Maintenant, L’Europe Ordonne Des Coupes Budgétaires Massives À La France

Les récentes propositions de réforme des règles budgétaires de l’Union européenne ont suscité un débat animé, mettant en lumière les défis économiques auxquels certains États membres, dont la France, pourraient être confrontés. Cette initiative, visant à instaurer des mécanismes plus stricts pour réduire les niveaux d’endettement public excessif, soulève des questions cruciales sur la faisabilité des ajustements nécessaires et leur impact sur la croissance économique.

Selon une étude menée par Bruegel, un groupe de réflexion spécialisé dans les questions économiques, la France pourrait être contrainte de réaliser des économies considérables pour se conformer aux nouvelles règles proposées par la Commission européenne. Ces règles imposent aux pays affichant une dette publique dépassant 60 % du PIB de mettre en place des plans nationaux pour réduire leur niveau d’endettement.

La proposition de la Commission européenne vise à introduire une analyse de la viabilité de la dette (AVD), prenant en compte divers facteurs économiques tels que la croissance, l’inflation et les coûts liés au vieillissement de la population. Cependant, sous la pression de certains États membres, notamment l’Allemagne, des critères numériques ont été ajoutés, imposant des limites strictes au déficit public et aux réductions de dépenses.

Pour la France, cette réforme pourrait se traduire par des ajustements financiers considérables. Selon les estimations de Bruegel, le pays devrait réaliser des économies annuelles de l’ordre de 30 milliards d’euros pour atteindre les objectifs fixés. Cette mesure soulève des inquiétudes quant à sa viabilité, notamment en ce qui concerne les investissements nécessaires dans des domaines tels que la transition écologique.

Jeromin Zettelmeyer, directeur de Bruegel, a souligné les défis posés par ces ajustements budgétaires drastiques, qualifiant certaines des exigences de « complètement irréalistes ». Il a également plaidé en faveur d’une révision des critères numériques imposés par la Commission, appelant à des exceptions pour permettre des investissements publics temporaires, notamment dans le domaine de la transition verte.

Outre la France, d’autres pays européens, tels que la Bulgarie, la Belgique, la Slovaquie, la Slovénie et l’Italie, pourraient également être confrontés à des défis similaires en matière de réduction des dépenses ou d’augmentation des recettes fiscales pour se conformer aux nouvelles règles proposées.

La proposition de réforme budgétaire est actuellement au centre des débats des ministres des Finances européens, dans l’optique de parvenir à un accord avant la fin de l’année. Cependant, elle soulève des préoccupations quant à son impact potentiel sur la croissance économique et la capacité des États membres à répondre à d’autres priorités, telles que la transition écologique.

En conclusion, les nouvelles règles budgétaires européennes représentent un défi majeur pour la France et d’autres États membres, exigeant des ajustements financiers importants qui pourraient avoir des répercussions sur leur capacité à investir dans des secteurs essentiels tels que l’environnement et l’innovation. La nécessité de concilier la discipline budgétaire avec la stimulation de la croissance économique demeure un enjeu crucial dans les discussions en cours au niveau européen.

Vous pouvez reproduire en tout ou partie de cet article à condition que cet avertissement soit inclus:   « Cet article vient du site www.drawmyeconomy.com, où François-Xavier partage régulièrement ses analyses sur l’actualité économique.»

Source:

Merci à Roger pour cet article

https://www.euractiv.fr/section/economie/news/regles-budgetaires-europeennes-la-france-serait-contrainte-de-faire-30-milliards-deuros-deconomies-par-an/

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