La Seine-Saint-Denis, département souvent confronté à des difficultés sociales persistantes, annonce une revalorisation significative de sa prime de fidélisation pour les fonctionnaires. Initialement instaurée en octobre 2020 à 10 000 €, cette prime sera portée à 12 000 € à partir du 1er janvier 2024. En outre, l’extension des bénéficiaires de cette prime, autrefois réservée à certaines catégories de fonctionnaires, vise à renforcer l’attractivité de la fonction publique dans ce département sous-doté. Cet article explore les implications de cette décision et examine les enjeux plus larges auxquels la Seine-Saint-Denis est confrontée malgré les mesures gouvernementales.
Expansion des bénéficiaires de la prime
Initialement conçue pour fidéliser les fonctionnaires de police et de préfecture, les greffiers, les salariés de l’Éducation nationale, l’administration pénitentiaire, les sapeurs-pompiers et les administrations des finances publiques, la prime de fidélisation sera désormais étendue à d’autres professions. Parmi les nouveaux bénéficiaires figurent les membres de la direction académique, les psychologues de l’Éducation nationale, les inspecteurs et délégués du permis de conduire, ainsi que des fonctionnaires œuvrant dans les domaines de l’économie, du logement et de l’environnement. Les agents de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) affectés à la préfecture de Seine-Saint-Denis et de la brigade de surveillance intérieure (BSI) d’Aulnay-sous-Bois et du bureau des douanes d’Aulnay-sous-Bois seront également éligibles à cette prime élargie.
Répercussions sur l’emploi public
La décision d’élargir la liste des professions éligibles à la prime de fidélisation s’inscrit dans le cadre du plan « Un État fort en Seine-Saint-Denis » lancé en octobre 2020. Le Premier ministre Jean Castex avait alors exprimé sa volonté de voir les fonctionnaires et les agents faire carrière dans ce département. L’objectif est de rendre l’emploi public plus attractif, un défi majeur dans un contexte où la Seine-Saint-Denis reste le territoire le plus pauvre et sous-doté en matière de santé, justice et sécurité.
Les inégalités persistantes
Malgré les efforts du gouvernement, la Seine-Saint-Denis demeure confrontée à des inégalités criantes, comme en témoigne un récent rapport parlementaire. Stéphane Peu, député communiste, et Christine Decodts, élue Renaissance, soulignent la nécessité d’augmenter la prime à 15 000 € pour les agents qui demeurent en poste pendant cinq ans. De plus, ils préconisent d’étendre cette mesure aux personnels soignants, mettant en lumière les défis persistants en matière de santé dans le département.
Analyse des données et constats alarmants
Les analyses des données existantes révèlent que la Seine-Saint-Denis reste le territoire le plus jeune et dynamique de l’Hexagone, mais avec des difficultés sociales et économiques importantes. Malgré le plan « L’État plus fort en Seine-Saint-Denis » lancé il y a quatre ans, les chiffres ne montrent pas d’évolution notable. Le département affiche un taux de pauvreté alarmant, avec 27,6 % de la population (soit 1,6 million de personnes) vivant sous le seuil de pauvreté. Cette réalité souligne l’ampleur des défis auxquels est confrontée la Seine-Saint-Denis malgré les initiatives gouvernementales.
Conclusion
La revalorisation de la prime de fidélisation des fonctionnaires à 12 000 € et son élargissement à de nouvelles professions marquent une tentative de renforcer l’attractivité de la fonction publique en Seine-Saint-Denis. Cependant, les enjeux sociaux, économiques et de santé persistent dans ce département sous-doté. Les appels à une prime encore plus élevée et à son extension aux personnels soignants soulignent la nécessité de mesures plus approfondies pour résoudre les inégalités persistantes. À l’aube de cette nouvelle décennie, la Seine-Saint-Denis demeure un terrain complexe où l’équilibre entre les aspirations gouvernementales et les réalités locales reste à trouver.
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Merci à Davy pour l’article source
