Maintenant, Plus De Subventions Pour Les Voitures Electriques

Le gouvernement du Québec, acteur clé dans la promotion des véhicules électriques via son programme Roulez vert, annonce un coup de frein significatif à ses subventions dès l’année prochaine, avec une suppression totale du programme prévue pour 2027. Cette décision, justifiée par le ministre des Finances, Eric Girard, vise à réallouer les ressources financières vers des initiatives plus efficaces pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Le programme Roulez vert, instauré en 2012, a longtemps été salué comme un catalyseur crucial pour l’adoption des véhicules électriques au Québec. En effet, les subventions accordées aux acheteurs ont joué un rôle déterminant dans l’amorçage de l’électrification du parc automobile, dans un contexte où les modèles disponibles étaient peu nombreux, leurs capacités limitées et le réseau de recharge émergent. Cependant, avec l’évolution du marché, caractérisée notamment par une augmentation du nombre de modèles électriques et une amélioration de l’infrastructure de recharge, le gouvernement estime que le secteur peut désormais s’émanciper des incitations financières.

Le coût croissant du programme Roulez vert, passant de 238 millions de dollars en 2022-2023 à environ 400 millions l’année dernière, a également été un facteur déterminant dans la décision de son démantèlement. Cependant, le ministre des Finances ne mentionne pas explicitement les considérations budgétaires pour justifier cette fin, mettant plutôt l’accent sur l’efficacité des autres mesures pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Selon les données fournies, le Québec compte désormais plus de 240 000 véhicules électriques sur ses routes, représentant plus d’un véhicule neuf sur cinq vendu au troisième trimestre 2023. Bien que ces chiffres montrent une adoption croissante, ils restent en deçà de l’objectif ambitieux de l’État québécois d’atteindre 2 millions de véhicules électriques d’ici 2030.

L’ancien ministre de l’Environnement du Québec, Daniel Breton, reconnaît que la réduction des subventions était prévisible, mais exprime sa surprise quant à la rapidité avec laquelle le gouvernement a pris cette décision. Il plaide depuis longtemps en faveur d’un système de bonus-malus, où les rabais sur les véhicules électriques seraient financés par une taxe sur les véhicules les plus énergivores, considérant que le gouvernement a manqué une opportunité de favoriser la transition de manière plus équilibrée.

La réaction de la Corporation des concessionnaires automobiles du Québec (CCAQ) met en lumière les préoccupations de l’industrie quant à l’impact de cette décision. Pour la CCAQ, la subvention à l’achat de véhicules électriques était le principal incitatif en place, et sa disparition anticipée soulève des inquiétudes quant à l’avenir du marché des véhicules électriques au Québec.

Malgré la fin programmée du programme Roulez vert pour 2027, une mesure incitative subsistera sous la forme de subventions aux bornes électriques, visant à encourager le développement de l’infrastructure de recharge. Cependant, il est à noter que le gouvernement fédéral maintient son propre programme de subvention à l’achat de véhicules électriques jusqu’en 2025 ou jusqu’à épuisement des fonds, ce qui pourrait atténuer en partie l’impact de la décision provinciale.

En somme, la décision du gouvernement québécois de réduire et d’abolir progressivement les subventions aux véhicules électriques marque une transition dans la politique publique en matière d’électrification des transports.

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