Le paysage concurrentiel de la distribution alimentaire en France est en pleine mutation, avec l’annonce récente d’Auchan et d’Intermarché, les géants du secteur, qui entrent en négociations exclusives pour l’acquisition de la quasi-totalité des hypermarchés et supermarchés du groupe Casino. Cette décision intervient alors que Casino, confronté à des difficultés financières importantes, cherche des solutions pour réorganiser son activité.
Selon les déclarations officielles, Auchan et Les Mousquetaires-Intermarché envisagent de reprendre pas moins de 313 magasins, avec l’engagement de maintenir l’ensemble des salariés actuels. Cette opération stratégique, subordonnée à la restructuration financière en cours chez Casino, pourrait se concrétiser avant la fin du premier trimestre de l’année 2024.
L’annonce de cette acquisition a suscité l’attention du secteur, d’autant plus que la plupart des grands noms de la distribution alimentaire étaient en lice pour racheter une partie ou l’intégralité des magasins de Casino. Auchan et Intermarché se démarquent en affirmant leur volonté de présenter un projet «100% français», soulignant ainsi leur engagement en faveur de la souveraineté alimentaire du pays et de leur soutien aux acteurs du monde agricole et aux territoires.
En effet, les deux enseignes plaident pour un renforcement de l’ancrage national en s’unissant dans cette acquisition, ce qui pourrait représenter un tournant majeur dans l’industrie de la distribution alimentaire française. Ce projet commun, en plus de préserver les emplois existants, semble être une initiative cohérente avec les préoccupations croissantes liées à la sécurité alimentaire et à la protection des intérêts nationaux.
Du côté de Casino, l’opération de cession se dessine sur la base d’une valeur d’entreprise fixe de 1,35 milliard d’euros, excluant l’immobilier. Le périmètre des magasins intégrés, qui compte 313 établissements, a généré un chiffre d’affaires total d’environ 3,6 milliards d’euros en 2022, hors essence. Casino indique également que certains actifs immobiliers pourraient être inclus dans l’opération, ce qui pourrait ajouter une dimension supplémentaire à cette transaction.
L’argent résultant de cette opération, selon les déclarations de Casino, sera alloué pour soutenir la restructuration financière en cours ou pour accompagner socialement les salariés concernés par cette transition. Casino, qui a connu des difficultés considérables au cours des dernières années, a signé en juillet un accord pour restructurer une dette qualifiée d’« insoutenable ». Un changement d’actionnariat est également prévu pour mars-avril 2024, avec Daniel Kretinsky, Marc Ladreit de Lacharrière, et le fonds britannique Attestor qui prendront les rênes du groupe à cette date.
Cependant, malgré ces démarches, les performances commerciales de Casino n’ont pas connu une amélioration significative, ce qui a conduit le groupe à réviser à la baisse ses objectifs financiers à plusieurs reprises. Cette situation a également amené le groupe à envisager sérieusement la cession de certains de ses magasins, ou même de la totalité de son parc, suscitant ainsi l’intérêt de nombreux concurrents du secteur.
Cette annonce soulève des questions cruciales sur l’avenir du secteur de la distribution alimentaire en France. Comment cette acquisition potentielle par Auchan et Intermarché redéfinira-t-elle la concurrence dans le paysage de la grande distribution ? Quels seront les impacts sur les consommateurs, les salariés, et les fournisseurs de ces enseignes ? Ces interrogations et bien d’autres devront être examinées de près au fur et à mesure que cette transaction prend forme.
Dans l’ensemble, l’union d’Auchan et d’Intermarché pour l’acquisition des magasins de Casino représente une étape significative dans l’évolution du secteur de la distribution alimentaire en France. Il reste à voir comment cette opération se concrétisera dans les mois à venir et quelles conséquences elle aura sur l’équilibre concurrentiel du marché. La transition vers une propriété partagée entre deux des acteurs majeurs du secteur suscitera sans aucun doute l’attention des observateurs du monde des affaires et des consommateurs.
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Merci à David pour le lien.
