L’excitation autour des Jeux Olympiques de Paris 2024 a été accompagnée d’un élan entrepreneurial chez de nombreux Franciliens, espérant tirer profit de l’afflux prévu de visiteurs en mettant leurs appartements en location. Cependant, alors que la date fatidique approche, la réalité commence à se dissiper, laissant derrière elle une « grande désillusion » pour ceux qui avaient misé sur des revenus substantiels.
Chloé, 29 ans, avait initialement fixé le prix de la location de son appartement dans le 10e arrondissement de Paris à 300 euros la nuit, plus du double du tarif habituel. Malgré avoir abaissé le prix à 180 euros, les demandes se font attendre, reflétant une tendance générale parmi les propriétaires. Valérie et Vincent, un couple de retraités, ont également été déçus par l’absence totale de demandes malgré avoir baissé leur tarif initial de 3 000 euros à 1 500 euros par nuit.
Face à cette situation, certains ont choisi de se retirer du marché locatif, préférant préserver leur « nid douillet » plutôt que de le louer à des tarifs jugés trop bas. Cette décision, bien que compréhensible du point de vue émotionnel, souligne une réalité économique fondamentale : l’offre et la demande dictent le prix.
Les chiffres ne mentent pas. Selon le baromètre mensuel Lycaon pour Le Parisien, les tarifs moyens des locations pour la période des Jeux ont chuté de 13 % en un mois, passant de 1 021 à 886 euros la nuit. Pendant ce temps, le nombre d’annonces a augmenté, dépassant les 11 500 biens recensés sur les principales plateformes spécialisées. Cette baisse des prix reflète une simple règle du marché : lorsque l’offre dépasse la demande, les prix diminuent.
Airbnb, la plateforme de location leader, a confirmé cette tendance, observant une augmentation de l’offre qui régule le marché. L’entreprise a noté une augmentation moyenne des tarifs de 85 % en Île-de-France pour la période des Jeux. Cependant, elle reste optimiste quant à une augmentation future des recherches et réservations dans les semaines à venir.
Malgré cette déception initiale, les attentes économiques ne sont pas entièrement éteintes. Un rapport du cabinet Deloitte estime que les locations généreront en moyenne 2 000 euros de revenus supplémentaires par hôte en région parisienne. De plus, Airbnb anticipe que Paris 2024 pourrait devenir le plus grand événement de son histoire, avec un nombre record de voyageurs séjournant chez des hôtes locaux.
En fin de compte, l’économie de la location pendant les Jeux Olympiques de Paris 2024 illustre les réalités fondamentales du marché : l’offre et la demande déterminent les prix, et les attentes initiales peuvent souvent être dépassées par la réalité. Pour les Franciliens qui ont misé sur des gains rapides, c’est une leçon d’économie pratique.
