L’industrie musicale traverse une période tumultueuse avec l’annonce récente du gouvernement français concernant l’instauration d’une taxe sur le chiffre d’affaires des plates-formes d’écoute de musique en ligne dès 2024. Si cette initiative est perçue comme « juste » par Deezer, l’application française de streaming, elle suscite néanmoins une déception palpable chez ses dirigeants. Stéphane Rougeot, directeur général adjoint de Deezer, a exprimé son amertume lors d’une interview avec BFMTV, soulignant que le scénario qui se dessine est le pire pour l’industrie musicale, en particulier pour les acteurs comme Deezer.
Bien que reconnaissant la justice de cette mesure voulue par le président Emmanuel Macron, Rougeot souligne le sentiment d’incompréhension face à un manque d’écoute de leur proposition. « Nous sommes déçus par la décision qui a été prise. C’est le pire scénario pour l’industrie musicale et plus particulièrement pour les pure-players comme nous (…) Nous avions proposé une contribution volontaire, mais l’idée n’a apparemment pas été retenue », déplore-t-il.
L’épineuse question qui se pose maintenant est de savoir si cette nouvelle taxe entraînera des hausses de prix pour les consommateurs. À ce sujet, Spotify a déjà déclaré que les abonnements ne seront pas impactés par cette décision. Néanmoins, la plate-forme suédoise considère cette taxe comme une « monumentale erreur stratégique » allant à l’encontre des enjeux de souveraineté économique, culturelle et technologique européenne. En outre, Spotify annonce que la France ne sera plus une priorité pour ses investissements futurs.
Deezer, quant à lui, fait face à une réalité différente. La France représente plus de la moitié (60 %) de son chiffre d’affaires, ce qui rend cette taxe particulièrement impactante. Stéphane Rougeot souligne que cette décision affecte Deezer de manière disproportionnée par rapport à d’autres acteurs du marché. Malgré le fait que Deezer soit déjà un euro plus cher que ses concurrents Apple Music et Spotify, l’application n’a pas encore pris de décision quant à la manière dont elle répercute cette taxe sur ses utilisateurs. Toutefois, l’entreprise assure que cela n’aura pas de conséquences négatives sur les ayants droit.
Une des interrogations principales réside dans la nature de cette taxe. Initialement envisagée comme modulaire en fonction du chiffre d’affaires des plates-formes, elle devrait finalement être à taux unique, une décision qui suscite des préoccupations supplémentaires chez Deezer. Stéphane Rougeot conclut en soulignant que cette uniformité pénalise d’autant plus leur plate-forme. Ainsi, l’industrie musicale se trouve à la croisée des chemins, confrontée à des défis économiques et stratégiques qui pourraient remodeler le paysage du streaming musical en France et au-delà.
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