Surprenant: Toujours Plus Woke, Les Éditions Bayard Sont Maintenant Dans La Tourmente

Le géant de l’édition jeunesse, le groupe Bayard, annonce une perte record de 7,5 millions d’euros, principalement attribuée à une baisse spectaculaire du nombre de ses abonnés à des titres jeunesse. Cette dégringolade financière soulève des questions sur l’impact de la « wokisation » de sa ligne éditoriale, une tendance qui a vu le groupe adopter une approche de plus en plus engagée sur des sujets sociaux et sociétaux.

En effet, Bayard, qui détient une part considérable du marché français des bandes dessinées jeunesse (21%), a multiplié les offres abordant des sujets sensibles tels que l’immigration, le vivre ensemble, les violences sexistes et sexuelles, ainsi que le mouvement MeToo. Cette démarche semble avoir eu des conséquences néfastes sur sa base d’abonnés.

Bayard vise un large public, allant des enfants de 1 à 20 ans, à travers une gamme de magazines abordant différents thèmes et tranches d’âge. Des publications comme « Youpi » pour les 5-8 ans ou « We demain » pour les 10-18 ans cherchent à éveiller les consciences et à encourager les jeunes à prendre part aux débats sociétaux. Même des magazines comme « Phosphore », destiné aux 14-19 ans et traditionnellement axé sur des sujets plus légers, ont adopté une tonalité plus engagée, abordant des thèmes comme le sexisme et le body positivisme.

Cependant, malgré son positionnement sur le marché mondial de l’édition jeunesse, Bayard fait face à des défis financiers croissants. Les résultats de l’entreprise pour l’exercice 2022-2023 montrent une baisse significative par rapport aux années précédentes, notamment en raison de l’augmentation des coûts de production liés à la hausse des prix du papier et de l’énergie. Le chiffre d’affaires de 338 millions d’euros reste en deçà des attentes, avec des résultats inférieurs à ceux des années précédentes.

En outre, la trésorerie nette du groupe a diminué de plus de 18 millions d’euros sur une période d’un an, soulignant les difficultés financières auxquelles Bayard est confronté. Malgré les assurances de l’entreprise quant à l’avenir du marché, l’incertitude économique persistante, alimentée par une inflation élevée, suscite des inquiétudes quant à la capacité des lecteurs à maintenir leur niveau de consommation.

Alors que le groupe Bayard demeure muet quant aux raisons précises de cette baisse significative de ses abonnés, il est légitime de se demander si l’approche « woke » adoptée par l’entreprise est en partie responsable de cette disgrâce. À l’heure où des géants comme Disney ont opéré un recentrage vers des contenus plus traditionnels, la question se pose : Bayard suivra-t-il cette tendance ou persistera-t-il dans sa voie actuelle ? La réponse, semble-t-il, dépendra de la volonté de son unique actionnaire.

En dépit des incertitudes économiques et éditoriales qui planent sur le groupe, une chose est claire : la récente chute de Bayard souligne les défis auxquels sont confrontés les éditeurs dans un paysage médiatique en constante évolution, où trouver le juste équilibre entre engagement sociétal et succès commercial demeure un défi constant.

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