Dans une récente enquête statistique de la Banque de France, les données révèlent un paysage contrasté du patrimoine des ménages français. Bien que le chiffre moyen de 446 000 euros puisse sembler confortable à première vue, il masque des disparités considérables au sein de la population.
D’un côté, il est établi que la moitié des ménages français détient une part significative, soit 95%, du patrimoine total. Ce constat met en lumière l’ampleur des inégalités patrimoniales dans le pays. En contrepartie, l’autre moitié de la population ne bénéficie que d’une fraction de cette richesse, avec un patrimoine moyen net bien inférieur, chiffré à 185 000 euros. Plus saisissant encore, les 10% des ménages les plus aisés concentrent à eux seuls plus de la moitié (54%) de la richesse nationale privée, soulignant ainsi l’importance des écarts de richesse en France.
Cependant, la Banque de France apporte une nuance en précisant que ces inégalités, bien que présentes, demeurent légèrement moins prononcées que dans d’autres pays de la zone euro. Cette observation permet de replacer la situation française dans un contexte plus global, tout en reconnaissant la nécessité d’actions pour réduire ces écarts.
Une tendance significative ressort également de cette analyse : une augmentation notable de la valeur du patrimoine des ménages entre 2009 et 2021, avec une hausse de 23% en termes réels. Cette progression spectaculaire, évaluée à 14 041 milliards d’euros, soit une augmentation de 61% depuis 2009, s’explique en grande partie par la valorisation accrue des actifs immobiliers. Il est intéressant de noter que cette appréciation bénéficie principalement aux 60% des ménages les plus aisés, qui détiennent près de la totalité (99%) de l’immobilier net d’emprunts.
Par ailleurs, la valorisation des patrimoines professionnels ainsi que l’augmentation générale des dépôts bancaires, des assurances-vie et des placements retraite contribuent également à cette dynamique. Globalement, le patrimoine net des ménages français affiche une croissance de 13% sur une période de quinze ans. Celui-ci se compose principalement de biens immobiliers (55%) et d’actifs financiers (32%), tandis que les ménages moins fortunés sont plus enclins à détenir des dépôts bancaires.
