La centrale thermique Émile Huchet à Saint-Avold (Moselle), l’une des deux dernières centrales à charbon encore en activité en France, a récemment été sollicitée pour faire face au pic de consommation d’électricité provoqué par la vague de froid qui a frappé la France le mardi 9 janvier 2024. Cette situation met en lumière la nécessité pour une installation industrielle de cette envergure de répondre immédiatement à la demande.
Une réponse immédiate aux pics de demande d’énergie
La capacité de la centrale Émile Huchet à réagir rapidement aux pics de demande d’énergie est cruciale pour assurer la stabilité du réseau électrique. Qu’elle soit en fonctionnement ou à l’arrêt, une fois déclarée « disponible » sur le réseau, la centrale doit garantir la fourniture d’énergie. Selon Camille Jaffrelo, , responsable de la communication de GazelEnergie, le propriétaire de la centrale, la centrale fonctionne avec des équipes en rotation 3×8, assurant une présence continue sur le site. Même lorsque la centrale ne tourne pas, un nombre minimum d’équipes est maintenu pour assurer la sécurité et garantir un niveau optimal de disponibilité. Au cours des deux dernières années, d’importants investissements de dix millions d’euros ont été réalisés, correspondant à des travaux de révision décennale.
La transition vers la biomasse : un défi majeur
À l’horizon 2027, dans le contexte de la décarbonation, la centrale Émile Huchet envisage une transition vers la biomasse, avec un test prévu ce mois de janvier consistant à introduire 20% de « black pellets » – des résidus de bois torréfiés augmentant le pouvoir calorifique des pellets. Cependant, atteindre un mélange combustible de 50% nécessitera des investissements substantiels d’environ une centaine de millions d’euros, en plus des investissements de manutention. Ce changement majeur pose un défi technique considérable, nécessitant des solutions pour réaliser des travaux lourds tout en maintenant la disponibilité opérationnelle de la centrale, surtout pendant les hivers rigoureux.
Les défis humains dans le secteur énergétique
Faire fonctionner une centrale thermique exige également des compétences spécifiques, et la centrale Émile Huchet est confrontée à un défi supplémentaire lié au renouvellement de son personnel. Avec un nombre élevé de départs en 2015, la nécessité de recruter de nouveaux talents est incontournable. Camille Jaffrelo indique qu’ils ont sollicité d’anciens employés et ont effectué récemment une quinzaine d’embauches en partenariat avec France Travail. Actuellement, ces employés bénéficient de formations selon le principe du compagnonnage pour acquérir les compétences nécessaires à la gestion de la centrale.
Les défis saisonniers et la diversification énergétique
Les défis pour la centrale Émile Huchet ne se limitent pas à la vague de froid hivernale. Les étés présentent également des défis, avec des épisodes de sécheresse et la baisse du niveau des fleuves, forçant les centrales nucléaires à réduire leur production. De plus, les périodes de fortes chaleurs entraînent des pics de consommation, mettant à l’épreuve la stabilité du réseau électrique.
Conclusion : Vers une transition énergétique maîtrisée
La centrale Émile Huchet se trouve à la croisée des chemins, jonglant avec les défis immédiats de la vague de froid tout en se préparant à une transition énergétique majeure vers la biomasse. La disponibilité opérationnelle, les investissements nécessaires, la gestion des ressources humaines, et la diversification énergétique sont autant de défis à relever. La transition vers des sources d’énergie plus durables s’inscrit dans une démarche globale visant à assurer la sécurité énergétique tout en minimisant l’impact environnemental.
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Sources:
Merci à Véronique et Denis pour l’article.
