Les Français expriment des inquiétudes quant à la dette, aux déficits et aux risques de dégradation de la France, et ils préconisent des mesures telles que la réduction des aides sociales et la diminution du nombre de fonctionnaires, selon un récent sondage mené par Odoxa, Backbone Consulting et Le Figaro.
La majorité des Français (52%) estime que la France doit s’attaquer aux déficits, même si cela entraîne un ralentissement de l’économie. Ils considèrent que la réduction du déficit public en dessous de 3% du PIB et le maintien du ratio d’endettement à 108,3% du PIB d’ici 2027 sont des objectifs importants à atteindre (62%), plutôt que des contraintes étouffantes pour l’économie (37%).
La dégradation récente de la note de la France par Fitch en avril dernier, ainsi que l’attente du verdict de Standard and Poor’s ce vendredi, suscitent de vives inquiétudes chez plus des deux tiers des Français (67%), qui considèrent qu’une nouvelle dégradation serait préjudiciable à l’économie hexagonale. Même si 58% estiment qu’une telle dégradation n’aurait pas d’impact direct sur leur situation personnelle, ils se souviennent de manière marquante de la perte du triple A de la France en 2012, selon Céline Bracq, directrice générale d’Odoxa.
La responsabilité de cette situation est souvent attribuée à l’exécutif par près de 6 sondés sur 10, qui estiment que le gouvernement augmente trop les dépenses publiques. Cependant, 21% pensent que le gouvernement pourrait dépenser davantage, tandis que 19% estiment que les mesures actuelles sont suffisantes. Les opinions varient selon l’âge, avec un soutien plus fort aux dépenses publiques jusqu’à l’âge de 34 ans, suivi d’une tendance à favoriser les réductions budgétaires, comme l’observe Céline Bracq. Les clivages politiques classiques persistent également, la gauche privilégiant le soutien à l’économie (58%), tandis que la droite, y compris l’extrême droite, est en faveur d’une réduction des déficits et des dépenses (58% des sympathisants). Les sympathisants du mouvement Renaissance, qui partagent souvent les positions de la droite sur les questions économiques, divergent sur ce sujet, avec 58% préférant que la France soutienne l’activité économique, même au prix d’une augmentation des dépenses publiques et des déficits.
En ce qui concerne la réduction des dépenses publiques, les opinions des Français sont nettement tranchées. Ils sont prêts à réduire les aides sociales (60%) et à diminuer le nombre de fonctionnaires (53%). Cependant, ils s’opposent à la réduction des aides aux entreprises (53%) et, plus particulièrement, à la diminution des dotations aux collectivités (68%), selon Cécile Bracq, qui estime que les chiffres annoncés par Gabriel Attal concernant les mesures de lutte contre la fraude sociale ont probablement influencé ces positions.
