Et encore une baisse ! On dirait que les chômeurs en catégorie A (sans activité) ont décidé de faire une grève de la faim pour atteindre leur plus bas niveau depuis 2011. C’est incroyable, mais c’est vrai ! Selon les chiffres publiés par le ministère du Travail, il y a eu une baisse de 3,6% au dernier trimestre de 2022, soit 114.400 inscrits de moins, passant à 3,050 millions.
Mais ne vous réjouissez pas trop vite
Mais ne vous réjouissez pas trop vite, car cette baisse peut être relativisée si on prend en compte les chiffres de l’activité réduite, c’est-à-dire les catégories B et C de Pôle emploi. En les incluant, le nombre de demandeurs d’emploi ne baisse que de 0,8% à 5,394 millions (- 40.900 personnes).
Cette évolution est due à une forte hausse des inscrits en catégorie B (demandeurs d’emploi ayant travaillé moins de 78 heures par mois, +5,0%) et C (plus de 78 heures par mois, +2,3%). La baisse de 3,6% en catégorie A succède à une quasi stabilité au trimestre précédent. Sur un an, la baisse est de 9,3% (-312.100) et de 5,1% en catégories A B et C (-291.200).
On peut expliquer cela par une amélioration de la procédure d’actualisation en fin de mois des demandeurs d’emploi intervenue au cours de 2022. Cette évolution technique « a un impact pérenne à la baisse » en catégorie A en contrepartie d’une « légère hausse des sorties des listes et d’une hausse pérenne des catégories B et C », explique Pôle emploi.
En résumé, c’est comme un jeu de « vases communicants » entre les catégories A d’un côté et B et C de l’autre.
La tendance risque de s’inverser en 2023
Et le taux de chômage continue de baisser au quatrième trimestre 2022, même si c’est moins significatif qu’au troisième trimestre 2022. On peut se réjouir de voir que le nombre de personnes au chômage diminue de 17 000. Mais attention, selon la Banque de France, cette tendance pourrait bientôt s’inverser. En effet, ils prévoient une hausse du taux de chômage en 2023, passant de 7,3% à 7,5% de la population active, avant de continuer à grimper jusqu’à 8,2% en 2024. C’est une courbe qui va à l’inverse de ce que souhaite le gouvernement qui vise le plein emploi dans les prochaines années.
La France en queue de peloton en matière de chômage en Europe
Il semble donc que le taux de chômage en France soit en train de suivre une tendance à la baisse, mais malheureusement, nous ne pouvons pas dire la même chose pour notre position par rapport aux autres pays de l’Europe.
En novembre, le taux de chômage dans la zone euro était de 6,5%, stable par rapport à octobre et au plus bas depuis que Eurostat a commencé à compiler ces données en 1998.
Pendant ce temps, en France, le taux de chômage s’établissait à 7,3%. Cela signifie que les autres pays européens ont vu une baisse plus significative de leur taux de chômage, laissant la France en arrière. C’est comme si nous étions à la queue du peloton, courant pour rattraper nos voisins européens. On pourrait dire que la France est comme un coureur de fond qui aurait mal commencé sa course et qui se retrouve à devoir rattraper son retard.
Même si c’est un peu décevant, il est important de se rappeler que la situation économique peut changer rapidement et il y a encore de l’espoir pour que la France puisse rattraper son retard et rejoindre les autres pays de l’Europe en termes de taux de chômage. Mais il faudra certainement un peu plus d’efforts pour y arriver.
Le chômage a un seul avantage : les accidents du travail y sont rares.
Yvan Audouard
