Nouveau Désastre : Déclin Industriel En UE

La voix du géant de l’industrie chimique BASF résonne dans le débat économique européen, offrant un aperçu intrigant de l’avenir de l’industrie dans l’Union européenne. Martin Brudermüller, PDG de BASF, met en lumière un défi majeur : la persistance des prix énergétiques élevés, qui pourrait entraîner une réduction significative de la part de l’industrie dans le PIB de l’UE. Ses commentaires, bien qu’alarmants, soulignent un changement structurel qui, selon lui, peut être interprété comme une évolution naturelle de l’économie européenne, plutôt que comme un déclin inexorable.

La déclaration de Brudermüller survient dans un contexte où l’UE fait face aux répercussions persistantes du choc énergétique de 2022. Bien que les prix de l’énergie aient légèrement diminué depuis leur pic, la Commission européenne prévient que le retour aux niveaux pré-pandémiques pourrait prendre du temps, avec des implications économiques à long terme, en particulier pour les industries à forte intensité énergétique.

Les statistiques d’Eurostat révèlent une réalité préoccupante : une chute de 5,7 % de la production industrielle de l’UE en janvier, avec l’Allemagne, première économie de l’Union, enregistrant une baisse de 5,4 %. Ces chiffres alimentent les inquiétudes quant à la durabilité du déclin industriel de l’UE, exacerbé par les récents événements géopolitiques.

Pourtant, Brudermüller défend l’idée de la concurrence sur le marché libre, arguant que le développement structurel est sain, permettant aux entreprises non performantes de quitter le marché. Son plaidoyer en faveur d’une réglementation simplifiée de l’UE et de la puissance de la main invisible du marché reflète une sensibilité libertarienne, caractéristique de l’école de pensée de Chicago.

Cependant, les syndicats européens expriment leur inquiétude face au déclin industriel, soulignant les risques de délocalisation vers des régions où les coûts énergétiques sont moindres, comme la Chine ou les États-Unis. Ces préoccupations sont exacerbées par les initiatives de BASF, qui réduit ses activités en Allemagne tout en investissant massivement en Chine, défiant ainsi les politiques de réduction des risques de l’UE.

Les défis de l’industrie européenne s’inscrivent dans un tableau plus large d’incertitude économique, avec des révisions à la baisse des prévisions de croissance pour la zone euro et l’Allemagne. La transition de l’industrie manufacturière vers le secteur des services, une tendance observée depuis plusieurs décennies, est soulignée par les données de la Banque mondiale, illustrant un changement structurel profond dans l’économie européenne.

En somme, les perspectives de l’industrie européenne sont marquées par des défis significatifs, mais également par des opportunités potentielles. Alors que l’UE navigue à travers ces eaux tumultueuses, il est impératif pour les décideurs politiques de trouver un équilibre entre la promotion de la compétitivité industrielle et la gestion des risques économiques à long terme, tout en respectant les principes fondamentaux du libre marché et de la concurrence.

Sources

https://www.agefi.fr/news/entreprises/basf-reflete-les-difficultes-de-lindustrie-chimique-en-europe#:~:text=Affect%C3%A9%20par%20un%20recul%20prolong%C3%A9,continuant%20%C3%A0%20r%C3%A9duire%20ses%20stocks.

https://www.lesechos.fr/industrie-services/industrie-lourde/basf-va-reduire-ses-couts-dun-milliard-en-europe-2078376

https://www.egmontinstitute.be/media/la-part-de-lindustrie-va-diminuer-dans-leconomie-de-lue-selon-le-pdg-de-basf/

https://www.euractiv.fr/section/economie/news/la-part-de-lindustrie-va-diminuer-dans-leconomie-de-lue-selon-le-pdg-de-basf/

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