Les véhicules électriques suscitent un intérêt croissant en raison de leur caractère novateur et de leur contribution potentielle à la réduction des émissions de carbone. Cependant, une question préoccupante se pose : les voitures électriques sont-elles plus accidentogènes que leurs homologues à essence ?
Récemment, Hertz, le célèbre loueur de voitures, a annoncé son intention de retirer de sa flotte 20 000 véhicules électriques, principalement des modèles Tesla, au profit de véhicules à essence. La raison invoquée par l’entreprise était la fréquence accrue des accidents impliquant des voitures électriques, ainsi que les coûts de réparation plus élevés associés à ces véhicules.
Des données fournies par Lexis Nexis, une société d’analyse d’assurance, semblent corroborer cette préoccupation. Leur étude révèle une augmentation de 14,3 % de la fréquence des sinistres et une hausse de 14,5 % de la gravité des sinistres pour les conducteurs passant de véhicules à essence à des véhicules électriques. Ces statistiques sont particulièrement prononcées au cours de la première année de possession du véhicule, suggérant une période d’adaptation nécessaire à la conduite des voitures électriques.
Le phénomène semble spécifique aux voitures électriques, en particulier aux modèles Tesla, qui dominent largement le marché. Cependant, des tendances similaires ont été observées en Chine, où les véhicules électriques autres que Tesla sont plus répandus. Cela indique que le problème n’est pas limité à une seule marque, mais pourrait être inhérent à la transition vers la conduite électrique.
Une explication possible réside dans les différences fondamentales entre la conduite des véhicules électriques et celle des véhicules à essence. Les Tesla, en particulier, sont réputées pour leur accélération rapide et leur silence de fonctionnement. Cette combinaison peut prendre les conducteurs au dépourvu, les rendant moins conscients de leur vitesse et de leur environnement.
Les véhicules électriques sont également plus lourds en raison de leurs batteries volumineuses, ce qui peut aggraver les dommages en cas d’accident. De plus, leur réponse à la pression sur la pédale d’accélérateur est différente de celle des véhicules à essence, ce qui peut entraîner une conduite moins intuitive, en particulier à basse vitesse.
Malgré ces défis, les partisans des véhicules électriques mettent en avant leurs avantages en termes de réduction des émissions et de coûts de fonctionnement. Certains modèles offrent même des fonctionnalités de conduite semi-autonome, censées améliorer la sécurité routière à long terme.
Cependant, il est clair que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour sensibiliser les conducteurs aux particularités de la conduite électrique et pour développer des systèmes de sécurité adaptés à ces véhicules. Les fabricants et les autorités réglementaires devront collaborer pour garantir que la transition vers la mobilité électrique se fasse en toute sécurité et en toute confiance pour les conducteurs et les piétons.
