Maintenant Ou Jamais: La Loi Va Interdire Les Bonnes Affaires

La grande distribution française se prépare à un changement majeur alors que la loi Descrozaille entre en vigueur le 1er mars 2024, interdisant les promotions de plus de 34 % sur les produits non alimentaires. Dans une réaction préemptive, des enseignes telles que Carrefour lancent des promotions à prix cassés, offrant des réductions alléchantes jusqu’à 80 % dans leurs derniers catalogues.

Le geste est clair : c’est une tentative de résistance face à une législation perçue comme nuisible pour le pouvoir d’achat des consommateurs français. Alexandre Bompard, dirigeant de Carrefour, a vivement critiqué cette loi, la qualifiant de défavorable pour les consommateurs. Son entreprise, avec d’autres acteurs de la grande distribution, a tenté en vain d’obtenir un moratoire d’un an sur son application.

Cette opposition frontale se traduit par des actions marketing spectaculaires, chacun cherchant à être perçu comme le champion de la lutte contre cette loi. Pour Carrefour, cela se manifeste par des promotions particulièrement agressives, mais l’ensemble du secteur emboîte le pas. Intermarché, par exemple, annonce des réductions allant jusqu’à 90 % sur certains produits.

Pourtant, derrière cette bataille d’image, se pose la question de la pertinence de cette loi. Frédéric Descrozaille, le député à l’origine de cette législation, a justifié son initiative en invoquant la protection des petits fournisseurs face aux pressions exercées par les supermarchés. Cependant, certains observateurs, comme le spécialiste de la grande distribution Olivier Dauvers, remettent en question cette justification. Selon lui, dans le cas des produits non alimentaires, où les grands groupes dominent largement, cet argument perd de sa pertinence. Il pointe du doigt l’influence du lobby des grandes marques, l’Ilec, dans le passage de cette loi.

À quelques jours de l’entrée en vigueur de la loi, les consommateurs sont incités à profiter des dernières « promos interdites » pour constituer des stocks de produits courants. Après le 1er mars, ils devront se contenter de réductions plafonnées à 34 % ou d’offres moins généreuses telles que les « 2+1 offert ».

Au-delà des considérations politiques, cette situation soulève des questions plus larges sur le fonctionnement du marché et le rôle de la réglementation dans la protection des intérêts des différents acteurs économiques. Alors que les grandes enseignes se battent pour maintenir des pratiques promotionnelles agressives, il est essentiel de prendre en compte les implications à long terme sur l’équilibre du marché et sur le pouvoir d’achat des consommateurs.

Vous pouvez reproduire en tout ou partie de cet article à condition que cet avertissement soit inclus:   « Cet article vient du site www.drawmyeconomy.com, où François-Xavier partage régulièrement ses analyses sur l’actualité économique.»

Sources:

https://www.ouest-france.fr/economie/budget/promos-interdites-le-coup-de-communication-de-la-grande-distribution-avant-la-loi-descrozaille-b183c398-cf18-11ee-84f3-30cb0ba0cd2f

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