Le marché immobilier français fait face à des turbulences persistantes en ce début d’année 2024, comme en témoignent les dernières données fournies par la FNAIM et les Notaires-Insee. Les prévisions sombres et les indicateurs en baisse reflètent un marché en pleine mutation, marqué par des ajustements nécessaires face à une conjoncture économique complexe.
Selon la FNAIM, les perspectives pour le premier semestre 2024 s’annoncent délicates, avec une nouvelle prévision de baisse des ventes de 10 %. Cette baisse des transactions, amorcée depuis 2021, s’accélère, plongeant le marché dans une situation peu favorable pour les vendeurs. La forte hausse des taux d’intérêt observée au cours des deux dernières années n’a pas encore eu d’impact significatif sur les prix, laissant présager une nécessaire correction pour rétablir l’équilibre.
La tendance baissière des prix de l’immobilier dans l’ancien se confirme également, comme le rapporte l’indice Notaires-Insee. Au quatrième trimestre 2023, les prix ont chuté de 4 % par rapport à l’année précédente, prolongeant ainsi une tendance amorcée depuis quelques trimestres déjà. Cette baisse généralisée touche aussi bien les appartements que les maisons, avec des répercussions plus prononcées en Île-de-France, où les prix enregistrent une baisse annuelle de 6,9 %.
Cette situation contraste avec les années de flambée qui ont suivi la crise du Covid-19, mettant en lumière l’instabilité inhérente au marché immobilier et sa sensibilité aux fluctuations économiques. Les régions comme la Provence-Alpes-Côte d’Azur, avec une population plus âgée et un attrait touristique fort, semblent mieux résister à cette dégringolade des prix.
La baisse des prix et des transactions découle principalement de la diminution du pouvoir d’achat immobilier des ménages, amplifiée par la hausse des taux de crédit. Malgré quelques signes de détente, notamment une légère baisse des taux en décembre dernier, les écarts entre les attentes des vendeurs et la capacité d’emprunt des acheteurs demeurent importants.
Les prévisions pour 2024 restent prudentes, avec une poursuite attendue de la baisse des prix de l’immobilier dans l’ancien. Loïc Cantin de la FNAIM prévoit une baisse supplémentaire de 6 à 8 %, soulignant ainsi la nécessité d’un réajustement continu pour redonner du pouvoir d’achat aux acquéreurs.
Dans ce contexte, les acheteurs reprennent progressivement la main sur le marché, bénéficiant d’un certain pouvoir de négociation accru. Cependant, l’attentisme observé chez les propriétaires et les acquéreurs, couplé à une incertitude législative, pourrait prolonger cette période de turbulences.
En somme, le marché immobilier français traverse une phase de transition où l’équilibre entre l’offre et la demande se réajuste progressivement. Les ajustements nécessaires, bien que difficiles à court terme, pourraient contribuer à instaurer une dynamique plus saine et durable à moyen terme.
