L’économiste Jean Pisani-Ferry a récemment proposé une mesure fiscale dans son rapport visant à taxer le patrimoine des 10% les plus riches pour financer la transition écologique. Cette proposition fait resurgir le débat sur l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF), qui avait été supprimé il y a six ans. Les militants écologistes, tels que Greenpeace, ainsi que plusieurs responsables politiques de gauche, soutiennent depuis longtemps la création d’un « ISF climatique ».
Cependant, cette proposition n’est pas bien accueillie par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, qui affirme que l’impôt n’est pas la solution. Bien qu’il reconnaisse la qualité du travail de Jean Pisani-Ferry, il souligne que le gouvernement n’a pas l’intention d’augmenter la charge fiscale pour les contribuables afin de financer la transition écologique. Le ministre propose plutôt des alternatives telles que la fiscalité verte, l’arrêt du financement des activités polluantes, l’orientation de l’épargne vers les investissements verts et la mobilisation des entreprises et des banques, notamment la Banque Européenne d’Investissement, pour répondre aux enjeux climatiques.
Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, partage une vision similaire en affirmant que la transition peut être autofinancée par les transformations nécessaires, mettant l’accent sur le développement de l’innovation, la conciliation de la croissance et de la transition écologique. Il estime également qu’il est possible d’y parvenir sans recourir à des impôts supplémentaires, soulignant l’importance d’un changement de comportement et de production de la part de tous.
De son côté, le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, critique la proposition de Jean Pisani-Ferry en la qualifiant de « solution pavlovienne » issue de l’administration française, qui consiste à imposer une taxe pour chaque problème. Il considère que taxer le capital des plus riches à hauteur de 5%, comme le propose Jean Pisani-Ferry, est contradictoire puisque cela affecterait ceux qui investissent dans les entreprises, tout en demandant à ces mêmes entreprises d’investir davantage. Cependant, il reconnaît des aspects positifs dans le rapport, notamment la promotion d’une croissance plus sobre et plus verte, en l’absence de décroissance.