À l’approche des Jeux de Paris, l’enthousiasme des hôteliers pour une vague de réservations frénétique est tempéré par une réalité décevante. Contrairement aux attentes, les établissements ne sont pas complets, et les annulations affluent.
Fabienne Ardouin, propriétaire d’un hôtel stratégiquement situé au cœur de la capitale, près des sites olympiques, constate avec inquiétude que près de 40 % de son établissement reste invendu pour la cérémonie d’ouverture. Cette tendance est confirmée par Emmanuelle Barbat, qui avait pourtant loué une partie de son établissement au Comité olympique. Cependant, des annulations ont entraîné un manque à gagner estimé à 230 000 euros.
Pourquoi cette désaffection ? Fabienne Ardouin pointe du doigt une conjonction de facteurs, dont la diminution du pouvoir d’achat des Français et une communication négative autour des problèmes de circulation et de blocages prévus à Paris pendant les Jeux. Cette perception semble dissuader les touristes potentiels.
Pourtant, du côté des particuliers, les prix des locations ne baissent pas encore. Sur les plateformes en ligne, un appartement de 50 mètres carrés sur les Champs-Élysées est proposé à 2 600 euros la nuit pendant les Jeux, sans pour autant trouver preneur. Cette résistance des prix laisse entrevoir une certaine confiance dans la demande potentielle.
Mais alors, les Jeux olympiques s’annoncent-ils comme une opération perdante pour les hôteliers ? Pas nécessairement, selon Olivier Petit, directeur général d’In Extenso. Il souligne une augmentation significative du tarif moyen des chambres pendant les mois des Jeux, ce qui pourrait compenser la baisse de la clientèle traditionnelle. Cette stratégie tarifaire pourrait permettre aux hôtels de maintenir une progression du chiffre d’affaires, malgré les défis actuels.
À ce jour, environ 50 % des chambres à Paris restent disponibles pour les Jeux olympiques, offrant une marge de manœuvre pour ajuster les prix et attirer une clientèle désireuse de vivre cet événement mondial. Cependant, pour maximiser leur rentabilité, les hôteliers devront peut-être reconsidérer leurs stratégies de tarification et de communication afin de saisir toutes les opportunités offertes par cet événement d’envergure internationale.
