Le marché des véhicules électriques (VE), autrefois salué comme l’avenir des transports, fait face à un scepticisme de la part d’un acteur majeur de l’industrie européenne de la location de voitures. Sixt, une marque allemande de location de voitures de premier plan, a remis en question la demande de voitures électriques, citant un décalage entre les initiatives gouvernementales en faveur de l’environnement et les préférences réelles des consommateurs.
Dans son rapport récent, Sixt a mis en évidence une tendance préoccupante dans la vente de VE d’occasion, notant un déclin significatif de la demande qui a entraîné une chute des valeurs résiduelles. Ce repli sur le marché des VE a eu un impact tangible sur les résultats financiers de l’entreprise, avec des pertes s’élevant à environ 40 millions d’euros et une baisse notable des bénéfices avant impôts malgré une augmentation du chiffre d’affaires.
L’Allemagne, un marché clé pour les véhicules électriques, a vu les prix des VE chuter de plus de 20% au cours de l’année écoulée, reflétant un manque d’enthousiasme des consommateurs pour la mobilité électrique. Malgré des investissements substantiels dans des campagnes de marketing et des infrastructures de recharge, Sixt a rencontré une demande inférieure aux attentes pour les véhicules électriques, ce qui a entraîné une perte substantielle de revenus.
Pour atténuer ces pertes, Sixt a pris la décision stratégique d’accélérer la phase de retrait des « véhicules électriques à risque » de sa flotte, réduisant ainsi l’exposition aux risques de valeur résiduelle. Bien que les véhicules électriques continueront de faire partie de l’offre de Sixt, l’entreprise souligne l’importance de la flexibilité pour répondre aux évolutions des demandes des clients et des considérations de coûts.
Malgré les défis posés par le ralentissement du marché des VE, Sixt a atteint des jalons importants en 2023, notamment un chiffre d’affaires record et une expansion de la flotte. Le co-PDG Alexander Sixt a attribué ce succès à la confiance des clients et à l’engagement des employés, mettant en avant la résilience de l’entreprise face aux incertitudes du marché.
Le cas de Sixt souligne les préoccupations plus larges concernant l’avenir des véhicules électriques et l’écart entre les aspirations politiques et le comportement des consommateurs. Alors que les gouvernements prônent des solutions de transport écologiques, la réalité du marché suggère que l’adoption généralisée des véhicules électriques pourrait nécessiter plus que des incitations et des investissements dans les infrastructures. Les préférences des consommateurs, les considérations de coûts et les avancées technologiques continueront de façonner la trajectoire du marché des VE dans les années à venir.
Source
Merci à Dominique pour cet article
