Maintenant : Un Ministère De L’Amitié

L’appel à la reconnaissance institutionnelle de l’amitié lancé par certains intellectuels en Allemagne et en France soulève des questions intrigantes sur la place des relations sociales dans nos sociétés contemporaines. Dans une tribune publiée dans le journal « Die Zeit », la romancière allemande Paula Fürstenberg plaide avec ferveur pour la création d’un ministère de l’amitié. Selon elle, l’amitié, bien qu’elle soit une force vitale dans nos interactions sociales, demeure dépourvue de reconnaissance juridique et institutionnelle.

Fürstenberg souligne le paradoxe que l’amitié représente : une forme de lien social profondément enracinée dans nos vies, mais souvent négligée sur le plan officiel. Elle évoque avec perspicacité le fait que, malgré son importance dans notre bien-être émotionnel, l’amitié reste dépourvue de représentation politique ou législative. Cette lacune se révèle flagrante lorsque l’on considère les politiques sociales existantes, qui souvent ignorent les besoins et les droits des amis dans des domaines allant de la santé au logement.

En Allemagne, le gouvernement envisage la création d’un statut de « communauté de responsabilité » qui accorderait certains droits aux amis, tels que l’accès aux dossiers médicaux en cas d’hospitalisation. Fürstenberg soutient que, Bien que cette initiative représente un pas dans la bonne direction, elle est loin de suffire à reconnaître pleinement le rôle crucial de l’amitié dans nos vies. Elle appelle à une révision plus profonde des politiques fiscales et successorales pour mieux refléter les liens amicaux.

De même, en France, des voix comme celle du sociologue Geoffroy de Lagasnerie se lèvent pour réclamer une égalité de traitement entre l’amitié et le mariage dans le cadre des politiques publiques. Lagasnerie argumente que l’amitié peut offrir un remède à la solitude qui afflige de nombreuses personnes, mais qu’elle est souvent reléguée au second plan par rapport aux institutions traditionnelles comme le mariage.

Dans leur plaidoyer en faveur d’une reconnaissance institutionnelle de l’amitié, Fürstenberg et Lagasnerie soulèvent des questions fondamentales sur la nature de nos relations sociales et sur la manière dont la politique peut les soutenir. Ils suggèrent des mesures concrètes telles que la création d’allocations amicales ou la possibilité de rapprochements entre amis dans la fonction publique. Ces propositions invitent à repenser nos conceptions traditionnelles de la vie sociale et à explorer de nouvelles façons de promouvoir le bien-être et le bonheur des individus.

L’idée d’un ministère de l’amitié peut sembler radicale à première vue, mais elle soulève des questions importantes sur la façon dont notre société reconnaît et valorise les liens sociaux qui nous unissent.

Source:

https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/dans-la-peau-de-l-info/en-allemagne-et-en-france-des-intellectuels-reclament-un-ministere-de-l-amitie_6514019.html

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.