Le 1er juillet prochain, les Français devront faire face à une nouvelle augmentation de leurs factures de gaz, comprise entre 5,5% et 10,4%, selon les annonces de la Commission de régulation de l’énergie et du gestionnaire du réseau GRDF. Cette décision peut sembler contre-intuitive, notamment après une baisse de 4% du prix repère du gaz en janvier 2024, suite à plusieurs mois de hausses successives. Emmanuelle Wargon, présidente de la Commission de régulation de l’énergie, explique cette hausse en mettant en avant la diminution de la consommation, tout en soulignant que les coûts d’acheminement et d’utilisation du réseau de gaz restent constants, et doivent maintenant être répartis sur un nombre de consommateurs moins élevé.
« C’est essentiellement lié au fait que la consommation baisse », souligne Emmanuelle Wargon. Car malgré cette baisse de la consommation, les dépenses liées à l’entretien et au remplacement des infrastructures de gaz, notamment les tuyaux, demeurent constantes.
« C’est juste la réalité du coût d’utilisation du réseau », précise-t-elle. « Dans le prix de la facture des particuliers qu’on paye tous, il y a le prix de la molécule de gaz elle-même, et puis le fait que ce gaz passe bien dans des tuyaux. Ces tuyaux, il faut les entretenir, il faut les remplacer quand ils sont défaillants. » Ainsi, la répartition des coûts sur une base de consommation réduite entraîne mécaniquement une légère augmentation pour chaque consommateur.
Emmanuelle Wargon insiste cependant sur le fait que cette augmentation des tarifs du gaz va contribuer à la transition énergétique. Elle explique que les investissements nécessaires pour développer les nouvelles infrastructures biométhane sont inclus dans le nouveau tarif. Le biométhane, produit localement, souvent par des agriculteurs ou des installations de gestion des déchets, nécessite des raccordements au réseau de gaz. Ces investissements visent à accueillir davantage de biométhane et à réduire progressivement la part du gaz fossile dans notre utilisation quotidienne du gaz.
« Dans le prix qui arrive pour les quatre prochaines années, on a prévu tous les investissements nécessaires pour le biométhane », déclare-t-elle. Cette déclaration souligne l’engagement à long terme pour une transition vers des sources d’énergie plus durables et respectueuses de l’environnement. En soutenant financièrement les nouvelles infrastructures biométhane, les consommateurs contribuent indirectement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et à la promotion d’une énergie plus verte.
En conclusion, bien que l’annonce d’une nouvelle hausse des tarifs du gaz puisse susciter des inquiétudes, il est crucial de comprendre les motivations qui la sous-tendent. La diminution de la consommation, bien que positive pour l’environnement, a des répercussions financières sur l’entretien et le remplacement des infrastructures. Cependant, cette augmentation des tarifs est également un levier financier pour soutenir la transition énergétique, en favorisant le développement du biométhane et en réduisant progressivement notre dépendance au gaz fossile.
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