés à la diversité des logements apparaît comme une étape cruciale pour encourager des pratiques plus durables et équitables dans le secteur immobilier.

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Sources:

Merci à Amadeus, Antoine et Vianney

https://www.capital.fr/immobilier/passoires-thermiques-pourquoi-le-dpe-ne-reflete-pas-du-tout-votre-consommation-reelle-1490200

https://www.bfmtv.com/immobilier/renovation-travaux/le-dpe-n-a-parfois-aucun-rapport-avec-la-veritable-consommation-d-energie-des-logements_AD-202401100545.html

https://www.ladepeche.fr/2024/01/15/location-dappartement-200-appels-pour-un-bien-11693861.php

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