Maintenant, Scandale Dans La Production De Beurre Français

En ce début d’année, alors que les galettes des rois s’invitent sur nos tables, une ombre plane sur le monde du beurre. Une récente enquête menée par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) révèle des pratiques douteuses au sein de l’industrie du beurre en France.

Dans un contexte d’inflation où le coût de fabrication du beurre a connu une hausse, la DGCCRF tire la sonnette d’alarme, mettant en lumière un possible développement de pratiques frauduleuses en raison des enjeux financiers considérables. Il est crucial de souligner que les Français consomment en moyenne 8 kg de beurre par an et par personne, ce qui rend cette problématique particulièrement préoccupante.

L’enquête exhaustive menée par la DGCCRF a révélé des irrégularités majeures dans le processus de fabrication, la composition et l’étiquetage des beurres et matières grasses laitières. Parmi les principales anomalies identifiées, on note l’utilisation de matières grasses laitières autres que la crème, non autorisées pour certains types de beurre de qualité. De plus, des déficits en sel ont été constatés pour des beurres salés ou demi-sel, et la teneur en eau dépassait les seuils réglementaires, altérant ainsi la qualité des produits.

L’enquête de la DGCCRF a révélé que sur 89 analyses en laboratoire effectuées lors des contrôles, 16 se sont avérées non conformes, soit un taux d’anomalie de 18%. Ces résultats sont inquiétants et soulignent la nécessité d’une action corrective immédiate.

Les pratiques frauduleuses comprennent également l’utilisation de mélanges de beurres ou de beurres recyclés pour des produits bénéficiant pourtant d’un qualificatif de supériorité. Certains établissements ont été pris en flagrant délit de ne pas respecter les normes en vigueur, compromettant la qualité et l’intégrité des produits destinés aux consommateurs.

Sur les 129 établissements contrôlés au total, 29,5% ont été jugés non conformes en 2019, dans 29 départements différents. Les régions d’élevage laitier telles que la Bretagne, la Normandie et les Pays de la Loire ont été particulièrement ciblées par ces contrôles.

Les résultats des tests en laboratoire ont également révélé que 15% des échantillons présentaient une teneur en eau supérieure aux 16% autorisés par le règlement de l’Union européenne. Cette manipulation vise non seulement à altérer la qualité des produits mais également à réaliser des économies illégitimes au détriment des consommateurs.

Des infractions ont également été relevées chez les mentions « AOP » (Appellation d’Origine Protégée) ou « fermier ». Certains exploitants agricoles ont revendiqué à tort le caractère fermier de leurs produits, alors que seulement 26% de la crème utilisée pour la fabrication provenait de leur exploitation, le reste étant acheté auprès de grossistes et de coopératives laitières.

Les industriels ne sont pas épargnés, la DGCCRF pointant du doigt leurs pratiques douteuses. Certains ont été accusés de réutiliser des beurres mal emballés ou retournés, en les faisant fondre et en les réincorporant dans des fabrications de beurres de qualité supérieure, alors que le recyclage est explicitement interdit pour ces produits. De plus, l’utilisation de matière grasse de lactosérum (petit-lait) a été constatée, bien que l’emballage indique l’utilisation de crème.

L’enquête de la DGCCRF a touché l’ensemble de la chaîne de production, des fabricants de beurres artisanaux ou industriels aux laiteries et élevages de vaches laitières, en passant par les commerces de détail sur les marchés, dans les épiceries ou les magasins de producteurs, ainsi que dans les supermarchés et la grande distribution.

Sur les 129 établissements contrôlés, 30 ont reçu des avertissements, principalement en raison de la quantité d’eau présente dans les beurres ou des étiquetages non conformes. En outre, la DGCCRF a émis sept injonctions de remise en conformité et un procès-verbal d’infraction pénale.

En conclusion, ces révélations choquantes mettent en lumière la nécessité d’une surveillance accrue de l’industrie du beurre en France. Les consommateurs ont le droit de s’attendre à des produits de qualité et transparents, et les autorités doivent prendre des mesures strictes pour punir ceux qui compromettent la confiance des consommateurs et la réputation du secteur. Il est impératif que l’ensemble de la chaîne de production, des producteurs aux distributeurs, collabore pour garantir l’intégrité des produits laitiers emblématiques de la gastronomie française.

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Sources

Merci à Vianney pour les articles:

https://www.leparisien.fr/economie/consommation/trop-deau-manque-de-sel-pratiques-trompeuses-la-repression-des-fraudes-alerte-sur-la-production-de-beurre-05-01-2024-XS5PVXIDBBBH7DTC2Q3NBFU754.php

https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/une-fabrication-du-beurre-francais-parfois-douteuse-selon-une-enquete-2900603.html

https://www.lefigaro.fr/conso/coupes-a-l-eau-sans-creme-les-pratiques-de-la-filiere-du-beurre-epinglees-par-la-dgccrf-20240105

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