Le 22 mai dernier, la Première ministre a annoncé une décision surprenante malgré les démentis récents du gouvernement : l’interdiction d’installer des chaudières à gaz dans l’existant. Cette mesure suscite de vives inquiétudes quant à son impact sur le pouvoir d’achat de nombreux foyers, sans pour autant garantir une réduction significative des émissions de CO2.
Actuellement, environ 40 % des ménages français, soit 12 millions de foyers, utilisent des chaudières à gaz pour se chauffer, que ce soit dans des maisons individuelles ou des logements collectifs. Cette décision aura donc un impact considérable sur la population.
Bien que le gouvernement mette en avant les aides financières telles que MaPrimeRénov’ et les certificats d’économie d’énergie pour faciliter le changement de système de chauffage, les expériences passées avec les offres à 1 € ont montré une explosion des arnaques et des installations bâclées. De plus, le coût des équipements de chauffage a considérablement augmenté, affectant ainsi le pouvoir d’achat des ménages.
Une enquête réalisée par Que Choisir en automne 2021 a révélé que les chaudières à gaz étaient en moyenne trois fois moins chères que les pompes à chaleur air-eau, qui sont proposées en remplacement. De plus, les chaudières à gaz sont généralement installées par des professionnels qualifiés, évitant ainsi les arnaques. En revanche, les pompes à chaleur ont souvent entraîné des dépenses exorbitantes, dépassant parfois 20 000 €, et ont laissé une satisfaction moindre chez les utilisateurs.
Un autre problème lié à cette décision concerne l’entretien des nouvelles installations. Le Synasav a récemment lancé une alerte concernant les ménages modestes qui rencontrent des difficultés financières pour effectuer les réparations nécessaires, notamment pour les pompes à chaleur qui n’ont pas été mises en service par des professionnels qualifiés. Cette situation préoccupante risque d’aggraver la précarité énergétique.
De plus, le remplacement massif des chaudières à gaz par des pompes à chaleur entraînera une augmentation des besoins en électricité en hiver, avec des conséquences sur les émissions de gaz à effet de serre. Les énergies renouvelables, bien que nécessaires, se développent lentement en France et ne pourront pas répondre à cette demande croissante à court terme.
Il est également important de souligner que les composants des pompes à chaleur sont principalement importés d’Asie, ce qui alourdit leur bilan carbone par rapport aux chaudières fabriquées localement. De plus, les chaudières à gaz sont compatibles avec le gaz renouvelable en augmentation sur le territoire, contrairement aux pompes à chaleur.
Même l’association Negawatt, qui promeut la transition énergétique, s’oppose au projet d’interdiction des chaudières à gaz, soulignant l’importance de la rénovation performante des logements pour réduire la consommation d’énergie.