L’année 2023 a été marquée par une montée de l’inquiétude parmi les Français quant à leur situation financière. Selon les données récentes, une proportion de 37% des citoyens se déclare satisfaite de leur situation financière actuelle, enregistrant ainsi une baisse de 5 points par rapport aux années précédentes. Cette baisse de satisfaction est accompagnée d’une vigilance accrue vis-à-vis de leurs comptes bancaires, avec désormais 76% des Français qui surveillent de près leurs finances, soit une hausse de 5 points significative.
Cette perception grandissante de fragilité économique pousse les ménages à ajuster leurs comportements de consommation. En effet, la propension à dépenser diminue au profit d’une épargne plus soutenue. Un tel changement se traduit également par l’adoption de comportements financiers plus responsables. Par exemple, un impressionnant 82% des Français interrogés indiquent régler leurs factures en temps et en heure, démontrant ainsi une gestion prudente de leurs obligations financières. De plus, 65% des sondés expriment désormais une prudence accrue avant tout achat, se questionnant sur leur réelle capacité à assumer cette dépense.
Cette tendance à la prudence financière s’accompagne également d’une réserve dans les discussions sur les questions financières au sein des cercles proches. Seulement 17% des Français se déclarent enclins à discuter ouvertement de leur situation financière avec leurs proches. Cette réticence peut refléter à la fois une certaine pudeur mais également une appréhension face à des difficultés éventuelles.
Ces données reflètent une évolution notable dans le comportement financier des Français, caractérisée par une préoccupation croissante pour la stabilité économique personnelle et une volonté de gestion plus responsable des ressources financières. Cette tendance pourrait avoir des implications significatives sur les modèles de consommation et d’épargne à long terme, ainsi que sur la dynamique économique globale du pays.
Une augmentation de l’épargne
En 2023, les Français ont montré une propension notable à épargner, avec 80% de la population déclarant avoir mis de l’argent de côté ou investi au cours de l’année. Cette tendance à l’épargne est largement motivée par le souci de se protéger contre d’éventuels revers financiers. Parmi les différentes stratégies adoptées, 45% des répondants choisissent de conserver des fonds sur leur compte bancaire à la fin du mois, tandis que 28% (+6 points par rapport à l’année précédente) optent pour la conservation d’argent liquide chez eux. De plus, plus de la moitié des Français (51%) ont décidé de placer de l’argent sur un livret d’épargne, une augmentation de 3 points par rapport aux données antérieures.
Ces mesures d’épargne semblent conférer un certain sentiment de sécurité financière, avec les deux tiers des Français estimant être capables de faire face à des dépenses imprévues sans avoir à emprunter ou à solliciter de l’aide de leur famille ou de leurs amis. Cependant, il est important de noter que certains segments de la population, tels que les Français vivant seuls ou ayant plus de deux enfants à charge, sont plus vulnérables que d’autres aux difficultés financières.
En revanche, les comportements d’investissement semblent être restés relativement stables en 2023 par rapport à 2021. Un quart des Français (23%) ont choisi de verser de l’argent sur une assurance-vie, tandis que 9% ont investi en actions ou parts de sociétés, et 5% dans des obligations.
Cette tendance à l’épargne et à l’investissement reflète une préoccupation croissante pour la sécurité financière personnelle, en accord avec les principes d’autonomie et de responsabilité individuelle chers à l’école de pensée économique libertarienne. Elle souligne également l’importance pour les politiques économiques de favoriser un environnement propice à la constitution et à la protection du capital des individus.
Hausse de la planification financière
En dépit des défis financiers, une tendance émergente se dessine parmi les Français : la moitié d’entre eux (47 %) se fixent des objectifs financiers concrets, allant de l’éducation des enfants à l’acquisition d’un logement en passant par la constitution d’une épargne de précaution. Cette volonté de planification est particulièrement prononcée chez les jeunes de 25 à 35 ans (57 %) et les 35-55 ans (55 %).
L’épargne de précaution demeure l’objectif prioritaire pour 35 % des Français, suivi du financement de dépenses spécifiques telles que l’achat d’une voiture ou les études des enfants (19 %), et de la préparation de la retraite (13 %). Toutefois, des motivations telles que l’acquisition immobilière (12 %, en baisse de 4 points) ou la transmission de patrimoine (8 %, en baisse de 4 points) connaissent un recul.
Pour concrétiser ces objectifs, 70 % des Français optent pour l’épargne, tandis que d’autres choisissent de réduire leurs dépenses (38 %). Seuls 8 % ont recours à l’emprunt, et 6 % augmentent les mensualités de remboursement d’un crédit en cours. Les jeunes, en particulier ceux de moins de 35 ans, sont plus enclins à rechercher des sources de revenus supplémentaires (31 %).
Cette tendance reflète une préoccupation croissante pour la planification financière personnelle, s’inscrivant dans une perspective de responsabilité individuelle et de liberté économique chères à l’école de pensée de Chicago. Elle souligne également la diversité des stratégies adoptées par les Français pour atteindre leurs objectifs financiers, allant de l’épargne prudente à la recherche de nouvelles sources de revenus.
