Peugeot Et Citroën En Équilibre Sur La Corde Raide ! 

Trois ans après la fusion entre PSA et FCA, Stellantis continue de maintenir ses usines françaises en activité malgré les défis liés à la surcapacité en Europe. Le bilan de cette alliance industrielle est complexe, avec des sites performants tels que Sochaux qui se réinventent, mais aussi des inquiétudes persistantes, notamment à Rennes et Poissy. Cet article examinera la stratégie de Stellantis, les transformations majeures opérées à Sochaux et les enjeux auxquels font face les sites moins productifs.

Sochaux : Une métamorphose pour rester compétitif

Après cinq ans de travaux et un investissement de 200 millions d’euros, l’usine de Sochaux, berceau de la marque Peugeot, a subi une transformation complète en 2022. La réduction de l’empreinte foncière, la réorganisation des bâtiments de production, la réinternalisation d’activités et la simplification logistique ont contribué à accroître la compétitivité de ce site. Avec une capacité de production théorique de 400 000 véhicules par an, Sochaux vise à devenir l’une des usines les plus performantes de Stellantis, en particulier avec le lancement de la e-3008, représentant la troisième génération d’un best-seller.

Cependant, la pression est palpable avec une surcapacité industrielle en Europe, un défi auquel Stellantis doit faire face avec ses 20 sites d’assemblage dans neuf pays. Bien que le groupe réaffirme son attachement à ses pays historiques, la réalité est que l’optimisation des capacités reste un défi constant. L’expert Olivier Hanoulle souligne que la fusion de Stellantis a engendré des capacités non optimisées, ce qui soulève des questions sur la survie à long terme de certains sites.

La situation délicate de Rennes et Poissy

La complexité de la situation se révèle davantage en France, où Stellantis possède 12 usines, dont cinq sites d’assemblage. Malgré l’absence de fermetures d’usines à ce jour, plusieurs sites ne fonctionnent pas à pleine capacité. Les usines de Rennes La Janais et Poissy sont particulièrement préoccupantes en raison de leur faible production et du manque de visibilité sur leur avenir.

Rennes attend des informations de la direction concernant un investissement de 160 millions d’euros pour l’assemblage d’un SUV électrique à partir de 2025. Cependant, la production actuelle reste en deçà de la capacité théorique, entraînant des périodes de chômage partiel et suscitant des inquiétudes parmi les salariés. Les appels à des embauches se font entendre, mais la population vieillissante des travailleurs chez Stellantis souligne l’urgence de ces mesures.

A Poissy, unique site francilien de Stellantis, la production de l’Opel Mokka et de la DS 3 devrait atteindre son objectif de 150 000 véhicules cette année. Cependant, au-delà de 2027, l’avenir de l’usine reste incertain. La restructuration serait à l’étude, suscitant des préoccupations syndicales. Le départ de la 208 électrique vers d’autres pays souligne la préférence de Stellantis pour la production de véhicules premium en France, créant ainsi des incertitudes quant à la future production à Poissy.

Vers une économie circulaire pour Poissy ?

La reconversion des sites moins performants devient une question cruciale pour Stellantis. À Poissy, où l’avenir au-delà de 2027 est en suspens, l’idée d’embrasser les activités de l’économie circulaire est évoquée. Cette transition, déjà amorcée par Stellantis avec l’inauguration de son premier « hub » d’économie circulaire en Italie, pourrait offrir une alternative viable pour assurer la pérennité des emplois. La proximité de l’usine Renault Flins, qui abandonne la production de véhicules pour se consacrer à ces nouvelles activités, souligne la faisabilité de cette transition.

Conclusion

Stellantis fait face à des défis importants en maintenant ses usines françaises opérationnelles tout en optimisant ses capacités de production en Europe. Si Sochaux illustre la capacité du groupe à réinventer ses sites pour rester compétitif, les inquiétudes persistent à Rennes et Poissy. L’avenir de ces usines dépendra de la capacité de Stellantis à anticiper les évolutions du marché et à explorer des solutions innovantes, telles que l’économie circulaire, pour garantir la viabilité à long terme de ses installations en France. La prochaine décennie sera cruciale pour Stellantis dans sa quête d’une harmonisation réussie de son réseau industriel européen.

Vous pouvez reproduire en tout ou partie de cet article à condition que cet avertissement soit inclus:   « Cet article vient du site www.drawmyeconomy.com, où François-Xavier partage régulièrement ses analyses sur l’actualité économique.»

Source:

https://www.usinenouvelle.com/article/stellantis-s-accroche-a-ses-usines-francaises-mais-pour-combien-de-temps-encore.N2206446

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