Une économie forte, écologique, souveraine et solidaire

UNE ÉCONOMIE FORTE, ÉCOLOGIQUE, SOUVERAINE ET SOLIDAIRE

Vous étiez près de 25 millions de téléspectateurs devant votre post de télévision pour écouter l’allocution d’Emmanuel Macron. Il était encore et toujours question du Covid_19 mais aussi de la fin très attendue du confinement. Tout l’hexagone passe désormais en zone verte, mais le moins qu’on puisse dire, c’est que ce n’est pas le cas de l’économie ! Alors qu’on annonce une chute du PIB de 11 points, les annonces du président étaient très attendues !  Alors que doit-on retenir de cette intervention ? 

Résumé en vidéo

Le pire n’est donc pas derrière nous, il faut maintenant reconstruire notre économie et pour Macron, cela passe par, je cite, une économie forte, écologique, souveraine et solidaire. De bien jolis mots que les économistes ne saisissent pas d’emblée : une économie forte est-elle vraiment compatible avec une économique écologique, souveraine et solidaire ? Et, d’ailleurs, que veulent dire ces 4 adjectifs ?

Une économie forte, écologique, souveraine et solidaire

Écologique

L’écologie, c’est désormais incontournable quand on s’adresse au peuple. Rappelez-vous, pendant le confinement, l’explosion des posts signalant que la nature reprend ses droits, que finalement, la planète, c’est bien mieux quand l’Homme s’abstient de sortir et de consommer. Il n’en fallait pas plus pour que les Décroissants sortent de leurs tavernes, entraînant derrière eux une foule d’écolos de la veille convaincus que la pandémie est une punition de Mère Nature. Autant vous dire qu’on n’a pas très envie de s’arrêter là-dessus, d’autant plus qu’en France, écolo en langage politique se résume à tracer des pistes cyclables et poser du double vitrage. Rien de très engageant. 

Solidaire

La solidarité n’apporte rien de bien neuf non plus : tout le monde devrait être d’accord pour dire que nous n’avons pas de problèmes de solidarité en France. 57% du PIB est consacré aux dépenses publiques et à la redistribution des richesses. Rappelons qu’après redistribution, les écarts de richesse sont divisés par 2 !  

Souveraine

Finalement, c’est bien la notion d’économie souveraine qui pourrait faire couler le plus d’encre. Qu’est-ce qui se cache derrière cette notion ? Cela ressemble fort à un appel au protectionnisme ! Or une économie forte devrait être une économie libre, allégée des normes et des contraintes, une économie concurrentielle et désendettée. 

La question demeure : une économie souveraine rime-t-elle nécessairement avec protectionnisme ? Ou traduit-elle simplement une volonté de re-localisation ? Doit-on tout miser sur une concurrence débridée ? L’exemple des GAFA qui prospèrent sans limite et de l’OMC qui ne sait plus faire respecter des règles de bases de la concurrence dans l’économie mondiale ne sont-ils pas un signal fort de besoin d’intervention des Etats ? 

Nous en sommes, en effet, parfois à des niveaux où le dumping social et la vente à perte tendent à s’imposer ! Mais doit-on pour autant se protéger de ces dérives, notamment celles de la Chine et des USA qui prônent une économie souveraine, en répondant nous aussi par une telle doctrine ? Ce serait oublier qu’en terme de commerce international, la zone EU est la seule à être régulièrement en excédent ! Se protéger dans ce cas est un non-sens. 

Finalement, les dérives de concentration et de financiarisation sur les marchés profitent aussi à nos consommateurs alors doit-on, selon-vous, vraiment s’en plaindre ?

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