Le scepticisme persistant du PDG de Stellantis, Carlos Tavares, envers le marché de la voiture électrique a récemment été mis en lumière lors de la présentation de la nouvelle plate-forme STLA Large dédiée aux modèles luxueux du groupe. Alors que Stellantis détient un vaste ensemble de marques automobiles, dont Peugeot, Citroën, Fiat, Jeep, Opel, DS, Alfa Romeo, Lancia, Maserati, Dodge, RAM, et Chrysler, les doutes de Tavares se manifestent à travers ses mises en garde sur ce qu’il appelle la « guerre des prix ».
La principale préoccupation de Tavares réside dans la concurrence féroce, en particulier de la part de Tesla et des constructeurs chinois, en tête desquels se trouve BYD. Les récentes baisses de prix spectaculaires observées chez de nombreux constructeurs, tels que Volkswagen, Renault, MG, Dacia, Tesla et BYD, ont renforcé les inquiétudes de Tavares quant à un possible « bain de sang » dans l’industrie.
Carlos Tavares met en garde contre une stratégie de baisse de prix déconnectée des coûts réels, soulignant les conséquences potentiellement dévastatrices d’une telle approche. Les baisses de prix, bien qu’accueillies favorablement par les consommateurs, ont eu des répercussions négatives sur les bénéfices des marques, à l’image de Tesla, qui a vu ses profits chuter de 40 % en 2023 après une série de réductions de prix successives.
L’année 2023 a été difficile pour plusieurs constructeurs, notamment Volkswagen et Ford, qui ont été contraints de revoir leurs plans futurs dans le secteur de la voiture électrique. Ces défis ont mis en lumière les réalités économiques complexes auxquelles les fabricants automobiles sont confrontés dans leur transition vers l’électrification.
Pourtant, Stellantis ne reste pas indifférent à cette évolution du marché. Malgré les réserves exprimées par Carlos Tavares, le groupe montre des signes d’efforts pour rendre ses voitures électriques plus accessibles. Un exemple notable est la Citroën ë-C3, dont le prix de 23 300 euros hors bonus la rend compétitive sur le marché. La Fiat Pandina, à venir plus tard, devrait offrir des caractéristiques similaires avec des tarifs proches de sa contrepartie française.
Le Peugeot E-3008, bien qu’ayant des prix dans la moyenne de sa catégorie, est également cité comme une bonne surprise. Ces initiatives s’inscrivent dans la volonté affichée par Stellantis de contribuer à la transition vers des véhicules plus respectueux de l’environnement.
Le groupe maintient ses objectifs ambitieux, visant à réaliser 100 % des ventes de voitures électriques à batterie (BEV) pour les voitures particulières en Europe et 50 % des ventes de BEV pour les voitures particulières et les pick-up aux États-Unis d’ici 2030. De plus, Stellantis aspire à atteindre une neutralité carbone d’ici 2038. Ces objectifs, bien que louables, pourraient être mis à l’épreuve par la vision plutôt pessimiste de son PDG et les incertitudes liées aux évolutions politiques.
En conclusion, la dynamique complexe entre le scepticisme de Carlos Tavares et les efforts concrets de Stellantis pour s’imposer sur le marché de la voiture électrique souligne les défis auxquels l’industrie automobile est confrontée. Alors que la « guerre des prix » fait rage, la quête d’une transition réussie vers la mobilité électrique demeure un équilibre délicat entre accessibilité financière et viabilité économique pour les constructeurs automobiles du monde entier.
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