L’espérance de vie est un sujet de préoccupation et d’intérêt croissant, particulièrement quand il s’agit de comprendre les disparités entre hommes et femmes. Un aspect surprenant de cette question, souvent ignoré, est l’impact des hormones masculines sur la longévité des hommes. Selon des recherches récentes et des données historiques, la castration pourrait jouer un rôle crucial dans l’extension de la durée de vie masculine.
La Découverte de Cat Bohannon
Cat Bohannon, docteure en évolution du langage et de la cognition, a récemment mis en lumière cette hypothèse lors du Hay Festival. Dans son ouvrage intitulé « Eve », Bohannon explore les différences biologiques et évolutives entre les hommes et les femmes. Selon elle, la castration permettrait aux mammifères, y compris les hommes, de vivre plus longtemps. Cette thèse repose sur des observations empiriques et historiques qui méritent une attention particulière.
Le Cas des Eunuques Coréens
Les recherches sur la longévité des eunuques coréens de la dynastie Choson (1392-1910) fournissent des preuves significatives de cette hypothèse. Une étude coréenne de 2012, relayée par le journal Le Temps, révèle que les eunuques vivaient entre 14 et 19 ans de plus que leurs contemporains non castrés, atteignant souvent l’âge de 70 ans. Parmi les 81 eunuques étudiés, trois ont même dépassé l’âge de 100 ans. Ces chiffres sont frappants, surtout quand on les compare à l’espérance de vie moyenne de leurs homologues masculins non castrés.
Les Données Historiques et Modernes
L’observation des eunuques coréens n’est pas un cas isolé. Au milieu du XXe siècle, aux États-Unis, des hommes internés en institutions psychiatriques et soumis à la castration ont également montré une espérance de vie prolongée par rapport à ceux non castrés. Cette tendance historique trouve une résonance dans les données contemporaines. En France, selon l’Insee, les femmes vivent en moyenne jusqu’à 85,7 ans contre 80 ans pour les hommes. Cette différence de 5,7 ans pourrait en partie s’expliquer par l’impact des hormones masculines.
Les Hormones Masculines en Cause
L’impact négatif des hormones masculines sur la longévité masculine est un domaine de recherche en pleine expansion. Les scientifiques s’interrogent sur les mécanismes précis par lesquels ces hormones influencent la mortalité. Bohannon, ainsi que d’autres chercheurs, soulignent l’absence de réponses définitives mais pointent vers une corrélation troublante: les hommes, malgré les progrès médicaux et sociaux, semblent porter en eux-mêmes des facteurs biologiques réduisant leur durée de vie.
Les Implications pour la Recherche Future
Comprendre pourquoi les hormones masculines diminuent la longévité pourrait ouvrir des perspectives inédites en matière de santé publique et de médecine préventive. Si la castration est évidemment une solution radicale et inapplicable à grande échelle pour améliorer l’espérance de vie, ces études incitent à explorer des alternatives moins extrêmes. La modulation hormonale pourrait offrir des bénéfices semblables sans les effets secondaires sociaux et physiques drastiques de la castration.
Conclusion
L’étude de la longévité masculine à travers le prisme de la castration met en évidence des facteurs biologiques sous-jacents qui méritent une attention accrue. Bien que cette solution soit loin d’être pratique ou éthique dans notre société moderne, les enseignements tirés de ces recherches historiques et contemporaines peuvent guider de nouvelles approches pour améliorer la qualité et la durée de vie des hommes. En attendant, la quête de réponses plus précises sur les impacts des hormones masculines se poursuit, promettant peut-être un jour de combler l’écart entre les espérances de vie des hommes et des femmes.
Cette exploration approfondie des liens entre castration et longévité illustre comment des interventions biologiques peuvent potentiellement influencer des paramètres vitaux.
Sources:
Merci à Angelo pour cet article:
https://www.geo.fr/sciences/la-cle-de-longevite-chez-lhomme-serait-la-castration-220486
