Ok, C’est Donc Comme Ça Qu’Ils Nous Manipulent !

Vous pensez que nous avons toujours le libre arbitre sur notre façon de penser ou de voir les choses ? L’Expérience de Asch va vous démontrer le contraire à travers cette vidéo. Vous allez voir, le résultat de ce test est incroyable !

Description de l’expérience de Asch

Né à Varsovie en 1907, Solomon Asch était un maître de la psychologie sociale. C’était une véritable référence dans ce domaine. Il a concentré sa carrière dans l’étude du conformisme, plus précisément sur l’influence du groupe sur l’individu. Il a mené beaucoup d’expériences dans ce cadre pour prouver le fondement de ses théories. La plus marquante était celle qu’il a réalisée en 1951 et qui porte son nom « Expérience de Asch ».

Cette étude permettait de démontrer que le conformisme pourrait exercer une pression sur notre manière de voir les choses ou de prendre une décision. Selon cette étude, vous pourrez agir en fonction des idées du groupe et non selon votre instinct ou vos croyances. Avant d’émettre votre avis, vous pensez d’abord à ce qui est socialement admis.

L’Expérience de Asch était un test visuel truqué qui regroupait 7 à 9 étudiants de 17 à 25 ans. Tous les participants étaient complices de l’expérimentateur et connaissaient le but de la manœuvre, à l’exception d’un seul. Appelé sujet « naïf », celui-ci était le véritable sujet d’observation. Le test consistait à étudier son comportement et sa perception des choses face à l’influence des autres participants.

Durant l’expérience, tous les étudiants sont amenés à comparer une carte contenant une ligne modèle et une autre avec 3 lignes verticales. La longueur de l’une de ces 3 lignes est identique à celle de la première carte. Avant d’être proposé à ces soi-disant sujets, ce test visuel très facile a été soumis au préalable à des participants témoins. Ceux-ci ont réussi haut la main leur essai.

Tous les complices ainsi que le sujet « naïf » se sont installés côte à côte dans une pièce. Avant le début de la séance, l’expérimentateur a donné à ses complices les consignes à suivre durant le test. Après cela, il présentait à tous les participants une série de deux cartes. Les faux sujets d’étude répondaient correctement aux 6 premières propositions. Jusqu’à la 12e présentation, ils indiquaient de manière unanime des réponses erronées. Ils se montrèrent ainsi très solidaires et très fermes dans leur choix. Occupant l’avant-dernière place, le sujet « naïf » était au début très confiant sur ses choix, malgré les énoncées inexactes données par les autres participants. Au fur et à mesure que l’expérience avance, il devient toutefois plus hésitant et commence à douter de ses propres réponses. Il indiqua même des choix erronés de manière volontaire pour éviter les regards des autres et pour se conformer à leur réponse.

Lorsque le test est terminé, la plupart des sujets « naïfs » expliquaient qu’ils étaient pris de court par une sensation de confusion, d’anxiété ou de stress durant la séance. C’est pourquoi ils donnèrent des réponses fausses. Certains participants refoulaient leur sentiment de conformisme. Ils racontaient qu’ils se sont simplement trompés dans leur observation. D’autres accusaient leur performance visuelle. Ces différentes explications entrent en effet dans le cadre de l’expérience de Milgram. Cette étude explique que les sujets cherchent toutes les excuses possibles pour se décharger de leur responsabilité.

Les différents facteurs

Dans l’Expérience de Asch, plusieurs paramètres vont influencer le taux de conformisme du sujet « naïf ». Il existe dans ce cas des facteurs internes ou externes qui peuvent entrer en jeu durant la séance.

Le premier facteur, la taille du groupe, est un facteur important qui peut influencer le pouvoir de décision de ses membres. Pour son expérience, Asch varie le nombre de participants de 1 à 15 personnes. Il a remarqué que le sujet « naïf » est capable de maintenir fermement son choix face à une personne. Toutefois, son indépendance tend à se diminuer lorsqu’il fait face à plus de 2 personnes. L’expérimentateur confirmait que plus de 13 % des sujets montraient des doutes à ce stade. Si on augmentait le nombre de participants complices à 4, le taux de conformisme grimpait jusqu’à plus de 31 %.

2e facteur, l’unanimité du groupe, peut altérer grandement l’émancipation d’un membre d’une communauté. Pour démontrer cette hypothèse, Asch a intégré dans son expérimentation un deuxième sujet « naïf ». Ignorant le but du test, celui-ci donnait des réponses exactes et devenait un véritable partenaire pour le premier sujet non complice. Ce dernier retrouva donc la confiance en soi et commença à s’émanciper du groupe. Il s’affirme également dans ses choix. Dans ce cas précis, on assiste à la diminution du taux de conformisme. Pour évaluer l’indépendance du sujet « naïf », le psychologue polonais transforma le partenaire en complice. Il lui souffla les réponses à donner pour les prochaines propositions. Le deuxième sujet d’observation indiqua alors des réponses fausses mais différentes de celle du groupe. Malgré cela, le sujet « naïf » garda son émancipation. Il s’appuya sur le fait que le groupe ne donna plus des réponses unanimes et uniques. Asch constata alors que le taux de conformisme était toujours en baisse.

Le taux de conformisme augmente lorsque le partenaire donne des réponses identiques par rapport à celle de la majorité. Cela signifie que le groupe retrouve son unanimité. De ce fait, le sujet « naïf » commençe à hésiter dans ses choix puisqu’il se sent à nouveau seul face à tous les participants. La perte du partenaire au sein du groupe pourrait en effet influencer ses réponses.

Les facteurs du conformisme

L’Expérience de Asch met également en évidence d’autres facteurs qui peuvent influencer le taux de conformisme d’une personne.

Selon les études de Richard Crutchfield qui était un psychologue expérimental américain, l’ambiguïté du stimulus pourrait favoriser le taux de conformisme. Plus un individu a mal compris les choses, plus il évite d’affronter la majorité. Il fuit toutes formes de confrontation et préfère suivre la masse sans se poser des questions. Pour l’Expérience de Asch, le test est vérifié sans ambiguïté puisqu’il a été préalablement essayé sur des sujets témoins.

Pour déterminer le taux de conformisme d’un membre d’un groupe, il faut prendre en compte le niveau d’attirance du sujet concerné. Selon les études, les personnes les plus attirées se soumettent facilement à l’influence de la majorité. Elles ont tendance à se conformer sans problèmes aux normes imposées puisqu’elles tiennent à rester au sein du groupe. En outre, la cohésion de celui-ci peut se peser sur la prise de décision d’un individu. En effet, les gens ont tendance à se conformer rapidement à une entité lorsque tous les membres rament dans la même direction. Pour terminer, le besoin d’affiliation pourrait également pousser une personne à se soumettre intentionnellement aux volontés d’un groupe. Pour ces gens, l’harmonie sociale ainsi que leur image auprès des autres priment sur leur estime de soi.

Les traits de personnalité représentent un autre facteur. Les expérimentateurs désignent plus particulièrement les individus ayant une personnalité autoritaire. Ces personnes sont en général très sensibles à la pression sociale, aux normes et aux conventions.

Le taux de conformisme peut aussi varier d’une culture à une autre. Il est plus prononcé dans une communauté collectiviste puisque celle-ci prime le sentiment d’appartenance avant le développement de l’individualisme. À l’inverse, les membres d’une société individualiste possèdent une grande indépendance d’esprit par rapport au groupe.

Le regard et le jugement des autres sont aussi deux facteurs importants en termes de conformisme. Durant l’Expérience Asch, tous les participants ont donné leurs réponses publiquement. C’est pourquoi le sujet « naïf » a du mal à exprimer son choix lorsque les autres se trompent dans leurs énoncées. Même dans un groupe, leur performance aurait été différente s’il pouvait donner leur réponse en privé.

Enfin, selon les expérimentateurs, les femmes auraient été plus sensibles au conformisme que les hommes.

Résultats hallucinants

Au total, l’Expérience de Asch aurait été effectuée sur un groupe de 7 à 9 personnes. Parmi les 123 sujets « naïfs », 29 seulement ont réussi à garder leur libre arbitre et 39 ont fait plus de 50 % d’erreur. En général, plus de 36,8 % des réponses sont fausses, un taux qui se situe à moins de 1 % pour un test visuel individuel. Ce chiffre montre à quel point l’idée et la pression du groupe exercent une grande pression sur la prise de décision des gens.

Lorsque le sujet à l’expérimentation a un partenaire, le taux de conformisme diminue jusqu’à deux tiers. Il peut ainsi descendre jusqu’à 5 % si ce deuxième sujet « naïf » donne sa réponse avec le premier. Cela veut dire que l’unanimité du groupe compte toujours sur le comportement des participants non complices du test.

D’une manière ou d’une autre, la société et nos entourages exercent toujours une quelconque influence sur notre conviction, croyance, orientation sexuelle ou raciale, etc. Vous êtes d’accord avec cette hypothèse ? Jusqu’où pensez-vous que la pression sociale modifie notre personnalité et induit en erreur notre perception des choses ?

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